AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,92

sur 318 notes
5
44 avis
4
48 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
0 avis
Il y a Aiden qui vit avec Thad depuis l'enfance. Ils sont frères de coeur. Aiden rêve de quitter ce petit village aux souvenirs d'un passé trouble.

Il y a Thad qui est parti faire la guerre au Moyen Orient. Il est revenu abîmé et se soigne avec toutes les drogues qui lui tombent sous la main.

Il y a April, maman de Thad, sa maison surplombe la caravane où vivent les garçons sur son terrain. Elle souhaite tout vendre et tout plaquer pour une nouvelle vie mais le lieu n'est pas propice aux bousculades des acheteurs.

Il y a cette fameuse nuit où tout bascule. Ils auront les cartes en mains pour améliorer leur destin, sauf que…

Il y a enfin David Joy qui nous embarque dans un superbe roman noir aux confins des Appalaches.
Commenter  J’apprécie          70
Je découvre David JOY à travers ce roman et quelle découverte ! Dans le style de mes lectures du moment, souvent conseillées par le #PicaboRiverBookClub, je n'ai pas été déçue loin de là !
Un très léger topo pour ne pas vous gâcher le plaisir de la lecture :
Aiden vit avec Thad et sa mère, April. Il les rejoint à la suite de la mort de sa mère tuée par son père qui se suicide ensuite. (Ambiance…)
Les deux amis grandissent ensemble tels des frères jusqu'au départ de Thad pour la guerre au Moyen-Orient. Revenu blessé et traumatisé par la guerre, Thad retrouve Aiden qui a évolué dans les Appalaches au jour le jour dans la délinquance et les addictions. Un soir semblable aux autres soirs de leurs existences plutôt misérables, leur dealer meurt au moment où ils vont se réapprovisionner. Ils récupèrent alors tous ses « biens » : drogue, argent liquide et armes. Mais ce petit cadeau empoisonné aura des conséquences terribles.
L'auteur met en scènes 2 personnages complétement bousillés par la vie. En marge de la société, l'un cherche un monde meilleur l'autre ne croit plus en rien. Il dresse ainsi un portrait de la jeunesse américaine désabusée durant et à la suite de la guerre et de plus, noyée dans les difficultés économiques du pays (chômage, crash immobilier).
Ce roman est très sombre et pessimiste. L'auteur révèle jusqu'à quel point la noirceur de l'âme humaine peut aller. Les personnages sont troublants et je les ai même trouvés beaux parfois.
Un roman violent sur fond d'Amérique profonde où la dure réalité de la vie ne laisse pas beaucoup de place à la lumière.
Amateurs du genre, vous serez servis !
Commenter  J’apprécie          70
l'avis de Jean Luc
Mon premier roman de David Joy et pas le dernier !
J'ai découvert cet auteur en regardant la Grande Librairie et je l'avais trouvé atypique lors de son interview et aussi en raison de l'endroit où il vivait.

Et bingo, ce roman » le poids du monde » m'a remué et parle d'une Amérique cruelle, sans règles, avec un ascenseur social en panne mais qui reste aussi profondément humaine..

Oui, quand on lit ce roman, on se prend une claque mais il est difficile de rester insensible devant tant de noirceur, parce que tout au long de cette histoire on s'attache au destin de deux hommes en particulier : Thad et Aiden.
Deux pauvres types à qui l'Amérique ne fait pas de cadeaux, deux gars à la dérive coincés dans un coin paumé des Appalaches
Il est question de famille, de drogue et de violence.
Comment lutter contre le déterminisme social et parvenir à tout quitter pour vivre dans un coin normal ?
Comment se reconstruire après la guerre ou après une jeunesse détruite par le suicide de son père ?
Vous l'aurez compris, David Joy, nous propose des portraits d'écorchés vifs où chacun traîne derrière lui ses casseroles plus ou moins grosses.

Et là, où ce roman interpelle, c'est qu'il va décrire le chemin de vie de plusieurs personnages de ce coin perdu nommé Little Canada dans les Appalaches.
David Joy, le fait très bien.
Qui ne s'est pas posé la question de savoir ce que sont devenus ses camarades de classe ? L'auteur évoque plusieurs destins, mais toujours avec des victimes ou des prédateurs…
Et il y a aussi, toutes les descriptions pleines de violences, de drogue, de sexe, qui plonge le lecteur dans une sorte de voyeurisme sans aucune censure, très vite je me suis dit « mais jusqu'où vont aller ses personnages ? »
Je me suis attaché à Thad et Aiden, tous deux ballotés, comme des troncs d'arbre dans une rivière, changeant brusquement de direction en fonction des obstacles…

Oui, David Joy nous livre avec « le poids du monde » un roman dur, mais aussi une histoire émouvante.
Un livre doté d'une écriture crue, réaliste avec des accents lyriques et tout ça, en dépit de sa violence…
Difficile de faire mieux !

