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EAN : 9782253025436
468 pages
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.96/5   611 notes
Résumé :
GILLES PERRAULT

LE PULL-OVER ROUGE

Christian Ranucci a été guillotiné le 28 juillet 1976 à 4h13 dans la cour de la prison marseillaise des Baumettes. Il avait vingt-deux ans et avait été jugé coupable de l'enlèvement et de l'assassinat d'une fillette de huit ans.
Était-il coupable ou innocent ?

Le Pull-Over rouge, publié deux ans après l'exécution du jeune homme, posait la question et contribuait à faire évoluer l... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (71) Voir plus Ajouter une critique
3,96

sur 611 notes
Contre la peine capitale.
Passionnante enquête sur l'une des affaires criminelles les plus mystérieuses de ces dernières années. Gilles Perrault en fait un récit captivant, qui pousse à la réflexion, car Christian Ranucci sera l'un des derniers guillotinés.

26/09/2009
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Cela faisait très longtemps que je voulais lire ce livre de Gilles Perrault, car je me souvenais très bien de « l'affaire Ranucci ». A l'époque des faits, j'avais 20 ans, et deux enlèvements d'enfants m'avait particulièrement touchés, celui de la petite Marie Dolorés Rambla, et celui du petit Patrice Bertrand 2 ans plus tard.
Hors, si la culpabilité de Christian Ranucci accusé de l'enlèvement et du meurtre de Marie Dolorés, a toujours laissé planer quelques incertitudes, celle de Patrick Henry, responsable du rapt crapuleux et de la mort de Philippe Bertrand était évidente et sans aucun doute possible.
Pourtant, si le premier a été condamné à mort devant les assises d'Aix en Provence le 10 mars 1976, le second, le seul et incontestable coupable de meurtre a sauvé sa tête en janvier 1977, grâce à la plaidoirie de Maître Robert Badinter qui a fait un redoutable réquisitoire contre la peine de mort.
C'est donc avec beaucoup d'intérêt que j'ai lu le livre de Gilles Perrault car je pensais que celui-ci était un redoutable plaidoyer pour l'innocence de Christian Ranucci.
En vérité, je dirais que ce livre se divise en deux parties inégales, les 3/4 du livre sont consacrés à l'exposition des faits qui ont conduits au crime, puis à l'instruction du dossier et enfin au procès. Ensuite, l'auteur installe le doute dans les esprits en reprenant point par point les éléments mis en avant par la police et la juge d'instruction, mais aussi, les témoignages oubliés et surtout, surtout la présence dans cette champignonnière, tout près de l'endroit où a été découvert le corps terriblement meurtris de l'enfant du fameux « pullover rouge » qui n'appartenait pas à Christian Ranucci.
Les faits sont pourtant accablants pour Christian. Je ne vais pas me livrer à un résumé du livre de Gilles Perrault, mais simplement expliqué mon point de vue et en cela, je me vois obligé de rappeler la chronologie de cette affaire.
le lundi 3 juin 1974, un vent chaud souffle sur la ville de Marseille. Deux enfants, Jean Rambla et sa soeur Marie Dolorès, jouent en bas de leur immeuble. Leur mère les surveille de temps en temps. Mais elle ne voit pas le moment ou un inconnu les aborde en demandant au petit Jean d'aller voir derrière l'immeuble s'il ne trouve pas son chien noir qu'il a soi-disant perdu. le petit garçon s'exécute, mais lorsqu'il revient à son point de départ, ni sa soeur, ni l'homme qui les a abordés ne sont encore là. La suite se devine facilement, Jean cherche sa soeur, mais ne la retrouve pas, il prévient ses parents qui cherchent à leur tour, puis se sont les voisins, sollicités qui disent n'avoir rien vus, et enfin la police qui est très vite alertée.
Chez les Rambla une angoisse bien compréhensible monte d'heure en heure, tandis qu'à l'Evêché, le commissariat central de la police Marseillaise, l'enquête commence. Des policiers sont dépêchés sur place qui interrogent le frère de Marie Dolorés.
Dans le même temps et à une vingtaine de kilomètres de là, Christian Ranucci au volant de son coupé 304 fonce sur une petite route. A un croisement, il ne marque pas le stop et accroche la voiture de M. Martinez et de sa fiancée. Cependant, Christian Ranucci ne s'arrête pas pour établir un constat et prend la fuite. Il vient là sans la savoir de signer son futur arrêt de mort. Car les évènements qui vont suivre, relèvent soit d'un malheureux concours de circonstance, soit de la fuite d'un kidnappeur affolé de devoir s'arrêter alors qu'il vient d'enlever une malheureuse enfant. le véhicule des Martinez est trop endommagé, et, ils demandent à cet instant à un autre couple, les Aubert qui arrivent dans une Renault 15 de prendre le coupé 304 gris en filature. Monsieur Aubert file donc le train du véhicule accidenté. Et là, il constate que le véhicule est arrêté, qu'un homme en descend, il relève alors le numéro d'immatriculation, et l'homme s'enfui dans les fourrés. Plus tard, devant les policiers, leur témoignages divergera, dans une première version, ils diront avoir vu l'homme porter un gros paquet dans ses bras, puis, influencés ou non par les policiers qui recueilleront leur témoignage, affirmeront qu'il s'agissait en fait d'un enfant, que l'homme tirait par la main, ce qui n'est pas du tout la même chose, j'en conviens.
