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Critique de wooter


Une petite plongée en apnée dans la fange écossaise.

Parce que l'écosse ce n'est pas que des mecs qui fument trop au bord d'un lac et voient des monstres marins. Parce que ce n'est pas que des vieilles pierres et des coins de rues pittoresques ou l'on peut déguster du Haggis, la fameuse panse de mouton farcie. L'auteur, du cru, va nous causer voyouserie.

Il nous plante un cadre bien fuligineux, crassou comme il faut. On est à la limite de la zone de non droit dans ces zones périphériques de quartiers défavorisées ou l'espoir est aussi maigre que les toxicos du coin. Nécessité fait loi et la loi du talion fait rage. C'est sûr que faut pas rentrer dans ce roman noir moderne en se disant tiens je vais voir si la misère est moins pénible sous la pluie. Les ruelles puent aussi la pisse et les drogués sont encore plus livides par manque de soleil.

C'est dans ce charmant berceau de l'angoisse que notre auteur installe un casting glaçant. Famille dépouillée par la misère et les échappatoires stupéfiants qu'il faut pour s'en extraire le temps d'un instant. Fraternité explosée fracturant des portes pour trouver de quoi s'exploser le cerveau pour fuir un quotidien sinistre ou joindre les deux bouts.. Rajoutons une petite dose d'inceste qui te rappellera le Cantal. Pardon si t'en est natif.

L'action est ancrée d'entrée et fait saliver sur 3 bons quarts du bouquin avec un suspense croissant qui ramollit à mesure que le trait de l'auteur s'épaissit.
Si on commence le livre avec un tracé net et subtil genre criterium d'architecte affuté et pragmatique, allant à l'essentiel, ça commence à se délayer avec un passage au fusain qui finit par sentir le roussi à force de vouloir nous envoyer de la note carbonisée à base de déchéance, et ça finit à la craie grasse, comme deux des persos, à la limite de l'overdose. C'est dommage ce côté too much, dans la déborde comme dans le cliché, ça enlève de la vraisemblance et fait perdre en une crédibilité bien nécessaire au réalisme qui gonflait le début du récit. du coup ça s'essouffle et la marmite de crack qu'on t'a vendue au début s'épuise et le fond de la gamelle sent de moins en moins le reviens-y. Je ne m'attarderai pas sur ces faiblesses qui m'obligeraient à être trop bavard sur des éléments de l'intrigue, toutefois pour être plus précis j'ajouterai que le contexte citadin avec sa densité de population rend certaines scènes peu crédibles. Dépeintes dans un contexte rural bien plus isolé ça aurait pu passer.

Fin je dis ça mais j'ai quand même tarté le feuillu sans me faire prier, donc je ne crache pas dans la soupe pour autant, mais j'reste chiche sur la distribution d'étoile car hé, pour qu'ça brille sur Babelio faut que ça m'éblouisse les yeux, alors quoi.

Un auteur à surveiller tout de même car il s'agit là d'un deuxième roman et que la distillation de suspense au goutte à goutte à été savamment distribuée.

Trêve de blablas. Un petit noir à l'écossaise quand même bien branlé, si t'as pas t'es addict à la crédibilité ça fait le taff, si par contre t'es du genre picky sur ce terrain ça t'arrachera quelques soupirs appuyés tout en te divertissant.
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