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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Avec ma dernière insomnie, j'en ai profité pour relire un des Schtroumpfs de l'époque où je trouvais que la série commençait sérieusement à tourner en rond. D'un autre côté, disons-le, c'était un des multiples albums présentant une satire politique / sociale qui font tout le sel de la série. Et qui plus est faisant évoluer la mentalité de celle-ci : en bon bourrin de mâle bouffant salement des chips sur le canapé qui se respecte, j'avais apprécié "La Schtroumpfette", malgré ses côtés clichés parfois un brin sexistes ; mais "La Grande Schtroumpfette" se veut réparer ce tort avec un scénario résolument féministe. Une démarche qu'on ne peut qu'encourager afin de la voir se libérer de sa fonction simplette de larbine du pays Schtroumpf ne se lançant à l'aventure qu'après avoir mijoté une enfilade de petits fours.
Seulement voilà, comme pas mal d'albums depuis la mort de papa Culliford, celui-ci semble simple, convenu, destiné uniquement aux enfants sans les messages plus complexes que pourrait y voir un lectorat plus adulte. Les premières cases remplissent un cahier des charges pour faire avancer l'histoire sans gag réel, et voici la Schtroumpfette propulsée au rang de Grand Schtroumpf adjoint. C'est une catastrophe pour nos lutins bleus si attachés à leurs muscles et leur intelligence, mais elle se montre plus maligne qu'elle n'en a l'air. J'avais été sarcastique quand j'avais posté cette critique en considérant que les scénaristes continuaient de lui donner un côté très genré, elle seule devinant qu'une mère sanglier saccage le village pour retrouver son enfant, et vainquant Gargamel grâce à une ruse cachée dans son sac à main ; à présent, j'ai un regard plus bienveillant et je me dis qu'il faut plutôt y voir le fait qu'elle tire des atouts des assignations que lui ont conférée la société pour s'émanciper, que ça soit par le fait qu'elle ait été confrontée à la maternité et soit ainsi plus fine psychologue, ou bien qu'elle utilise les accessoires de sa féminité pour tromper l'ennemi. Seulement, la fin de l'album semble contredire celui-ci en entier quand la Schtroumpfette voit les Schtroumpfs la considérer à nouveau comme une potiche, et se dire qu'après tout, ce n'est pas si grave, puisque ce sont les Schtroumpfs...
Je dois peut-être sembler un peu mauvaise foi, mais c'est vraiment une impression d'avoir un album trop sage qui m'a titillé dans la majeure partie de cet album. Et quand on y réfléchit bien, "La Schtroumpfette" se moquait aussi des hommes ! Certes, celle-ci demandait à ce qu'on repeignait le barrage en rose, certes celle-ci n'était que rubans et fanfreluches, mais en presque tout aussi caricaturés, ces messieurs ne lui prêtaient pas la moindre attention ni même marque de respect à son arrivée dans le village pour ensuite se ruer en bons chevaliers servants sans cervelle dès que celle-ci devenait jolie. Je suis presque sûr qu'il y a plus de gags sur eux que sur elle. Enfin bon... de la part d'une BD avant tout destinée aux enfants, devait-on s'attendre à voir entre les lignes une critique acide du patriarcat ?
Et je me dis qu'après tout, pourquoi pas ? "Schtroumpf vert et vert schtroumpf" pourfendait le chauvinisme dans une veine cartoonesque, "Le Schtroumpf Reporter" semble plus que jamais d'actualité, et ce sans oublier l'une des satires politiques les plus mémorables de l'âge d'or du journal de Spirou, "Le Schtroumpfissime". Derrière leurs dessous gentils et un brin moralisateurs, les Schtroumpfs nous éduquent et nous font réfléchir. Plus les parallèles avec la réalité sont concrets, plus on parvient à broder des gags autour, plus la BD devient percutante non seulement pour les plus jeunes, mais aussi pour les plus grands.
Après me faites pas dire ce que j'ai pas dit : des bons moments m'ont quand même agréablement surpris. le passage des Schtroumpfs kamikazes, l'inspection absurde de la chaumière de Gargamel... Deux scènes mémorables qui auraient sans doute mérité bien des pages en plus.
Et puis il y a les inénarrables jurons en langue schtroumpf : on connaissait les "enschtroumpfés" et les "le premier qui discute, je lui schtroumpfe mon schtroumpf sur la schtroumpf", ici on découvre des "je vous colle mon pied au schtroumpf" ou des "il me croit trop schtroumpf"... Ces clins d'oeil au monde des parents, sans défigurer une oeuvre ne laissant pas de place aux mauvaises manières, montrent que le double degré de lecture ne meurt jamais complètement. Et insufflent un caractère revêche bienvenu à une série de plus en plus codifiée.
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