Cet incident aurait pu passer inaperçu, mais, les Aubert apprennent par les médias, la nouvelle de l'enlèvement de la petite Marie Dolorés Rambla, et font le rapprochement avec l'attitude pour le moins bizarre de l'homme au coupé 304.
A la suite de l'accrochage, Christian Ranucci conduit son véhicule sur le chemin d'une champignonnière, là, le coupé 304 s'embourbe, et malgré plusieurs tentatives, il ne réussit pas à le sortir de la boue. Il part donc chercher du secours, et, arrive devant le domicile de M. Rahou employé de la champignonnière. Celui-ci lui prête main-forte, sans toutefois parvenir d'avantage à sortir le véhicule. Puis c'est au tour de M. Guazzone, contremaître de venir aider les deux hommes, car arrivé sur place par hasard, il découvre avec étonnement le coupé 304 dont il relève la plaque minéralogique. La présence de cette voiture et de son conducteur à cet endroit lui paraît en effet pour le moins bizarre. D'ailleurs, ni lui ni M. Rahou ne goberont la version de Christian Ranucci selon laquelle son véhicule aurait glissé, sans frein à main. Les deux hommes trouveront étrange qu'il se soit involontairement enfoncé aussi profondément dans la galerie. Néanmoins, avec l'aide d'un tracteur ils parviennent à libérer la 304, et M. Rahou propose même à Christian Ranucci de venir chez lui, et là, sa femme lui offre une tasse de thé. Ainsi se termine la séquence de la champignonnière. Plus tard, les deux hommes témoignerons avoir trouvé Christian Ranucci calme, tranquille et non pressé, bien qu'ils affirmeront n'avoir cru ni l'un ni l'autre à la version du frein qui lâche.
Pendant ce temps, la police continu les recherches, et l'enquête afin de retrouver au plus vite la petite Marie Dolorés. Les Rambla dans l'angoisse la plus totale, attendent des nouvelles. Leur vie est désormais suspendue. le lendemain, Jean le petit frère de la victime de l'enlèvement, est interrogé par la police, et explique à nouveau devant les enquêteurs avoir été abordés par un homme en Simca 1100 de couleur grise, il leur explique à nouveau l'histoire du chien perdu, et la disparition de sa soeur à son retour. le jour même, les Aubert, informés par les médias qui sont tous sur l'affaire, font le rapprochement entre ce rapt et l'étrange épisode de leur accrochage avec le coupé 304 et décident de prévenir la police. Leur témoignage est pris très au sérieux, d'autant que quelques heures plus tôt, M. Gazonne le contremaitre de la champignonnière, c'était vu rabroué par un policier auquel il venait de rapporter la séquence de l'embourbement dans la galerie. Celui-ci lui disant « on ne cherche pas un coupé 304, mais une Simca 1100.
Sur les indications du couple Aubert, deux jours après l'enlèvement, les policiers se rendent sur les lieux et ne tardent pas à découvrir dissimulé sous des branchages le corps sans vie de la petite Marie Dolorès.
le couple Aubert et les employés de la champignonnière ayant relevé le même numéro d'immatriculation, la même plaque numérologique, le fichier de la préfecture est consulté, et cette voiture, c'est un coupé 304 qui appartient à un certain Christian Ranucci, domicilié à Nice.
Il va sans dire que ce dernier est rapidement arrêté, à son domicile sous les yeux d' Eloïse Mathon, sa mère, totalement incrédule. La pauvre femme ne comprend pas ce que l'on reproche à son fils. Celui-ci conduit à l'évêché, est placé en garde à vue ou commence son interrogatoire. Dans un premier temps il nie les faits qui lui sont reprochés, puis après 19 heures de garde à vue, les policiers crient victoire, le suspect vient d'avouer. Après 19 heures d'interrogatoire, on peut aisément être amené à penser que tout à chacun avouerait n'importe quoi, juste pour être enfin tranquille et pouvoir dormir un peu. Mais, malheureusement pour lui, Christian Ranucci réitérera ses aveux à deux reprises, une fois devant la juge d'instruction Mlle di Marino et une autre fois devant un psychiatre chargé de l'examiné. Mais la preuve la plus incroyable et tangible, sera la découverte de l'arme du crime, un couteau ensanglanté retrouvé dans un tas de tourbe à l'entrée de la champignonnière, et ce, sur les indications de Christian Ranucci lui-même. Non loin de là, les policiers trouveront également un pullover de couleur rouge, dont le prévenu dira toujours qu'il ne lui appartient pas. D'ailleurs, lorsqu'il lui sera demandé de l'enfiler, les témoins présents verront bien qu'il n'est pas à sa taille. Quant à Mme Mathon elle affirmera que son fils n'aime pas le rouge.
de plus, devant les policiers, le petit Jean Rambla réaffirmera que le véhicule du ravisseur était une Simca 1100 de couleur grise et, dans le même temps, un garagiste M. Spinelli déclarera également que la petite fille est monté dans une Simca 1100.
