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Critique de Seraphita


Quatre amis d'enfance, un week-end, font une excursion dans une lande sauvage en Islande. Au beau milieu de nulle part, la météo les prend au dépourvu. Alors que le blizzard commence à se déchaîner, ils décident de rejoindre le refuge le plus proche. Mais à l'intérieur, une surprise terrifiante les glace : un homme se tient là, hagard, dans le fond, une arme à la main. Qui est-il ? Que leur veut-il ? Que lui est-il arrivé ? Avec ce froid mordant, les quatre compagnons ont bien peu d'alternatives. Dans la petite cabane, la tension monte… jusqu'au drame.

« A qui la faute » est un roman policier écrit par Jónasson Ragnar. C'est un chef d'oeuvre de bout en bout, écrit d'une main de maître et construit très habilement.

Dans une polyphonie propre à un roman choral, les quatre protagonistes s'expriment tour à tour : Daníel, acteur peu talentueux qui vit à Londres ; Gunnlaugur, avocat tout aussi peu brillant et plutôt asocial ; Helena, marqué au fer rouge par la mort de son amant ; et Ármann qui a brillamment réussi dans le tourisme. Quatre amis mais quatre personnalités bien différentes et qui vont, le temps d'un week-end, mettre à nu des plaies d'antan mal refermées.

Le suspense est instillé d'emblée, le ton du départ laissant affleurer un malaise, une tension diffuse. L'intrigue va se jouer principalement dans le huis-clos du refuge, minuscule réduit battu par la tempête. Il n'y a finalement que très peu d'actions dans « A qui la faute ». le ressort essentiel — et le talent de l'auteur — est de rendre les états d'âme de chacun, avec une justesse et une finesse psychologique remarquable.

Au fil de l'histoire, à la faveur des points de vue narratifs différents, le lecteur fait connaissance avec chacun, ses zones d'ombre, ses lâchetés et ignominies. Aucun n'est épargné et une autre forme de tempête va se déchaîner dans le refuge, bien sombre au regard de la blancheur aveuglante du dehors. Tandis que croît la tension, que le suspense s'épaissit, des parcelles de sens éclairent peu à peu l'ensemble et l'on mesure pleinement les ressorts machiavéliques imaginés par l'auteur.

Quatre amis, un week-end. Tous ne reviendront pas. Ni même le lecteur, bousculé au coeur du blizzard et bluffé par tant de talent !
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