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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Caroline du Nord, de nos jours. L'Amérique dans ce qu'elle a de plus sombre et de plus triste : l'histoire de deux garçons devenus grands mais qui se retrouvent sans repère et sans modèle.
Aiden McCall a vu son père tuer sa mère puis se suicider lorsqu'il avait douze ans. Après une fugue du foyer où il avait été placé, il s'est réfugié chez son meilleur ami, Thad Broom, qui vit dans un mobile home en contrebas de la maison où vit sa mère et son nouveau mari. Son père? Un inconnu, un Cherokee aime-t-il à raconter.
En grandissant, les deux jeunes hommes se retrouvent sans emploi, Thad blessé physiquement au dos mais aussi moralement après son passage dans l'armée américaine et sa participation au conflit en Afghanistan.
Beaucoup de problèmes sont soulevés dans ce roman : l'alcool, la drogue, la débrouille lorsqu'on est sans emploi,l'attachement au lieu également, le déclin de la famille, ... : on est loin du rêve américain!
J'ai découvert cet auteur avec beaucoup de plaisir, et même si l'atmosphère est pesante, j'en lirai d'autres.
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Je découvre David JOY à travers ce roman et quelle découverte ! Dans le style de mes lectures du moment, souvent conseillées par le #PicaboRiverBookClub, je n'ai pas été déçue loin de là !
Un très léger topo pour ne pas vous gâcher le plaisir de la lecture :
Aiden vit avec Thad et sa mère, April. Il les rejoint à la suite de la mort de sa mère tuée par son père qui se suicide ensuite. (Ambiance…)
Les deux amis grandissent ensemble tels des frères jusqu'au départ de Thad pour la guerre au Moyen-Orient. Revenu blessé et traumatisé par la guerre, Thad retrouve Aiden qui a évolué dans les Appalaches au jour le jour dans la délinquance et les addictions. Un soir semblable aux autres soirs de leurs existences plutôt misérables, leur dealer meurt au moment où ils vont se réapprovisionner. Ils récupèrent alors tous ses « biens » : drogue, argent liquide et armes. Mais ce petit cadeau empoisonné aura des conséquences terribles.
L'auteur met en scènes 2 personnages complétement bousillés par la vie. En marge de la société, l'un cherche un monde meilleur l'autre ne croit plus en rien. Il dresse ainsi un portrait de la jeunesse américaine désabusée durant et à la suite de la guerre et de plus, noyée dans les difficultés économiques du pays (chômage, crash immobilier).
Ce roman est très sombre et pessimiste. L'auteur révèle jusqu'à quel point la noirceur de l'âme humaine peut aller. Les personnages sont troublants et je les ai même trouvés beaux parfois.
Un roman violent sur fond d'Amérique profonde où la dure réalité de la vie ne laisse pas beaucoup de place à la lumière.
Amateurs du genre, vous serez servis !
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La pesanteur...

Certaines définitions peinent à embrasser l'entièreté de ce qu'un mot recouvre. Ainsi, la pesanteur n'est pas que la conséquence d'une pomme aux pieds de Newton. La pesanteur possède également une dimension moins sensible, immatérielle, spirituelle pour tout dire.

Peu importent les chiffres, énoncés par la balance, si l'on pesait Thad, Aiden et April, les personnages chaotiques du Poids du monde, ils ne reflèteraient pas leur poids réel. Il y a les kilos et il y a la pesanteur, celle qui nous ancre dans le monde. Ils ont beau afficher la silhouette émaciée du perdant, leur pesanteur est plus pesante...

J'ai lu le prochain roman de David Joy, Ce lien entre nous, prochaine claque de la rentrée littéraire. Je ne suis guère adepte de chroniquer des livres avant leur sortie. J'ai dû me résoudre à étouffer un chant d'amour. Un chant d'amour ne doit pas mourir, coincé dans la glotte. Je contourne la frustration en me rabattant sur le livre précédent de cet auteur.

Et de constater que l'usage du verbe rabattre est d'une pauvreté insigne devant l'incandescence de ce bouquin. S'inscrivant dans la lignée d'un Ray Pollock, David Joy trempe sa plume dans la hargne, celle des petits blancs qui s'abrutissent à l'alcool de vidange, celui que l'on trouve dans les linéaires à ras du sol. Les bas du front édentés qui ressassent leur colère en leur mobil-home. Celles et ceux qui ont porté Moumoute o(e)nragée à la Maison Blanche.