Christian Ranucci sera incarcéré à la prison des Beaumettes à Marseilles. Dès lors, la messe est dite, les policiers ont trouvés leur coupable, la presse se déchaine et la pauvre Mme Mathon, la malheureuse mère du meurtrier, toujours persuadée de l'innocence de son fils, commence un long chemin de croix.
Elle entre en contact avec un grand ténor du barreau ; maître Paul Lombard qui accepte d'assurer la défense de son fils, tout en précisant que ce sera son jeune collaborateur maître le Forsonney qui prendra en charge la préparation du procès à venir.
Décidément, Christian Ranucci joue de malchance, maître Lombard semble au départ ne pas accorder beaucoup d'intérêt à son client, et ira jusqu'à dire, » j'interviendrais quand le moment sera venu ». Un autre avocat sera également présent au procès, mais ne plaidera pas, et pour cause, il n'était pas d'accord pour plaider l'innocence de son client.
le dossier d'instruction comportera pourtant bien des failles, car, au procès, le petit Jean Rambla, pourtant témoin numéro 1 de l'enlèvement de sa soeur ainée ne sera pas cité comme témoin.
Dans ce livre, gilles Perrault nous livre d'autres faits pour le moins troublants qui aurait dû s'ils avaient été plus amplement évoqués au procès mettre le doute dans la tête des jurés. Quelques jours avant l'enlèvement de la petite Marie Dolorés, d'autres enfants de la cité toute proche avaient été importunés par un homme au « Pullover rouge ». Même scénario que celui relaté par Jean Rambla, deux enfants jouent, l'homme s'approche, il tente d'éloigner un des enfants grâce à son histoire de chien noir perdu, mais heureusement la mise en scène échoue semble-t-il au moins deux fois, avant le rapt de la petite Rambla. Plusieurs témoins attesteront qu'ils ont vu cet homme, et, sa Simca 1100 grise, et se souviendront qu'il portait un « pullover rouge ».
Il serait trop long d'expliquer de qu'elle façon Mme Mathon à été amenée à prendre connaissance de ses faits et à presser les avocats de son fils à les prendre en considération dans le dossier de sa défense.
le mardi 9 mars 1976, le procès de Christian Ranucci s'ouvre devant les assises d'Aix en Provence. Malheureusement pour l'accusé, cette cour d'assise à la réputation d'être l'une des plus répressive de France, d'autant plus que le 30 janvier 1976, Patrick Henry enlève le petit Philippe Bertrand et que devant des millions de Français Roger Gicquel ouvre le journal télévisé en disant d'un ton macabre « La France a peur ».
le procès de Christian Ranucci ne débute donc pas sous les meilleurs hospices, c'est le moins que l'on puisse dire, d'autant qu'une foule nombreuse amassée devant le Palais de justice crie « A mort ». Un climat de haine règne, attisé par l'affaire de Troyes.
Lorsqu'il pénètre dans le box des accusés, Ranucci, fort des dernières révélations sur l'homme au « Pullover rouge », croit dur comme fer à son acquittement. Dès lors, il arbore une attitude pour le moins déconcertante pour un homme accusé d'un crime aussi horrible. Il apparaît sûr de lui, arrogant, hautain. Lorsque le commissaire Alessandra sera appelé à la barre, Ranucci dira devant un prétoire médusé qu'il lui « brisera sa carrière ».
Sa tenue vestimentaire, n'arrange rien, car Christian Ranucci en costume bleu, par trop voyant, est affublé d'une croix en bois semblable à celle portée par la gente monastique. Trop c'est trop, cet accoutrement est pris par l'assistance comme une sorte de mépris supplémentaire envers les parents de la victime. Madame Rambla trop éprouvée par la mort de sa fille n'assistera pas au procès, mais son mari est bien présent sur les bancs de la partie civile.
Sans entrer dans les détails de ce procès très médiatique, il me faut souligner quelques faits qui m'ont paru importants.
Tout d'abord et je l'ai déjà en partie évoqué, le troisième avocat de la défense, maître Fraticelli, est en désaccord avec ses confrères, Lombard et le Forsonney. Fraticelli voulait plaider coupable, mais en invoquant des circonstances atténuantes, en parlant d'un crime commis dans un état second, une sorte de « pétage de plomb » qui certes n'aurait pas permis d'innocenter Christian Ranucci, mais lui aurait peut-être éviter la peine capitale. Aussi, ce troisième avocat décidera de ne pas faire de plaidoirie. Pour Maître Lombard, au contraire, il faut faire valoir à tout prix l'innocence de son client et donc pas d'autre alternative possible, il plaidera l'acquittement, ainsi que son jeune collègue Maître le Forsonney. Il faut ici se souvenir que Paul Lombard avait dit : « j'interviendrais le moment venu » ; Sans remettre en cause les talents de ce grand avocat, j'ai sincèrement l'impression que ce procès a été somme toute relativement mal préparé par la défense de Ranucci. Et ce lorsque l'on suit le déroulement de l'audience, on ne peut que constater que l'instruction a comporté bien des failles qui auraient dû être mises en avant par ses avocats.
Passons rapidement sur les expertises psychiatriques, dont certaines font état d'un être violent, instable, impulsif, refoulé sexuel. Pourtant, beaucoup de témoignages, attestent d'un Christian Ranucci gentil, doux, serviable, qui avait avec les enfants que gardaient sa mère le comportement d'un grand frère. C'est ce que diront les parents.
