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Citations sur Longtemps j'ai courtisé la nuit (23)

TRACES

Sur le ciment frais d’une allée
un oiseau jadis laissa
pigeon, colombe ou tourterelle,
l’empreinte de ses pas.


l’oiseau sans doute s’envola
vécut de saison an saison
puis fut mangé par la terre.

Mais la trace à jamais demeure
comme une longue et belle phrase énigmatique.

Il en est ainsi du poète
sur le chemin de l’écriture
dans une secrète espérance.
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CELUI QUI MARCHE…

Celui qui marche dans la boue
n’y verra jamais que son ombre.

Celui qui marche sur le sable
parlera langage d’oiseaux.

Celui qui marche sur les eaux
Dialogue avec les étoiles.
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LE TEMPS MINCIT

Le temps mincit.
La nuit apprête ses linceuls.

Respire encore un peu
le parfum du soir.

Dans ta main qui écrit
rassemble les derniers désirs.

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PLUIE

Tard,
si tard,
la pluie vint
pour notre soif
et celle de la terre.

Après l’attente sourde et le désir,
enfin ce bruit de bouche et de baiser
sur les feuillages du jardin.

Une passante s’est penchée sur notre corps
et, le touchant du doigt,
l’a tiré de la cendre
et ramené vers la source du fleuve.

Ainsi abdique l’ordre sec
et, pour nos yeux,
c’est le miracle d’un désert
soudain comblé d’immenses fleurs.
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IL DISAIT ( extrait )

Je m’égare et vis à tue-tête.

J’oublie la clef de mon destin.

Il disait : j’annonce la fête

Des bras nus, des fruits et du vin

Et le grand règne des tempêtes.

J’ai le Mot, l’Astre, la promesse.

À la cassure bleue du temps

Ma bouche jamais ne se blesse :

J’approfondis au creux du vent
L’éternité d’une caresse.
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Dans la ville investie,
posons , la nuit,
l'affiche bleue du poème.
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JE DORS LE FRONT OUVERT…

Je dors le front ouvert, je me promène,
Je dors, je suis la pierre et le feu,

Etranger, familier, tombé de nulle part

Comme en moisson les nielles de l’enfance.

La terre en croix me fait des confidences…

Je suis le fruit qu’on cueille et la feuille qu’on tranche ;

Je suis l’eau sous la dent plumeuse du moulin

Et l’ombre rousse de la plus pauvre des servantes

Que le jour vêt et que farde le vent.

A l’aube, je suis dans la soute,

Ami des rats, confident du voleur ;

Je suis la lampe et le doigt qui l’allège

Et le soleil aux plages des prisons.

Ai-je rêvé ? Me voici sur la place,

Pointe de lance et gueule du canon :

Je meurs debout, je termine une race.

Mes amis ne m’ont pas connu.

Je suis la palme et le vent qui la brûle

Et la cendre sur l’eau posée comme un poème.

Comme un poème né d’hier, le plus câlin,

Comme une soeur imaginée dans la maison,

Coupant le pain, versant le vin, comme un poème

Né de la terre et déjà vieux qui boite au loin.

Je suis l’été, la femme dans son lit

Et son amant et sa grande douceur

Et sa fatigue et la porte fermée

Et son attente aux marches du matin.

Je suis au feu l’aile qui se consume ;

Je suis au ciel l’aile recommencée,

Dans le courant la grâce d’un éclair

Et le buisson de lèvres du corail.

Je suis, je vais, je me promène,

Je dors le front ouvert dans un livre d’images

Et, faucheur de midi, j’aiguise les vivants

Pour leur apprendre à vivre et me donner raison.
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Passage du cerf

Hier, dans la forêt,
il est venu vers moi,
le souverain, le mage.

Loin de le fuir,
il s'est figé tout près,
m'a regardé de ses yeux noirs,
et nous sommes restés
l'un et l'autre immobiles,
lui solennel,
moi médusé par sa splendeur.

Au loin sonnaient des trompes meurtrières.
Le jour baissait.
Puis noblement s'est détourné le cerf,
trouvant refuge dans la nuit.
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Le cavalier bleu

Longtemps j'ai courtisé la nuit
et, veilleur solitaire,
j'écrivais sous une lampe basse
d'une encre toujours noire.(...)
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Les poètes

Dans une main les poésies de Mallarmé
et sous l'autre l'échine aimée d'un chat très noir
je paresse aujourd'hui sans doute mal armé
pour décrypter les arcanes de ce grimoire.

Plus que le jeu hautain des vocables sévères
j'aime la ronsardesque rose du jardin
et, voyageur en chambre, innocent je me perds
dans le regard profond du ronronnant félin.

Et voici que là-bas, assis près du jet d'eau,
Verlaine, qui griffonne, soulève son chapeau
à la muse amoureuse et au désir amer.

Le soir fraîchit, le vent se lève, fermons le livre,
car, juste avant la nuit, il faut tenter de vivre
et saluer aussi l'ombre d'Apollinaire.
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