Aiden et Thad ne font pas de politique. Juste deux amis que la vie accable. La lecture laisse une sensation tenace que Dieu est un croupier qui doit écouler son lot de jetons viciés. Ils en ont reçu leur part. Quand leur chance semble tourner, ce n'est qu'un léger décalage du camion benne. La vie va racler une grosse glaire pour leur morver la tronche.

Et pourtant, pourtant, quelle beauté dans ce livre. Tout dans la plume, rien dans les effets. Un style qui n'adopte aucune posture, nulle pose ni condescendance mais qui atteint une paradoxale grandeur dans le sordide. David Joy hisse la fange, trouve l'apesanteur dans la pesanteur.

Bel exploit, vous en conviendrez...
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
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Thad et Aiden sont amis depuis l'enfance, celle-ci ayant été particulièrement difficile pour eux, marquées par la violence et l'alcool, la drogue, la pauvreté.
Thad s'engage dans l'armée, au Moyen-Orient et en revient encore plus abîmé.
Après La mort accidentelle de leur dealer , Thad et Aiden vont se retrouver avec une grosse somme d'argent et de la drogue à écouler....
Un roman dur, noir, mais qui laisse filtrer une grande humanité, comme cette nature de la région des Appalaches , rude mais cependant très vivante.
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Noir, c'est noir, très noir et malgré tout je n'ai pas lâché ce récit passionnant. On est loin du rêve américain dans ce roman rural qui se déroule dans l'Amérique profonde. C'est l'Amérique des petits blancs, des laissés pour compte, de ceux sur lesquelles le destin ne cesse de s'acharner. C'est un monde de violence, d'alcool, de drogue, de solitude, de misère affective. On ne peut s'empêcher de les aimer ces anti-héros que sont les personnages de David JOY car ce ne sont pas de mauvaises personnes. Mais la vie les a accablés dès leur plus jeune âge et quand ils ont eu des choix personnels à faire chaque fois ils ont fait les mauvais et sont descendus de plus en plus bas avec des envies de vengeance mais aussi beaucoup de regrets et un immense besoin d'amour.
La montagne de ce petit coin des Etats-unis que les deux jeunes aiment tant est un élément essentiel du roman et participe à l'impression d'écrasement.
On ne sort pas indemne de ce monde si sombre et désenchanté. Cet auteur est assurément à suivre et je n'ai qu'une envie: lire son précédent roman Là où les lumières se perdent.
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L'un, Aiden, avait 12 ans quand son père a abattu sa mère sous ses yeux avant de retourner l'arme contre lui (scène qui ouvre le roman !). L'autre,Thad, a grandi dans l'indifférence maternelle et est revenu d'Afghanistan marqué à vie par ce qu'il a dû faire là bas.
Aiden et Thad, unis comme d'eux frères, dans leur vieille caravane sur le terrain de la mère de Thad, dans un coin paumé des Appalaches. Cette forte amitié, c'est la seule lueur dans ce roman très noir qui dépeint une nouvelle fois les déshérités de l'Amérique profonde, ceux qui naissent du mauvais côté de la barrière et qui, toute leur vie, essaient malgré tout de s'en sortir....Mais quand il n'y a plus de travail ou quand les souvenirs de guerre vous empêchent définitivement de dormir, ne restent plus que la drogue, la violence, le désir d'en finir.

Un deuxième roman réussi de David Joy, aussi désespérant et violent que le premier, et toujours très bien écrit, à éviter cependant si vous avez déjà le moral en berne !
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Noir c'est noir... il n'y a plus d'espoir..
Ce livre n'est pas un simple roman, ni un thriller. C'est du noir hyper concentré.

Je dirais que ce livre est divisé en deux parties.
Dans la première, l'auteur pose les personnages.
Il y a Thad, qui n'a jamais connu l'amour de sa mère. Il y a aussi Aiden, orphelin après le Meurtre / suicide de ses parents.
Enfin, April, la mère de Thad dont on préssent qu'il s'est passé quelque chose de lourd dans sa vie.
C'est bien écrit et même parfois lyrique ou poétique.