A la barre, les témoins se succèdent ceux cité par l'accusation et ceux de la défense. Bien entendu, l'intervention des Aubert qui avaient pris le coupé 304 en filature est l'atout majeur du clan de l'accusation, ils sont donc appelés à la barre et réitèrent leur version des faits.
Ensuite, Il me faut mettre l'accent sur la venue à la barre de deux témoins de la défense. On aurait pu penser qu'ils viendraient étayer assez solidement le dossier sur la thèse de l'innocence probable de Ranucci et à tout le moins, mettre le doute dans l'esprit des jurés. Hors, le premier M. Spinelli le garagiste, qui soutenait avoir vu une Simca 1100, lors de l'enlèvement de la petite Marie Dolorès, apparaît mal à l'aise. Pressé par les questions de Maître Collard, il finit par dire que les deux véhicules se ressemblent. Quant à l'interrogatoire de Mme Mattei, qui disait avoir vu un homme au « pullover rouge » conduisant une Simca 1100 grise et importunant des enfants de la cité peu avant l'enlèvement de la petite Rambla, il tourne au fiasco. Cette petite femme, frêle, vêtue de noire, minée par une longue maladie, prend la parole d'une petite voix faible et hésitante. Pilonnée par les questions de Gilbert Collard, son intervention tourne au ridicule, et il ne reste bientôt plus rien de de ce témoignage qui aurait dû pourtant peser un certain poids dans la balance de l'innocence. Quant aux autres témoins, ceux qui ont vus l'homme au « pullover rouge », ils ne seront même pas invités au procès, et le frère de Marie Dolorés, principal témoin non plus
La suite, est à l'image de tout ce procès, un chemin interminable vers l'échafaud. L'avocat général pourtant réputé hostile à la peine capitale, demande la peine de mort. Les plaidoiries s'enchainent. D'abord et comme toujours la parole est à la parie civile, puis à la défense. Maîtres le Forsonney et Lombard plaident l'innocence au cours de longues plaidoiries.
Lorsque les jurés reviennent après le délibéré, la sentence tombe, Christian Ranucci reconnu coupable de l'enlèvement et du meurtre de la petite Marie Dolorès Rambla est condamné à la peine capitale. La foule exulte certains veulent se faire bourreaux.
La suite, tout le monde la connaît ou presque, les avocats de Ranucci forment un pourvoi en cassation qui sera rejeté. Il ne reste plus que la grâce présidentielle, et les avocats y croient. Ils le savent Valery Giscard D'Estaing, a déjà pris position contre la peine de mort. Seulement voilà, l'opinion publique gronde, deux enlèvements d'enfants suivis de crime, les français ne comprendraient pas. D'autant qu'un troisième enfant qui avait disparu est retrouvé mort au Pradet, cette fois s'en est trop. Aussi, après avoir été faussement annoncée par certains médias et provoquée une joie immense chez Mme Mathon la mère de Christian Ranucci, le démentie tombe cinglant, inattendu, le président Valérie Giscard D'Estaing refuse la grâce.
Ranucci est enfermé dans le quartier des condamnés à mort.
le 28 juillet 1976 à 4h13, dans la cour de la prison des Baumettes à Marseille, le couperet de la guillotine tombe. Christian Ranucci est mort. le pullover rouge ne l'a pas sauvé.
Les personnes qui liront le livre de Gilles Perrault « le pullover rouge » se feront leur propre opinion sur cette affaire. Dans le dernier tiers de son livre l'auteur s'applique en tout cas à semer le doute dans l'esprit des lecteurs. Il reprend point par point le déroulement des évènements qui ont conduits à la mort de Marie Dolorès Rambla et démonte la culpabilité de Christian Ranucci.
Et voilà la version des faits suggérée par Gilles Perrault.
Christian Ranucci, pour la première fois depuis qu'il habite à Nice chez sa mère, a décidé de ne pas rentrer le soir comme à son habitude. Il aurait fait semble-t-il une tournée bien arrosé des bars. Totalement ivre, il aurait dormi dans son véhicule. C'est le lendemain qu'il prend à nouveau le volant de son coupé 304 gris. On connaît la suite, à une intersection il entre en collision avec la voiture des Martinez, et ne s'arrête pas pour dresser un constat. Puis, ensuite, les Aubert le prennent en chasse…..
Et là, voici la version de Gilles Perrault : lorsque les Aubert rattrape le véhicule, celui-ci est arrêté sur le bord de la route, un homme en descend, tirant un enfant par la main et s'enfonce dans les buissons. Mr Aubert lui intime de revenir, sans résultat, l'homme ne répond pas. Mais voilà, à ce moment les Aubert parlent d'un coupé 304 gris et selon l'auteur, c'est là que tout aurait basculé, car pour lui à cet instant, il ne s'agissait plus de la Peugeot conduite par Ranucci, mais de la Simca 1100 grise de l'homme au « pullover rouge ». Car pour qui connait bien ces véhicules, le coupé 304 n'a que deux portes et par conséquent, Christian Ranucci n'aurait pas pu ouvrir la porte arri
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A 100 pages, il est coupable!...
Puis les avocats entrent en jeu puisque jusqu'alors les aveux avaient été passés sans eux - aujourd'hui, la loi a changé et oblige à la présence de l'avocat dès la garde à vue -.