Ci-dessous un extrait parmi tant d'autres :
« Les conversations entre hommes avaient toujours été des rivières boueuses, la surface projetant un reflet ondoyant de ce qu'il y avait en-dessous, mais le fond demeurant une chose mystérieuse qui serait à jamais cachée. »
Lien : https://collectifpolar.com/2..
Commenter  J’apprécie          72
La pesanteur...

Certaines définitions peinent à embrasser l'entièreté de ce qu'un mot recouvre. Ainsi, la pesanteur n'est pas que la conséquence d'une pomme aux pieds de Newton. La pesanteur possède également une dimension moins sensible, immatérielle, spirituelle pour tout dire.

Peu importent les chiffres, énoncés par la balance, si l'on pesait Thad, Aiden et April, les personnages chaotiques du Poids du monde, ils ne reflèteraient pas leur poids réel. Il y a les kilos et il y a la pesanteur, celle qui nous ancre dans le monde. Ils ont beau afficher la silhouette émaciée du perdant, leur pesanteur est plus pesante...

J'ai lu le prochain roman de David Joy, Ce lien entre nous, prochaine claque de la rentrée littéraire. Je ne suis guère adepte de chroniquer des livres avant leur sortie. J'ai dû me résoudre à étouffer un chant d'amour. Un chant d'amour ne doit pas mourir, coincé dans la glotte. Je contourne la frustration en me rabattant sur le livre précédent de cet auteur.

Et de constater que l'usage du verbe rabattre est d'une pauvreté insigne devant l'incandescence de ce bouquin. S'inscrivant dans la lignée d'un Ray Pollock, David Joy trempe sa plume dans la hargne, celle des petits blancs qui s'abrutissent à l'alcool de vidange, celui que l'on trouve dans les linéaires à ras du sol. Les bas du front édentés qui ressassent leur colère en leur mobil-home. Celles et ceux qui ont porté Moumoute o(e)nragée à la Maison Blanche.

Aiden et Thad ne font pas de politique. Juste deux amis que la vie accable. La lecture laisse une sensation tenace que Dieu est un croupier qui doit écouler son lot de jetons viciés. Ils en ont reçu leur part. Quand leur chance semble tourner, ce n'est qu'un léger décalage du camion benne. La vie va racler une grosse glaire pour leur morver la tronche.

Et pourtant, pourtant, quelle beauté dans ce livre. Tout dans la plume, rien dans les effets. Un style qui n'adopte aucune posture, nulle pose ni condescendance mais qui atteint une paradoxale grandeur dans le sordide. David Joy hisse la fange, trouve l'apesanteur dans la pesanteur.

Bel exploit, vous en conviendrez...
Lien : https://micmacbibliotheque.b..
Commenter  J’apprécie          71
J'avais découvert l'écriture noire et ciselée de David Joy lors de la parution en France de son premier roman, Là où les lumières se perdent (que je vous conseille vivement si vous ne l'avez pas déjà lu, il est désormais disponible en poche chez 10/18). C'était il y a deux ans déjà, et pourtant le souvenir de cette lecture est toujours aussi étincelant, celui d'un roman sombre, violent, sans espoir, et terriblement réussi. Aussi, quand j'ai vu que son second roman allait sortir en librairie à la fin de l'été, je n'ai pas pu résister. Merci encore aux éditions Sonatine pour cette lecture anticipée.

Dans cette Amérique rurale et défavorisée, où le chômage, la drogue, la violence et la messe du dimanche rythment une vie de misère, Aiden et Thad sont d'inséparables amis. C'est que, pour ces deux ados, la vie a vraiment mal commencée, et c'est l'union de ces deux destins malheureux qui fera naître ce lien entre les deux garçons, à mi-chemin entre l'amitié et la fraternité. À douze ans, Aiden voit le crâne de sa mère voler en éclats lorsque son père lui tire dessus, avant de retourner l'arme contre lui, juste après lui avoir marmonné le seul « je t'aime » qu'il entendra de sa vie. Thad lui, est le fils non désiré d'un viol, poussé très jeune à vivre dans un mobil-home à bonne distance de sa mère et de son beau-père, qui ne sait que boire et cogner. Ceux que la vie rejetait ne pouvaient que se retrouver et s'entendre.

