Du noir, du très noir ! Un livre où l'on ne quitte jamais bien longtemps l'obscurité, le danger, et le désespoir.
David Joy a retenu l'attention avec son premier roman «
Là où les lumières se perdent ». J'avoue que me concernant, il est encore dans ma PAL et que je ne peux donc faire aucune comparaison entre les deux romans. Je remercie vivement le Picabo River Book Club et les éditions Sonatine pour cette lecture.
Thad Broom, vétéran de guerre, revient vivre dans les Appalaches, dans le trou paumé où il a grandi, dans le mobil-home qui se trouve sur la propriété de sa mère. Mais quitter l'Afghanistan n'est pas si facile. Il ne parvient ni à oublier ce qu'il a vu ni à se pardonner ce qu'il a fait.
Sa mère, April, est hantée par ses propres démons, un traumatisme secret qu'elle porte depuis des années.
Entre eux se trouve Aiden McCall, qui à douze ans a assisté au meurtre de sa mère par son père avant de se suicider sous ses yeux. Ami fidèle de l'un et amant de l'autre, il n'en reste pas moins incapable de rapprocher mère et fils.
Connectés par des liens de circonstance et de devoir, d'amitié et d'amour, ces trois vies misérables éclatent un peu plus quand Aiden et Thad assistent à la mort accidentelle de leur dealer et se retrouvent à la tête d'un paquet de drogue et d'argent.
Tous les trois voient les stupéfiants et les dollars comme un moyen d'échapper à leurs destins mais cela va tout simplement les mener plus profondément dans la noirceur.
Une histoire tendue, aussi déchirante que douloureuse où les personnages ressentent
le poids du monde, alors que le leur est tout petit, entouré par les montagnes, les oppressant de toutes parts sans occasion de s'évader, enfermés aussi dans des souvenirs qui gouvernent leur destinée. «
le poids du monde » c'est un roman cauchemar sur des vies gâchées qui tourbillonnent dans une brume de méthamphétamine.
Un monde brutal s'étale sous les yeux du lecteur, favorisé par une prose aussi lyrique que dure, des dialogues réalistes et des moments très cinématographiques. Les amateurs de « rural noir » ne seront pas déçus. C'est puissant, âpre et sans détour. Ames sensibles s'abstenir. Vous rencontrerez des hommes encore en quête d'enfance, stupéfaits de se retrouver adultes avec du sang sur les mains. Mais en regardant bien, vous verrez aussi une immense histoire d'amitié, de loyauté et de sacrifices.