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Critique de Elamia


Fantômes et enquête policière font assez bon ménage.

Une couverture qui attire l'oeil, un projet peu ambitieux en à peine deux tomes, et une lettre manquante à mon challenge ABC sont les trois raisons qui m'ont poussée vers cette lecture. Je ne regrette pas ce choix, même si ce n'est pas non plus le livre de l'année, je l'ai trouvé assez divertissant.
C'est une histoire qui s'éloigne assez de mes lectures habituelles. L'auteure y mêle enquête policière et surnaturel de manière dosée le tout saupoudré d'un léger soupçon d'angoisse. Ce n'est pas un thriller haletant, mais pour de la littérature jeunesse, je trouve que c'est habilement mené. Ce récit m'a véritablement emballée -limite tenue en haleine- pendant deux après-midi consécutives. L'intrigue est un peu prévisible, et on retrouve dans les personnages mis en scène des figures assez typiques des romans jeunesses, mais Maureen Johnson a réussi à doser le tout avec parcimonie. On a de l'amitié, de l'amour et de l'action, mais tout est décrit avec justesse, sans exagération. Malgré la fameuse aptitude surnaturelle qui est mise en avant et qui est la clé de voûte de l'histoire, les personnages collent finalement assez bien à la réalité.
L'histoire prend place dans un univers tangible, des lieux réels, ce qui constitue une base solide dans laquelle il n'est pas difficile de se projeter. D'ailleurs, l'Angleterre est un pays qui me plaît et j'ai toujours adoré l'ambiance des vieilles universités en pierre (un peu comme Oxford), entourée d'arbres et de pelouses, les bibliothèques en bois avec des vitraux comme fenêtres, c'est une atmosphère que j'adore et c'est ce que l'on retrouve ici. C'est donc dans ce cadre propice que Maureen Johnson tisse la trame de son intrigue. le fantastique a la part belle dans cette enquête, et les mystères qui nous tiennent en haleine trouvent des réponses dans le surnaturel.
Un tueur qui reproduit à l'identique les crimes perpétrés par Jack L'éventreur deux siècles plus tôt, et qui reste invisible malgré tous les dispositifs de surveillance, voilà qui a de quoi attiser la curiosité et faire jaser les Londoniens. C'est bien sûr à ce moment là que l'héroïne Aurora, arrive dans sa nouvelle école où elle résidera en tant qu'interne. École qui se trouve au coeur même du quartier le plus redouté de la capitale, lieu du premier meurtre. Mais Aurora s'en moque, et est bien décidée à travailler et réussir son année scolaire. Mais à cet âge, l'impression de liberté est grisant, et les bêtises peuvent vite arriver. Aurora découvrira à ses dépends qu'il était plus sage d'écouter les conseils des préfets et de respecter à la lettre le couvre feu.

Dans un décor et une atmosphère typiquement anglaise, avec des bâtiments à l'architecture caractéristique, où la bière coule à flot dans les pubs, et où le climat humide et pluvieux ne fait pas de cadeau, ce roman nous plonge directement dans une atmosphère brumeuse et mystique, voire, un brin angoissante. Reprendre le mythe de Jack l'éventreur d'un point de vue surnaturel était un choix judicieux et ce polar change largement des dystopies du moment. Que l'on soit d'accord, il n'y a rien de sensationnel ou de vraiment novateur dans ce récit, mais Maureen Johson arrive à s'émanciper des clichés habituels, pour nous proposer une intrigue qui tient la route. Je ne me suis pas lassée ni ennuyée pendant cette lecture. le secret de cette réussite est à mon sens, le parfait dosage des ingrédients et la maîtrise du rythme de la narration.

En soi, ce roman m'a convaincue, et malgré qu'il soit estampillé jeunesse, je n'y ai pas retrouvé l'ennui et la lassitude auxquels je suis habituée avec ce type de lecture. Je lirai donc volontiers la suite et fin dès que j'en aurai l'occasion.
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