Des années plus tard, le pays est comme prostré, d'un côté il y a cette guerre contre les Talibans à l'autre bout du monde, qui ruine le pays et détruit toute une génération partie faire cette guerre sans y être préparée, de l'autre la crise économique qui frappe le pays plus durement que le terrorisme encore, et qui ravage tous ceux qui ne sont pas partis se battre en Afghanistan. À son retour de l'armée, Thad ne sera plus tout à fait le même, se réfugiant dans l'alcool et la drogue pour oublier ce dos en vrac et ces souvenirs dont il ne veut rien dire, et qui l'empêchent de dormir.

Avec Aiden, ils feront le coup de trop lorsque leur dealer, totalement défoncé, se fait exploser la cervelle en se collant le canon d'une arme qu'il pensait déchargée sur la tempe. Toute cette came, cet argent, ces armes, donnent de mauvaises idées aux deux voyous, qui se confronteront bien vite à un milieu qu'ils n'étaient pas prêts à affronter. Dans cet emballement pour sortir la tête de l'eau, dans cette course à l'argent facile, seul porteur d'espoir d'une vie meilleure, tous les chemins ne se valent pas, et ne conduisent pas au succès.

David Joy nous offre une fois encore un roman réussi qui confirme le talent de l'auteur, au rythme parfaitement maîtrisé qui ne verse jamais dans le misérabilisme facile. L'écriture est percutante, et j'ai pris un plaisir fou à dévorer cette histoire, pourtant terriblement sinistre, et je vous invite à le découvrir dans quelques jours chez votre libraire, parmi toutes les publications de la rentrée littéraire. Son troisième roman venant tout juste d'être publié aux États-Unis, je ne peux qu'être pressé de le voir publié en France.
Lien : http://www.hql.fr/le-poids-d..
Commenter  J’apprécie          73
Thad et Aiden sont amis depuis l'enfance, celle-ci ayant été particulièrement difficile pour eux, marquées par la violence et l'alcool, la drogue, la pauvreté.
Thad s'engage dans l'armée, au Moyen-Orient et en revient encore plus abîmé.
Après La mort accidentelle de leur dealer , Thad et Aiden vont se retrouver avec une grosse somme d'argent et de la drogue à écouler....
Un roman dur, noir, mais qui laisse filtrer une grande humanité, comme cette nature de la région des Appalaches , rude mais cependant très vivante.
Commenter  J’apprécie          70
Noir, c'est noir, très noir et malgré tout je n'ai pas lâché ce récit passionnant. On est loin du rêve américain dans ce roman rural qui se déroule dans l'Amérique profonde. C'est l'Amérique des petits blancs, des laissés pour compte, de ceux sur lesquelles le destin ne cesse de s'acharner. C'est un monde de violence, d'alcool, de drogue, de solitude, de misère affective. On ne peut s'empêcher de les aimer ces anti-héros que sont les personnages de David JOY car ce ne sont pas de mauvaises personnes. Mais la vie les a accablés dès leur plus jeune âge et quand ils ont eu des choix personnels à faire chaque fois ils ont fait les mauvais et sont descendus de plus en plus bas avec des envies de vengeance mais aussi beaucoup de regrets et un immense besoin d'amour.
La montagne de ce petit coin des Etats-unis que les deux jeunes aiment tant est un élément essentiel du roman et participe à l'impression d'écrasement.
On ne sort pas indemne de ce monde si sombre et désenchanté. Cet auteur est assurément à suivre et je n'ai qu'une envie: lire son précédent roman Là où les lumières se perdent.
Commenter  J’apprécie          70
Ce deuxième roman de David Joy est certainement le titre que j'avais le plus envie de découvrir cette année. Son premier roman fut un énorme coup de coeur, il m'a littéralement retournée. du coup, j'en attendais pas mal de ce deuxième roman.

2 amis comme personnages principaux, Aiden et Thad. Ils habitent ensemble dans une caravane, située sur le terrain de la maman de Thad, April. Entre eux, la relation est d'ailleurs très conflictuelle, voire violente, depuis toujours. Aiden, orphelin, a quant à lui été recueilli par Thad tout jeune, au lieu de passer de familles d'accueil en familles d'accueil.

A la vingtaine, Thad est envoyé en mission au Moyen-Orient pendant plusieurs années. A son retour, plus rien n'est pareil. David Joy s'attarde sur les véritables démons qui détruisent une personne de l'intérieur. Thad ne se remettra jamais des horreurs de la guerre, vues et vécues.

Dans son village natal à Little Canada, tout lui semble creux, mort. Il est heureux de retrouver son meilleur ami Aiden, mais ce monstre qui le grignote peu à peu semble bien plus fort. Il s'engouffre dans la drogue, dont les effets sont décuplés par le manque cruel de sommeil. Il ne veut plus penser, ne veut plus agir.