Ce livre est le procès du procès, de l'enquête et de l'instruction. Comment déforme-t-on les faits, comment les témoignages sont fragiles et changeants et comment les recherches complémentaires tournent court à partir de la conviction de criminalité de celui qui a avoué. Qu'en est-il de l'homme au pull-over rouge ?
Ce livre est aussi l'histoire d'un homme qui ne "colle" pas avec les faits, décrit comme intelligent mais qui s'est pris les pieds dans le tapis si près d'une guillotine.
Gilles Perrault chronique au plus près les faits et la narration est passionnante. Tous les éléments sont en place pour la nouvelle plaidoirie.

300 pages plus loin, il est innocent !...
Mais le crime de Patrick Henry est en fond de procès, la foule est oppressante contre les assassins d'enfants, "la France a peur" et celui qui a "tiré le gros lot du malheur sans avoir pris de billet" sera l'antépénultième guillotiné. Edifiant !
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Ce livre reprend une des affaires judiciaires les plus controversées du XXe siècle, l'affaire Ranucci. En juin 1974, une petite fille de huit ans, Marie-Dolorès Rambla, est enlevée à Marseille alors qu'elle jouait avec son petit frère, au pied de la cité où elle vivait. Son corps sera retrouvé deux jours plus tard, lardé de coups de couteau. Un homme sera arrêté, Christian Ranucci. Condamné à la peine de mort par la cour d'assises d'Aix-en-Provence, il sera guillotiné le 28 juillet 1978.
Cette affaire, intervenue dans un contexte social et politique particulier, à savoir la disparition et l'assassinat d'enfants et le débat sur la peine de mort, a déchaîné les passions. Bien des années plus tard, un doute subsiste : Ranucci était-il coupable ou innocent ?

