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Critique de Deslivresalire


Alexandre Jollien est handicapé. "Démarche chaloupée, voie hésitante : jusque dans mes gestes les plus infimes, mouvements abrupts de chef d'orchestre drôle et sans rythme : voilà le portrait de l'infirme".

Autant dire que pour lui, de bonne heure, l'existence s'est donc annoncée comme un combat.

Ce combat il l'a mené car l'adversité constitue selon lui le "terreau sur lequel l'existence se construit".

Il commence avec la séparation d'avec les parents, pour aller dans cet institut spécialisé, au milieu des cris, des pleurs mais aussi des éclats de rire.

Et il évolue vers une approche moins basique, plus réfléchie et légère qui lui apprendrons plus tard à apprivoiser son corps et sa relation aux autres en développant sa volonté, dans une attitude toujours combative, car c'est cela le métier d'homme : un élan quotidien vers la pratique, vers l'exercice de ses trois vocations :
-la méditation ;
-être père de famille ;
-témoigner de l'état d'esprit dont il a hérité à l'institut, cette aspiration à la joie.

A mon avis :
Bon, j'arrête tout de suite les mauvais esprits qui iront chercher chez Alexandre Jollien sa part misogyne. "Le métier d'homme", il le dit lui même : "embrasse évidemment... la femme."

Ce point éclairci, il reste à parler de cet essai, court et philosophique.

L'auteur le dit également dans la postface, sous forme d'entretien mené avec Bernard Campan (l'humoriste et acteur) : "[...] ce livre, qui a dix ans maintenant, est un peu comme les confessions de quelqu'un qui revoit les grands chantiers de son existence, son rapport au corps, à la souffrance, le joyeux combat de sa vie. Cela apporte un éclairage sur toutes les années qui m'ont formé, et sur ce qui m'a déformé aussi. Aujourd'hui où je suis engagé dans la voie spirituelle, que j'envisage comme un travail ou une oeuvre de dépouillement, je m'aperçois que j'avais déjà l'idée que je pouvais être déformé par le diktat du regard d'autrui, par la pression sociale".

Et en effet, rien n'est triste dans ce récit, même les situations difficiles sont abordées de façon neutre, et surtout avec une attitude toujours positive, qui en analyse les raisons et les conséquences.
Cette absence de pathos permet donc une lecture plus claire de la description que fait A. Jollien du lien aux autres et des difficultés de la vie tout simplement.

Il s'agit donc d'un essai facile à lire, pas alambiqué et qui ne puise que peu dans les théories philosophiques qui généralement ont tendance à me perdre, faute de connaissance approfondie en la matière.

Il m'aura peut-être manqué un peu de développement de la réflexion au delà du cas particulier de l'auteur, qui aurait permis d'enrichir ce texte et d'aborder ces sujets de façon plus large.

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