Avec la mort impromptue de leur dealer, les deux copains se retrouvent avec une quantité de came, et d'argent. Une aubaine pour ces jeunes garçons qui attendent depuis tant d'années une lueur dans cette vie si sombre. Enfin, ils peuvent saisir cette opportunité pour envisager une avenir meilleur. Mais les choses ne se passeront pas tout à fait comme prévu.

A la différence du premier roman de David Joy, celui-ci est sombre, très sombre. Dès les premières lignes, l'auteur donne le ton. Les coups de feux retentissent, le sang gicle. Mais je me suis accrochée à ces deux amis, que j'ai eu très envie de soutenir du début à la fin. J'ai beaucoup aimé ces deux personnalités assez différentes, complémentaires d'ailleurs. Aiden était là pour neutraliser la rage intérieure de Thad, même s'il a beaucoup de mal à le comprendre depuis son retour de guerre. Ce roman se dessine ensuite comme une folle poursuite contre la montre, contre les rencontres de la vie, contre le temps, contre les oiseaux de mauvais augure. le rythme est soutenu, les rebondissements sont omniprésents. C'est parfois cru. Bref, l'auteur n'épargne personne. Et pourtant, j'y ai retrouvé cette petite lueur d'espoir comme pour Jacob dans "Là où les lumières s'éteignent". D'ailleurs, Aiden m'a beaucoup fait penser à lui, chose pour laquelle je l'ai particulièrement apprécié. J'ai aimé son intelligence, sa volonté de rebondir et de croire en la vie, en un avenir meilleur. J'ai aimé son extrême fidélité pour Thad, qui part complètement en vrille avec ses démons qui le torturent à petit feu. Et puis il y a aussi un troisième personnage qui a toute son importance, c'est April. Cette femme qui a été malheureuse toute sa vie et qui veut plus que tout tourner la page pour se reconstruire ailleurs, loin de tout ça et surtout loin de ce fils qu'elle n'a jamais vraiment aimé.

C'est un roman sur la vengeance, sur les choix, sur les regrets. Il traite beaucoup de la famille, et surtout de la seconde chance. Peut-on la décrocher un jour, quand l'ensemble des éléments qui vous entourent, vous prouvent le contraire? L'univers de David Joy vous absorbe complètement, et ne laisse pas indemne. Il garde la main sur son histoire et ses personnages, il sait où il veut emmener son lectorat. Il prouve avec ce deuxième titre son talent de conteur et confirme sa place dans le genre.

Merci à Léa du #picaboriverbookclub et aux éditions Sonatine pour m'avoir permise de lire ce roman avant tout le monde!
Commenter  J’apprécie          72
L'un, Aiden, avait 12 ans quand son père a abattu sa mère sous ses yeux avant de retourner l'arme contre lui (scène qui ouvre le roman !). L'autre,Thad, a grandi dans l'indifférence maternelle et est revenu d'Afghanistan marqué à vie par ce qu'il a dû faire là bas.
Aiden et Thad, unis comme d'eux frères, dans leur vieille caravane sur le terrain de la mère de Thad, dans un coin paumé des Appalaches. Cette forte amitié, c'est la seule lueur dans ce roman très noir qui dépeint une nouvelle fois les déshérités de l'Amérique profonde, ceux qui naissent du mauvais côté de la barrière et qui, toute leur vie, essaient malgré tout de s'en sortir....Mais quand il n'y a plus de travail ou quand les souvenirs de guerre vous empêchent définitivement de dormir, ne restent plus que la drogue, la violence, le désir d'en finir.

Un deuxième roman réussi de David Joy, aussi désespérant et violent que le premier, et toujours très bien écrit, à éviter cependant si vous avez déjà le moral en berne !
Commenter  J’apprécie          60
Ce livre est une tragédie et contraire au rêve américain.
Les personnages sont très attachants, qu'ils soient asociaux, délinquants, voire criminels, l'auteur réussit à les poser, les peindre de manière si humaine que j'ai vraiment éprouvé de la compassion. Parfois aussi, je l'avoue, j'ai pensé tout bas "bien fait". Des pauvres types et des pauvres filles qui se débattent dans la misère humaine, morale, matérielle, et qui continuent de rêver. Dramatique. Tragique. Aucune issue heureuse. Car la réalité de ce monde est celle-ci : cruelle, impardonnable, impitoyable. Et c'est là, de mon point de vue la réussite de ce roman et la force de son auteur. Qui écrit bien. Vraiment bien. Touchant.
Commenter  J’apprécie          60




Lecteurs (674) Voir plus



Quiz Voir plus

Dead or Alive ?

Harlan Coben

Alive (vivant)
Dead (mort)

20 questions
1832 lecteurs ont répondu
Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

{* *}