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Pour apprécier ce livre, je suis partie du principe qu'il ne fallait pas que je cherche à avoir une copie de la réalité de la guerre en Syrie et de l'immigration. On comprend très vite où l'on met les pieds puisque chaque chapitre alterne entre la légende de Rawiya/Al-Idrisi et la réalité que vivent Nour/Zahra/Houda et leur mère : la poésie et l'espoir sont les maîtres mots de ce récit (malgré les sujets).
J'ai beaucoup apprécié mon voyage auprès de cette famille, quelques événements tragiques jonchent le roman mais c'est au final aux passages positifs qu'on se raccroche. Presque tout est trop “facile” dans leur lutte pour acquérir une vie meilleure et tout se passe vite mais au final, on arrive à faire abstraction de ces “facilités narratives”. La légende de Rawiya est à l'image de la réalité : quelques passages où l'on se fait des frayeurs mais où l'issue finale est un beau message d'espoir.
Les personnages sont bien travaillés et je me suis surprise à finalement adorer une personne à laquelle je n'arrivais pas du tout à accrocher au départ. Quand la profondeur psychologique est là, ça marche toujours avec moi !
J'ai vraiment aimé ce voyage à travers le travail de cartographie de Al-Idrisi/Rawiya mais aussi face au sujet si difficile des victimes de guerre. Un beau livre à découvrir.
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Livre magnifique et bouleversant.
Bravo pour un premier livre
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Une belle lecture.

Le lecteur suit en alternance 2 récits.
Le premier est un conte du XIIe siècle, Rawiya une jeune fille de 12 ans arpente le Moyen-Orient déguisée en garçon car elle a pu entrer au service du célèbre cartographe al-Idrisi. Ce dernier est un explorateur, géographe, botaniste et médecin, né à Ceuta, vers 1100. Il a dessiné les premières cartes géographiques et planisphères. Après moult péripéties, le roman raconte l'écriture du « Livre de Roger », ouvrage de géographie descriptive demandé par Roger II, roi normand de Sicile.

Le deuxième récit se situe en 2011, Nour, âgée de 12 ans, et sa famille fuient les bombardements d'Homs en Syrie. C'est un long périple à travers la Jordanie, Israël, l'Égypte et pays du Maghreb, ce même voyage que raconte le conte.

Les conditions de survie sont difficiles mais Nour croit en son destin et puise son courage dans le conte que lui racontait son père : le fil rouge qui relie le conte à l'exil des migrants.

Un très beau roman. À découvrir !
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Quand j'ai vu la couverture puis le sujet à la librairie, j'ai tout de suite craqué. Je pensais adorer de bout en bout…

L'histoire est celle de Nour, une jeune Américano-syrienne qui déménage en Syrie avec sa mère et ses soeurs après la mort de leur père. Mais après trois mois, la guerre commence à faire rage en Syrie et il leur faut partir, accompagnée d'Abou Sayid, un ami de la famille. Ils tentent alors de rejoindre les Etats-Unis, puis finalement le Maroc afin d'y retrouver de la famille. Au cours de leur voyage, guidés par la mère et ses cartes, ils font la connaissance d'autres exilés et découvrent leur nouvelle réalité, aussi dure soit-elle.

Le récit de la fuite de Nour et sa famille est captivant, il montre l'immigration du point de vue des immigrés, du début à la fin. Les difficultés ne sont pas évitées : bombardements, foule, pauvreté, solitude, passeurs véreux, … Mais les bonheurs non plus : aide des autres, aide humanitaire, amour, joies du quotidien, … En entreprenant ce voyage, Nour n'a que douze ans, mais elle va finalement comprendre ses origines syriennes, apaiser ses relations avec ses soeurs, faire son deuil. En prenant le chemin de l'exil, elle et sa famille se découvrent et de redécouvrent au quotidien et dans l'adversité.

Pour une jeune fille de son âge, Nour doit murir trop vite, de même que ses soeurs. Et si la religion musulmane est évoquée par le personnage d'Houda en particulier, il n'y a pas de prosélytisme, chaque religion est respectée et c'est beau de voir que l'entente est possible.

