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Critique de Eroblin


Quand on lit le résumé, on pense dans un premier temps que le roman va démarrer au moment où Caitlin disparaît. Mais en fait, l'histoire commence presque deux ans après et la famille Courtland est complètement détruite. Leur descente en enfer a déjà eu lieu. le couple a explosé : Grant le père vit dans le Colorado de petits travaux, il s'est installé chez un veuf Emmet qui lui loue une bicoque avec qui il a sympathisé allant même jusqu'à le soutenir quand le fils de ce dernier – Billy- débarque pour semer le trouble ; Angela la mère a sombré dans la dépression et vit chez sa soeur. Quant à leur fils Sean, il a fini par quitter père et mère pour traîner sa culpabilité sur les routes à bord d'une camionnette dans le vague but de retrouver sa soeur. La seule chose qu'il trouve, ce sont des ennuis judiciaires qui lui valent un court séjour dans une cellule avant d'être récupéré par Grant.
Comment faire pour continuer à vivre quand on ne sait plus rien de celle qui a disparu et dont on est persuadé qu'elle est encore en vie ? C'est ce que raconte ce roman très beau, très fort qui mêle plusieurs voix même si l'auteur a fait des choix. On n'entend presque pas la mère, c'est dommage d'ailleurs, qui peine à reprendre une vie. le roman se focalise surtout sur Grant et sur Sean, un père et un fils tendus vers le même but –retrouver Caitlin- mais incapables de communiquer et de s'aider. Chacun vit dans sa bulle de solitude et tente à sa manière de survivre.
Survivre c'est là l'idée forte du roman. On le comprend quand on s'aperçoit que Caitlin est toujours vivante, retenue prisonnière dans une cabane perdue dans les hauteurs des Rocheuses. Enchaînée, isolée, Caitlin compte les jours ; ceux où son ravisseur qu'elle surnomme le Singe, vient la voir ; ceux qu'elle passe seule, cherchant désespérément à se débarrasser de cette chaîne rêvant du moment où, enfin libre de ses fers, elle pourra effectuer la descente de cette montagne qui la retient loin des siens.

Il règne un certain désespoir durant la plus grande partie de ce roman. Que ce soit Grant, Sean ou Caitlin, on a l'impression qu'ils sont condamnés à passer le reste de leur existence dans une souffrance morale et physique intenables d'autant qu'ils ne sont pas si loin des uns des autres. Et au moment où le lecteur perd lui-même espoir, on assiste enfin à un miracle. Ce qui est surprenant, c'est que le miracle survient en la personne de Billy, jusque- là peu recommandable et antipathique qui, en l'espace de quelques pages, devient un héros. Une véritable rédemption pour ce personnage mal-aimé (à la fois de son père et du lecteur).
Le rythme de ce roman est lent, il faut s'accrocher au début car on ne voit pas où on va, un peu à l'image des Coutland qui naviguent sans boussole depuis la disparition de leur fille et soeur. Mais une fois que vous avez pris un rythme de croisière, on se laisse emporter dans ce drame.
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