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Critique de FleurDuBien


C'est l'histoire d'une malédiction.
Qui touche une famille.
Parce que les coïncidences ne servent à rien.
Rien du tout.
Jean Rambla était le frère de la petite Maria-Dolores.
Un jour, un homme en voiture attire la petite fille qui monte sans son frère dans la belle automobile. On la retrouvera morte, assassinée sauvagement.
Et là, le cauchemar commence.
Pour le père (qui se battra tout le restant de sa vie), pour la mère, et pour le petit Jean, 8 ans au moment des faits.
La culpabilité s'insinue en lui. Elle ne le quittera jamais.
À partir de là, le petit garçon, qui n'assume pas les reproches terribles de son père, va cliver ; une partie de lui est présente, le "faux self" comme on dit, c'est à dire une personnalité de surface, grimée, avec de lourdes angoisses. La deuxième moitié de sa personnalité, cachée, presque pas concevable, est une personnalité de psychopathe, sans remord, sans retour sur lui-même, sans même la connaître.
Il tuera deux fois, deux femmes, avec une extrême violence.
Il ne pourra même pas dire pourquoi.
Jean Sembla est en souffrance depuis ses huit ans, malade de ne pas avoir pu ou su protéger sa soeur. Les reproches du père, bien maladroit, et on le comprends, ont fait glisser Jean dans un faux réel, mais comment peut-on absoudre un pareil crime sur sa soeur ?...
J'ai beaucoup aimé ce livre.
On y apprend quantité de choses, beaucoup sur le thème de la peine de mort ; Christian Ranucci fut guillotiné pour le meurtre de la petite fille.
Il fut le coupable idéal.
Gilles Perrault, dans son livre le pull-over rouge, tente avec succès de réhabiliter l'image de ce condamné à mort.
Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais il est question bien sûr de Robert Badinter, qui, avec talent et intelligence, demandera la fin de cette peine de mort.
Car si la personne est innocente, comment revenir en arrière ?
C'est passionnant. Et bien écrit.

La voilà la malédiction.
Elle est bien présente, toujours prête à rogner et frotter et brûler, cette maudite malédiction des Rambla.
Le père n'a cessé jusqu'à sa mort de faire un deuil impossible, celui de son enfant. Il n'y parviendra jamais.
Une belle réflexion sur la peine capitale, bien argumenté, bien documenté, et pas si mal écrit que cela finalement.

Nous avons tous connu, peu ou prou, des familles comme cela, dans lesquelles des drames épouvantables adviennent, des crimes de sang, des accidents étranges, des suicides....
Pour moi, aucun doute ; les secrets de famille sont la pierre angulaire de cette enchaînements de faits atroces.
Alors oui, la petite Marie a été assassinée, et son frère qui crève de n'avoir pas pu la protéger a commis deux meurtres.
Les faits sont là.
Mais je n'en demorderai pas : ce n'est jamais un hasard si certaines familles sont maudites.
Freud l'avait bien compris ; l'inconscient est toujours là où on ne l'attend pas.
Hélas.
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