Gilles Perrault fait partie de ceux qui croient à l'innocence de Ranucci. Son livre, paru deux ans après l'exécution de Ranucci, est également un manifeste contre la peine de mort dont l'abolition sera prononcée en 1981. L'auteur tend donc à démontrer que Ranucci était innocent en soulignant une enquête et une instruction bâclées, des contradictions dans les témoignages et la présence centrale d'un pull-over rouge, retrouvé non loin de la scène de crime et appartenant selon des témoins à un homme qui rôdait autour d'enfants dans la cité de Marseille.

Lorsque je me suis plongée dans la lecture de ce livre, je n'avais aucun parti pris. Ranucci était-il coupable ou innocent, je n'en savais rien mais pour me faire ma propre opinion, j'étais déterminée à lire les deux thèses, tout comme cela se passerait dans un procès. Pour ne pas être influencée, j'ai commencé par la thèse de l'innocence. Titulaire d'un Master 2 de droit pénal et de sciences criminelles, c'est donc avec un regard de juriste que j'ai parcouru “Le Pull-Over rouge”. Et je dois dire que je suis sortie abasourdie de ma lecture. Comment peut-on croire à des arguments aussi peu crédibles et aussi creux ?? Tout le long du livre, l'auteur se contente de remettre en cause la forme et n'aborde que très peu le fond, c'est-à-dire les faits. Il se lance dans une vaste opération de remise en cause d'absolument tous les protagonistes de la partie adverse : policiers, magistrats, experts, comme s'il s'agissait d'un vaste complot contre Ranucci, pauvre victime de terribles coïncidences et de la force du destin. Certes, le climat de l'époque était peu propice à la sérénité de la Justice et des raisons politiques sont intervenues, principalement sur le prononcé de la peine et surtout concernant la grâce présidentielle mais de là à remettre systématiquement en cause le professionnalisme des différents intervenants, je trouve cela révoltant. Et non seulement, il remet en cause leur professionnalisme, mais en plus de cela, il spécule sur ce qu'aurait été leur attitude si Ranucci s'était comporté de telle façon ou avait dit telle chose, un comportement assez inacceptable car relevant de l'imaginaire et non des faits concrets. Ces agissements ont d'ailleurs valu à Gilles Perrault une condamnation pour diffamation.

Lorsque l'auteur aborde enfin les faits, ce qui peut tenir en quelques pages, les trois quarts du livre étant du remplissage et n'apportant aucune pierre à l'édifice de la défense, il les remet en cause quand cela l'arrange et utilise ces mêmes faits lorsqu'il en a besoin mais curieusement épurés de tous les éléments compromettants, attitude qu'il dénonce précisément en ce qui concerne la partie adverse.
En ce qui concerne les éléments les plus accablants pour Ranucci, à savoir le couteau ensanglanté retrouvé à l'endroit qu'il a indiqué précisément et le plan du lieu de l'enlèvement qu'il a spontanément dessiné, on sent que l'auteur coince. En effet, comment un innocent peut-il indiquer où se trouve l'arme du crime, qui lui appartient qui plus est et qui est couvert du sang du même groupe sanguin de la victime mais aussi de celui de Ranucci sauf qu'il ne présentait aucune blessure dont aurait pu provenir le sang ?

Je passe sur les nombreuses autres contradictions de l'auteur qui m'ont souvent contraintes à relire en vain certains passages pour comprendre comment il parvenait à ses conclusions pour passer directement à son hypothèse finale, qui est pour moi le summum de toutes ses aberrations.

