« Mon père se tourne vers la table et regarde l’assiette de sablés posée dessus.
— Dis-moi que ce morfal en a laissé !
— Ah, ah ! Il en reste plein.
— Ahhh, je suis chanceux ! Au fait, tu as réfléchi à ton cadeau de Noël ? demande-t-il en croquant dans un biscuit.
— Pas encore, et toi ? Tu aimerais quoi ?
Mon père me regarde très sérieusement.
L’émotion se lit dans ses yeux, et je sais, je sais que ce qu’il va dire sera important.
— Je veux que tu te remettes à vivre. »
Je n'ai jamais prié de toute ma vie, ni même invoquer qui que ce soit, mais je me surprends à remercier le ciel, l'univers et tout ce qui m'entoure. Je sais mieux que personne qu'on combien la vie est éphémère et cruelle, mais pour la première fois je réalise que ce sentiment d'impuissance est décuplé quand on croit perdre quelqu'un qu'on aime. Soudain je comprends mes parents.
Tu es une guerrière , et cette cicatrice, c'est la preuve que tu as gagné ton combat. Sois en fière.
Et c'est pas parce qu'un connard t'as brisé le cœur que tu ne pourras pas trouver quelqu'un pour le réparer. Tu l'as fait au sens propre, tu y arriveras au sens figuré et puis c'est bientôt Noël tout est possible !
La vie est belle, Avril, et elle te tends les bras.