Mon seul problème est que chaque début de chapitre est dédié à un conte que le père de Nour lui racontait, au sujet d'une apprentie cartographe parcourant la mer Méditerranée. Je comprends l'intérêt de cette histoire pour l'auteur, qui reprend alors les codes de la narration arabe à la manière des Mille et Une Nuits, mais ça me sortait de l'histoire à chaque chapitre. J'ai fini par ne pas lire ses passages pour me concentrer sur le récit de Nour. Ces passages ont fait que j'ai eu énormément de mal à me mettre dans ce livre qui me promettait tant de choses, et c'est dommage…

Malgré tout, ce livre est un roman très intéressant sur la thématique de l'immigration et du deuil, que je ne peux que conseiller.
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Je conseille ce livre qui a à la fois une facilité d'accès pour toucher le plus grand nombre et une qualité d'écriture très puissante
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J'ai lu ce livre dans le cadre d'une lecture commune portant sur une « pépite méconnue ». Méconnue peut-être, mais surtout exceptionnelle ! Comme l'indique plus ou moins bien le 4e de couverture, on a là l'histoire de la jeune Nour et de sa famille (sa mère et ses deux soeurs plus âgées). Née aux États-Unis au sein de cette famille syrienne, c'est à la mort du père, que la mère décide de retourner en Syrie. Elles y sont depuis à peine 3 mois que la guerre éclate : leur ville et leur maison sont bombardées. Devant choisir dans l'urgence entre une reconstruction qui semble impossible ou la fuite, cette famille décide de partir sur les routes, comme tant d'autres réfugiés en devenir, espérant un accueil improbable au bout du chemin. Pour toutes « armes », Nour, encore en plein processus du deuil de son père, n'a que quelques dollars cousus dans les languettes de ses baskets, et les histoires que lui racontait son Baba, histoires parmi lesquelles ressort celle du grand cartographe Al-Idrisi (qui a réellement existé !) et ses apprentis (fictionnels quant à eux) Rawiya et Khaldoun, qui a été le premier à représenter sur cartes tout le pourtour méditerranéen, au cours d'un voyage mémorable. le même voyage que Nour et sa famille s'apprêtent à faire…
Et ainsi, l'histoire quelque peu légendaire de Rawiya et ses compagnons s'entremêle et s'entrecroise avec celle beaucoup plus contemporaine, et terriblement réaliste, de Nour et sa famille. Les (nombreux) obstacles dans le voyage de l'une font écho à ceux de l'autre, avec juste assez de similitudes pour qu'on y voie le parallèle, et juste assez de différences pour que ce ne soit jamais lassant. On ne se perd jamais dans l'une ou l'autre, car les noms et les contextes sont trop différents – avec pourtant des constantes qui touchent au plus profond : la permanence des guerres et autres affrontements, malgré leur absurdité, entre peuples et religions ; la dureté et rapacité de certains hommes (les passeurs, pourtant peu évoqués, en prennent pour leur grade !), contre la capacité d'accueil de certains autres, même quand ils semblent ne rien avoir eux-mêmes. de plus, pour les deux jeunes filles, ce voyage a quelque chose d'un voyage initiatique qui va les chambouler durablement. le seul petit regret, s'il en faut un, c'est que l'éditeur n'a pas eu l'idée de proposer une carte qui nous aurait permis de suivre le trajet de Rawiya puis de Nour. Certes, à l'heure d'Internet et avec des outils comme Google Maps, cela se trouve en quelques clics ! mais c'est vraiment dommage, pour un livre qui parle tant de cartographie, de ne pas avoir inséré quelques « illustrations ».
Cette double histoire qui semble parfois n'en faire qu'une, est portée par une écriture absolument sublime ! On est tout à la fois en plein récit légendaire, peut-être dans un conte façon 1.001 nuits, et dans un langage très contemporain plutôt soutenu – sans que l'un soit réservé à Rawiya ou l'autre à Nour, non : ces deux « niveaux » de langage, si l'on peut dire, sont présents en permanence, se rejoignent et s'unissent dans une même histoire, dans une même phrase, donnant une musicalité évidente à tout ce livre. Et c'est une musique très colorée, car on apprend très vite que Nour est synesthésique : chaque lettre de l'alphabet, mais aussi chaque petit évènement de la vie, prend une couleur particulière, que le lecteur partage avec elle, avec ravissement.
On l'a compris : tous les personnages sont très attachants, à des degrés divers bien sûr, ce sont bien Nour et Rawiya qui sont sur le devant de la scène ! Et les deux suscitent des questionnements qui vont bien au-delà du plaisir de la lecture : ça va d'un certain regret que des scientifiques (car il s'agit bien de cela) tels qu'Al-Idrisi aient tant tardé à être reconnus par un certain Occident alors très chrétien ; le constat désolé que ces régions tellement riches d'histoire et d'hospitalité soient en permanence, encore et toujours semble-t-il, depuis la nuit des temps, déchirées par des guerres au nom d'un roi ou d'un autre, d'un dieu ou d'un autre ; et la question ultime : comment sommes-nous capables d'accueillir Nour et sa famille quand elles viennent frapper à la porte de notre maison tellement privilégiée ?...
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