Un des éléments essentiels du dossier est un accident de la circulation à un carrefour situé à 25 km de Marseille. Il s'agit d'un accrochage entre le véhicule d'un couple, les Martinez et de celui de Ranucci, une Peugeot 304 immatriculée 1369 SG 06 qui venait de la direction de Marseille. Ranucci a toujours reconnu cet accident et être reparti dans la direction d'où il venait, sans s'arrêter, commettant ainsi un délit de fuite.
Un autre couple d'automobilistes qui passait par là, les Aubert, se sont lancés à sa poursuite. Lorsqu'ils l'ont rattrapé, ils ont témoigné l'avoir vu entraîner un enfant sur un talus et disparaître dans les broussailles. Comme Ranucci ne faisait pas mine de revenir, les Aubert ont relevé la plaque d'immatriculation pour la donner aux Martinez.

Après cet épisode arrive celui de la champignonnière où la voiture de Ranucci s'est embourbé tout au fond d'une galerie sinueuse. C'est aussi sur le chemin qui y mène que Ranucci s'est débarrassé de son couteau en l'enfonçant dans un tas de tourbe. C'est aussi là qu'a été retrouvé le fameux pull-over rouge, dans la galerie, derrière des planches.
Ranucci a également toujours reconnu ces faits, sa présence dans la champignonnière, comment il s'était débarrassé de son couteau et comment il a eu besoin d'aide pour dégager sa voiture. En revanche, il a toujours nié posséder de pull-over rouge.

Selon la théorie pour le moins surréaliste de Gilles Perrault, il y aurait eu comme par magie une substitution de personnages entre le moment de l'accident et celui où les Aubert ont rattrapé le fuyard. le “vrai” meurtrier selon l'auteur, l'homme au pull-over rouge, serait l'homme qu'ont vu les Aubert. Ce dernier serait tombé après son crime sur Ranucci, effondré au volant de sa voiture et comateux suite à l'accident et à la nuit de beuverie à laquelle il s'était livré la veille. Saisissant sa chance, il serait monté dans la Peugeot à la place de Ranucci, l'aurait conduit dans la champignonnière et aurait procédé à diverses manoeuvres pour le faire accuser. C'est complètement absurde car :
- il est avéré que c'est Ranucci au volant de sa Peugeot 304 qui a eu l'accident au carrefour. Il le reconnaît lui-même et l'a toujours confirmé ;
- ce dernier était poursuivi par les Aubert, le temps que ces derniers le rattrapent, c'est devenu l'homme au pull-over rouge dans une autre voiture, non accidentée alors que la plaque relevée par les Aubert lorsqu'ils sont arrivés à sa hauteur était celle de la Peugeot 304 de Ranucci, la 1369 SG 06 ;
- ensuite, après son crime, l'homme au pull-over rouge aurait tranquillement conduit un Ranucci évanoui dans la champignonnière et aurait procédé à toutes les manoeuvres pour l'accuser en dépit de ce qu'affirme et réaffirme Ranucci dans ses aveux.

N'importe qui avec un minimum de bon sens peut comprendre que ce n'est pas sérieux. Encore une fois, comme il en a l'habitude tout au long du livre, Gilles Perrault déforme la réalité et tord les rouages de la procédure pénale pour les faire coller à sa théorie. En refermant ce livre, j'ai eu l'impression que tout cela n'était qu'une vaste fumisterie sans la moindre cohérence. Il y a d'ailleurs une question essentielle à se poser avant de se baser sur un document, celle des sources. Il se trouve que Gilles Perrault n'a jamais eu accès au dossier et qu'il ne s'est basé que sur les différents articles de journalistes qu'il a soigneusement sélectionnés car de nombreux articles de presse comportaient un paquet de variations et d'erreurs d'un journal à l'autre.
En définitive, je n'ai pas été convaincue par ses arguments et donc de l'innocence de Ranucci. Il me reste donc à lire la thèse adverse, celle de Gérard Bouladou dans “Affaire Ranucci : Autopsie d'une imposture” pour voir si elle me convainc mieux.

Qu'on adhère ou non à la théorie de l'auteur, sur la forme, c'est un livre qui se lit très rapidement, aussi fluide qu'un roman. Mais c'est peut-être cela son défaut, relever d'avantage du roman que de la réalité...


