Cet essai philosophique et économique, un peu ardu pour moi, expose de quelles façons l'homme peut assimiler l'idée non seulement de l'inéluctabilité de sa propre mort mais aussi celle de la probabilité de l'extinction de l'humanité.
Êtres humains qui seront peut-être remplacés par les robots crées par lui, ce qui constitue un des thèmes favoris de l'auteur.
J'ai cependant beaucoup apprécié la conclusion, plus simple.
Commenter  J’apprécie         251
Paraissant facile d'accès au premier abord, la lecture, au fils des chapitres se révèle en fait assez ardue. Analysant d'abord les causes financières, puis les causes biologiques et comportementales, inhérentes au genre humain, l'auteur nous démontre pourquoi nous ne réussissons pas à penser à long terme, afin de sauvegarder notre planète et nous avec. Cette incapacité à modifier nos comportements dans tous les domaines, nous mènera vraisemblablement à notre perte, cadeau que nous laissons à nos descendants. L'auteur étaie sa thèse avec beaucoup d'exemples, puisant dans l'économie, la philosophie, la psychologie…
Cependant, je pense qu'il faut quand même avoir déjà de solides bases dans ses domaines pour suivre sa pensée. J'ai voulu absolument terminer le livre, car c'est un sujet qui me tient énormément à coeur, mais j'ai eu bien du mal.
Commenter  J’apprécie         250
Selon Paul Jorion, l'humanité est sur le point de disparaître. Cette disparition est inéluctable compte tenu du mode de fonctionnement de nos sociétés (capitalistes), et de la nature humaine elle-même.
Le propos de cet ouvrage m'a en partie rappelé celui d'Arthur Koestler dans 'Janus', dont Jorion reprend même certaines thèses.
Les thématiques traitées ici sont diverses : économie, philosophie, sociologie, et psychologie. Ceci contribue à la richesse de cet essai mais l'auteur s'égare parfois dans des considérations sans rapport direct avec le sujet traité et le propos perd alors beaucoup en clarté.
Je partage la prévision de l'auteur sur la disparition future de l'humanité (ne serait-ce que parce que l'espèce évolue), mais pas sa vision catastrophiste du phénomène ni le calendrier qui en découle. Jorion parie en effet sur une extinction imminente, suite à des changements catastrophiques. Certes l'accroissement de la population humaine et des modes de vie entraînent des changements d'environnement catastrophiques. Le réchauffement climatique, les risques de catastrophes nucléaires - d'origine civile ou militaire - sont des menaces réelles. Jorion semble cependant oublier la capacité de l'espèce humaine à s'adapter aux milieux qu'il occupe, des déserts du Sahel aux plaines de l'Arctique. En outre, les catastrophes qu'il invoque (sans d'ailleurs en préciser la nature), pourraient limiter l'accroissement continu de la population humaine, voire la réduire, sans supprimer le genre humain dans son ensemble. D'ailleurs, de tous temps la population humaine s'est régulée par les famines, les guerres et/ou les épidémies. Contester ces thèses de Jorion ne font pas de moi un climato-sceptique, ni même un ardent défenseur de logiques économiques qu'il dénonce.
Les problématiques posées par Jorion sont pertinentes mais certains de ses points de vues catégoriques (notamment l’idée centrale de l’essai : l’humanité va très bientôt disparaître, c’est "écrit" d’avance - dans nos gènes et dans nos institutions) me semblent excessivement démagogiques, voire racoleurs.
Commenter  J’apprécie         110
Soyons honnête : la partie sur l'économie (qui se veut une science mais n'en est pas une) ; cette même partie qui explique aussi l'emprise des marchés financiers sur les politiques, sont à mes yeux convaincantes et bien documentées. P. Jorion maîtrise ici son domaine. Mais quelle n'a pas été ma stupeur de découvrir la partie suivante, consacrée à l'image que Paul Jorion se fait : et de l'homme, et de la conscience, et du moi !! N'ayons donc pas peur des mots : Paul Jorion ne connaît rien à ce sujet et s'avère très vite dogmatique, rempli d'idées reçues avec une vision biologisante des plus vieillottes et idéologiques (survie, adaptation, illusion du moi, de la volonté, de l'intention). Les références s'amenuisent et s'orientent vers le littéraire ou le cinématographique (et les interprétations qui en sont données sont plus que suspectes : je rêve en lisant l'analyse qu'il fait de Eyes Wide Shut ou de Snow therapy !!!). Non, monsieur Jorion. Il vous faut rester dans votre analyse économique où vous excellez. Vous n'êtes pas un brillant philosophe de l'esprit : votre pessimisme économique vous a fait sombré dans un conception bio-scientifique plus qu'ethnocentrique des plus noires où tout est simplifié. De plus, on ne peut traiter ainsi d'un sujet si complexe en invoquant les pauvres travaux de Libet, en survolant Lacan et j'en passe. Non : soit on fait un livre pointu sur l'économie, soit on fait un livre sur l'esprit. Mais on ne peut mélanger les deux ; on risque autrement de faire une mauvaise soupe poireau-pommes de terre. Et votre poireau économique est remarquable, mais la pomme de terre philosophie de l'esprit l'est beaucoup moins.
Commenter  J’apprécie         72