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Critique de Eric76


Ce livre qui marque la fin du premier cycle de cette longue saga m'a passionné. Et pourtant, j'ai dû m'accrocher pour aller jusqu'au bout de ces quelques neuf cent pages. Les lourdeurs de style et les nombreuses répétitions m'ont souvent agacé. La plus drôle est certainement la description des paysans sur leur charrette : tous sans exception mâchonnent leur longue pipe en marmottant, s'expriment avec des airs mystérieux du genre "je sais plein de choses mais je dirai rien" et ont la peau du visage tannée comme du cuir… Et puis, il y a ces similitudes dérangeantes avec le monde de Tolkien
Mais ces désagréments se sont petit à petit effacés, et je me suis laissé entraîner, voire agripper par un univers de plus en plus dense, riche et complexe.
Perrin, Mat, Rand ! Trois jeunes paysans mal dégrossis poursuivis par les créatures du monde des ténèbres, et défendus becs et ongles par Moiraine, une femme (une Ais Sedai) aux pouvoirs extraordinaires. Elle est un de ces nombreux personnages féminins qui jouent dans cette saga un rôle central. Car chez Jordan, les femmes ne sont pas des faire-valoir. Elles sont à la fois guides et protectrices des hommes ; elles prennent les décisions essentielles qui influent sur l'avenir.
Dans la première partie de ce cycle, nos trois paysans à peine sortis de l'adolescence, toujours en mouvement car poursuivis par les créatures des ténèbres, se découvrent chacun un pouvoir spécial qui les imprègne peu à peu.
C'est dans sa deuxième partie que l'on comprend pour quelles raisons ils sont l'objet de cette lutte implacable entre l'ombre et la lumière. Car tous trois sont des Ta'veren, ce qui signifie que les fils du destin se tissent autour d'eux, un destin qui peut se plier à leur volonté. Les contrôler, les dominer, s'assurer de leur soutien est un enjeu majeur dans leur lutte éternelle. Et à ce jeu, la détermination de Moiraine est aussi glaçante et farouche que celle de Ba'alzamon, le ténébreux.
La traversée angoissante, anxiogène et trépidante des voies et de la Grande Dévastation m'a transporté. J'ai lu d'une traite ces cinquante pages d'un lyrisme échevelé dans sa description d'un univers baroque et d'une nature contaminée et pourrissante.
Alors oubliés les malheureuses répétitions, et les clins d'yeux à Tolkien…. Si ce premier cycle fut difficile à lire, du moins se montre-t-il plein de promesses pour la suite…
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