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Critique de Krout


Krout
09 novembre 2017
"Et la bombe restait où elle était." p.336 Cette bombe nucléaire made in South Africa, arrivée en Suède à l'ambassade d'Israël via la valise diplomatique pour être récupérée par une réfugiée politique pas encore officiellement reconnue avant de finalement se retrouver dans les bagages du président chinois en lieu et place d'une Volvo blindée va occuper toute l'attention des protagonistes pendant la grande majorité de cet hilarant roman. Il faut dire qu'une puissance de 3 mégatonnes, ce n'est pas rien. Au bas mot tout sur une circonférence de 58 kms serait éradiqué de la surface de cette terre (et il n'y en a pas d'autre) on serait inquiet à moins surtout si l'on se trouve en permanence au centre du cercle. Sinon la Suède c'est loin, mais imaginez si l'auteur avait été français ?

Bien, bien supérieur à L'assassin qui rêvait d'une place au paradis, quelle chance pour moi de les découvrir dans l'ordre inverse de leur parution ! Et il paraît que le premier est meilleur encore, j'ai pourtant déjà passé moult excellents moments à sourire (car rire tout seul n'est pas trop bien vu dans les hôpitaux de nos jours et dans le cas présent m'aurait sans doute valu de descendre de deux étages passant d'urologie à neurologie, non, non, non et rire aux éclats n'est du reste pas recommandé à proximité d'une bombe nucléaire amorcée) des situations cocasses ou du décalage caustique de certains propos.

De plus les personnages sont très attachants et fort bien croqués même si la plupart des sud africains ne sont point cannibales. Je me suis donc délecté ou régalé, choisissez ce que vous préférez. En plus tout en s'amusant les plus sérieux trouveront à parfaire leurs connaissances géopolitiques, calcul mental, histoire Afrique du Sud / Chine / Scandinavie, marché de l'art, économie et même la recette d'un cocktail : le (maréchal) Mannerheim p.392. Mais chuut, entre amis pour votre érudition je l'ai déjà déposée en citation. Que demande le peuple ? L'abdication du roi de Suède et l'instauration d'une république parce que certains ne sont jamais contents et toujours en colère ?

Je m'en voudrais de ne pas dire deux mots sur l'attachante personnalité de Melle Nombeko Mayeki pleine d'une grande sagesse et de bon sens acquis (et non alimenté comme en nos contrées où l'enfant est surprotégé et surpondéré) par l'expérience d'une jeunesse vraiment difficile : pousser des tonneaux de merde dès cinq ans à travers Soweto pour assurer sa survie, cela pue. Autrement dit il n'est pas aisé de vidanger les lieux d'aisance. Ces conditions sont propices à attraper toutes sortes de maladies mais aussi à développer des capacités d'observation, de compréhension et d'assertivité pour bien se faire comprendre dans les situations les plus difficiles. Aussi lorsqu'à treize ans elle sera approchée par un vieux libidineux, il lui suffira d'une paire de ciseaux pour le calmer et d'une autre pour le convaincre de lui apprendre à lire et à écrire en tout bien tout honneur.

Un exemple me semble-t-il à l'heure où les mouvements moi-aussi et dénonce ton porc explosent les réseaux sociaux, je ne peux cependant m'empêcher de penser qu'avec un peu d'assertivité et de détermination... Mais bien évidemment Melle Nombeko Mayeki n'a quant à elle jamais participé au loft, ne s'est jamais comportée comme Kim Kardashian ou Madonna dans ses plus jeunes années, au lieu de cela elle court les bibliothèques. Bref je m'arrête là, car n'ayant jamais eu de gestes déplacés, de comportements machistes... force est de constater que je me retrouve vieux célibataire^^. Donc il y a toujours à apprendre dans un bon bouquin et celui-ci en est un, assurément.
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