Puis on bascule dans la seconde partie. C'est la chute. La dégringolade absolue. Un engrenage qui les broie inéluctablement.
L'écriture se fait précise, au scalpel, oppressante, descriptive et imagée. « Elle portait un short découpé dans un jean qui aurait dû être serré mais ne l'était pas. Ses jambes aussi fines que des crayons poignardèrent le sol comme des échasses ... »

Ce livre est aussi le livre de l'Amérique des loosers.
Ceux qui n'ont pas d'horizon de vie et n'entrevoient pas de moyen de sortir de cette impasse. Ceux pour qui noir c'est noir...
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L'auteur nous conduit au coeur de l'Amérique profonde, dans une atmosphère très sombre. Les protagonistes Thad et Aiden, en parfaits anti-héros, font face à leurs démons et sont aspirés par leur grand travers qu'est la drogue. Ils espèrent pourtant pouvoir quitter un jour leur bled paumé au milieu des Appalaches, de vivre ailleurs que dans une caravane pourrie installée dans le jardin de la mère de Thad. Un soir, tout dérape, leur dealer meurt accidentellement et ils pensent profiter de la situation pour réaliser leur projet de grand départ. Ils ne vont faire que s'enfoncer dans les ennuis. David Joy, par son écriture brute, rend extrêmement bien le fait que les personnages, ces deux écorchés vifs malmenés par la vie, se trouvent englués dans une existence sordide sur laquelle ils n'ont aucune prise. le récit regorge d'une telle violence, d'une telle noirceur. Aiden et Thad qui ont fait le pari de l'audace, s'improvisent dealers et se frottent à un milieu qui les dépasse complètement. Ils perdent totalement le contrôle et se perdent eux-mêmes dans une spirale infernale qui broie tout sur son passage.
Un très bon roman noir américain, j'ai été happée par cette histoire glauque et fascinante à la fois de la première à la dernière page. le style de David Joy a une force de frappe incroyable.
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L'histoire d'une violence originelle qui entrainera d'autres violences et enfin, la boucle sera bouclée. Une construction très réussie pour ce roman qui baigne dans un monde d'une brutalité inouïe, un monde de laissés pour compte, de marginaux défoncés. Presque un huit-clos tellement les liens entre ces deux loosers magnifiques sont forts et étouffants. La nature contribue également à cet étouffement.

Thad est complètement dézingué par son passage militaire en Afghanistan, on sent vite que pour lui, il n'y aura pas de rédemption. Aiden, son ami, pourrait presque se sortir de ce monde de violence et de défonce, mais, par amitié, il plonge avec lui. Enfin, April, la mère de Thad, représente l'espoir. April qui veut partir et tenter une nouvelle vie. Un roman violent, glaçant, nerveux et poétique. J'adore.
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Du noir, du très noir ! Un livre où l'on ne quitte jamais bien longtemps l'obscurité, le danger, et le désespoir.

David Joy a retenu l'attention avec son premier roman « Là où les lumières se perdent ». J'avoue que me concernant, il est encore dans ma PAL et que je ne peux donc faire aucune comparaison entre les deux romans. Je remercie vivement le Picabo River Book Club et les éditions Sonatine pour cette lecture.

Thad Broom, vétéran de guerre, revient vivre dans les Appalaches, dans le trou paumé où il a grandi, dans le mobil-home qui se trouve sur la propriété de sa mère. Mais quitter l'Afghanistan n'est pas si facile. Il ne parvient ni à oublier ce qu'il a vu ni à se pardonner ce qu'il a fait.

Sa mère, April, est hantée par ses propres démons, un traumatisme secret qu'elle porte depuis des années.

Entre eux se trouve Aiden McCall, qui à douze ans a assisté au meurtre de sa mère par son père avant de se suicider sous ses yeux. Ami fidèle de l'un et amant de l'autre, il n'en reste pas moins incapable de rapprocher mère et fils.

Connectés par des liens de circonstance et de devoir, d'amitié et d'amour, ces trois vies misérables éclatent un peu plus quand Aiden et Thad assistent à la mort accidentelle de leur dealer et se retrouvent à la tête d'un paquet de drogue et d'argent.

Tous les trois voient les stupéfiants et les dollars comme un moyen d'échapper à leurs destins mais cela va tout simplement les mener plus profondément dans la noirceur.

Une histoire tendue, aussi déchirante que douloureuse où les personnages ressentent le poids du monde, alors que le leur est tout petit, entouré par les montagnes, les oppressant de toutes parts sans occasion de s'évader, enfermés aussi dans des souvenirs qui gouvernent leur destinée. « le poids du monde » c'est un roman cauchemar sur des vies gâchées qui tourbillonnent dans une brume de méthamphétamine.

Un monde brutal s'étale sous les yeux du lecteur, favorisé par une prose aussi lyrique que dure, des dialogues réalistes et des moments très cinématographiques. Les amateurs de « rural noir » ne seront pas déçus. C'est puissant, âpre et sans détour. Ames sensibles s'abstenir. Vous rencontrerez des hommes encore en quête d'enfance, stupéfaits de se retrouver adultes avec du sang sur les mains. Mais en regardant bien, vous verrez aussi une immense histoire d'amitié, de loyauté et de sacrifices.
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