Lien : http://serial-reader.over-bl..
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Un excellent livre retraçant l'affaire qui a défrayé la chronique à la fin des années 70.
Gilles Perrault nous livre un état des lieux redoutable de précision. Je n'étais pas née lorsque cette affaire a éclaté mais j'ai eu l'impression de la vivre en temps réel tant le récit est documenté, chaque détail fouillé, tourné et retourné pour ne rien laisser passer. Un travail de fourmi qui malheureusement laisse peu d'espoir puisque la fin sera celle que Christian Ranucci a connu.
En m'extirpant de la tentation de donner une conclusion personnelle (c'est lui, c'est pas lui) et avec du recul, Christian Ranucci aura tout de même joué de malchance du début jusqu'à la fin. le coup de téléphone accordant sa grâce aurait pu être passé si une autre affaire n'avait pas éclaté au même moment...
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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
[…] Jean-François Le Forsonney était le seul à le connaître vraiment parmi tous ceux qui étaient rassemblés là pour l’accuser, le défendre, le juger, ou plus simplement assister au spectacle de sa mise à mort judiciaire. Il l’avait vu deux fois par semaine pendant près de deux ans. Ensemble, ils avaient parlé de l’affaire, mais aussi de leurs vies, de la vie, du temps qu’il faisait. Christian Ranucci n’était pas devenu un ami ; il avait cessé d’être un dossier ; son avocat se battait pour la vie d’un homme dont il n’oublierait plus jamais le regard, les inflexions de voix, les gestes familiers. 
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« J’ai tiré le gros lot du malheur sans même avoir acheté de billet » avait écrit Christian Ranucci.
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[ …] Il était quatre heures treize . La tête coupée rebondit deux fois.

Fin.
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Vous aviez vingt ans au moment des faits. Votre âge m'émeut : c'est presque le mien. Ranucci, je ne supporte pas de suivre avec vous ce terrible chemin. Je voudrais que vous me disiez que vous avez fait cela, et puis que nous essayions ensemble de comprendre comment est morte une enfant de huit ans. Mais ne restez pas ainsi, Ranucci, je vous en conjure : implorez votre pardon, dites quelque chose, parlez ! ...
Ce moment était grand, et toute l'assistance le snetit, suspendue aux lèvres de ce jeune homme à la chevelure taillée en crinière léonine, à l'oeil étincelant, qui ajoute aux prestiges de la beauté physique un immense pouvoir de sympathie. Ainsi celui qui avait reçu en partage tous les dons tendait-il une main fraternelle à celui que le destin contraire avait écrasé ; c'était la jeunesse qui interpellait la jeunesse ; c'était la vie qui suppliait l'accusé d'écarter d'un mot, d'un geste, l'ombre de la mort qui commençait de l'envelopper ; c'était la voix chargée d'évoquer l'enfant martyrisée qui s'élevait pour convoquer la pitié dans cette salle grondante de ressentiment, devant ce public rassemblé pour une curée - bloc de haine qui vacillait soudain sur sa base parce qu'aucune assemblée humaine ne résistera à une voix transcendée par l'éloquence.
Tout pouvait basculer.
Christian Ranucci, figé dans son box, ne cilla pas, ne broncha point.
La péroraison fut à la même hauteur :
- Je veux que Ranucci se souvienne de son crime, de la mort de Marie-Dolorès, forme éternelle de l'innocence, je veux pour lui un chagrin et un repentir qui ne finissent jamais.
Avec cette dernière phrase, l'avocat de la partie civile refusait la peine de mort.
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Dans la vie courante, tout le monde dit "mon auto" ou "ma voiture", mais le lecteur aura déjà remarqué qu'un homme interrogé ne saurait parler que de son "véhicule", de même qu'il ne dira pas avoir vu "quelqu'un" mais "un individu". Mlle Di Marino porte le procédé à une sorte de perfection : enchaînant avec brio les clichés et le jargon juridico-administratif, elle fait tant et si bien qu'un lecteur non averti ne pourrait en aucun cas deviner que c'est un jeune niçois de vingt ans qui est censé parler. Mais ce vocabulaire emprunté au double sens du terme n'est certes pas innocent. Mlle Di Marino fait ainsi dire à la suite à Christian : "... c'est avec cette voiture que j'ai causé un accident qui a immédiatement précédé le moment où j'ai égorgé la fillette. Je viens de résumer l'essentiel des faits, je consens maintenant à donner des détails supplémentaires.
On ne peut, à la lecture, se défendre d'un sentiment d'exaspération indignée envers celui qui, après avoir "résumé l'essentiel des faits", dont l'égorgement d'une fillette, "consent" à donner des détails supplémentaires. La froideur des mots induit la froideur de celui qui est censé les avoir prononcés, et à l'heure de la délibération du jury, la relecture de certaines phrases peut déclencher des réactions décisives. Mais le juré persuadé à juste titre que "le style, c'est l'homme" ne sait pas qu'en matière judiciaire, le style, c'est le policier ou le juge d'instruction.
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