AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de palamede


Livre-monde
Une seule journée (le 16 juin 1904, date à laquelle Joyce a sa première liaison amoureuse avec celle qui deviendra sa femme, Nora Barnacle) de Léopold Bloom et Stephen Dedalus déambulant dans Dublin où rien ne manque des rues, statues, pubs, parcs, squares, jardins, ponts. Après quelques chapitres plutôt limpides, dont je parcours toutes les notes avec enthousiasme, des pages toujours plus labyrinthiques (ah, le chapitre XI, Les sirènes, avec ses jeux de sonorités) me font passer par maint états, consulter Wikipédia (souvent) et autres commentaires (dont des critiques sur Babelio assez savoureuses) pour tenter de trouver un sens à des phrases vraiment absconses. Je découvre alors dans ce qui est une parodie de l'Odyssée, truffée entre autre de nombreuses allusions à Hamlet et aux nationalistes irlandais, que chaque chapitre est un point de vue différent, exprimé dans un style différent (18 en tout) où Joyce pastiche tous les genres et styles littéraires, se jouant des règles d'orthographe et de la syntaxe. Qu'explorant le flux de conscience et le monologue intérieur Joyce avait pour dessein de décrire la totalité d'une journée, la totalité d'une ville, et la totalité d'un homme ordinaire (tout l'art de Joyce étant de faire de quelque chose d'apparemment banal quelque chose qui devient captivant par la manière extravagante dont il le raconte).

Ça et une multitude d'informations utiles pour décrypter le propos de Joyce, dont il m'est arrivé de me demander sérieusement s'il avait écrit pour être lu et compris. Pourtant, j'ai pris un plaisir certain à aller au bout de ma lecture. Quelque chose quand j'en avais assez qui me poussait à persévérer, comme des fulgurances, une lumière brillante éclairant un chemin obscur : la poésie, la trivialité, l'érudition, l'humour et l'ironie (souvent féroces), la transgression, les mots valises, la musicalité du texte de ce diable de Joyce. Vous l'aurez compris une fichue écriture expérimentale qui m'a donné du mal. Un seul jour raconté sur quelque mille deux cents pages dont je suis ressortie fatiguée, rincée mais néanmoins heureuse, pleine et repue telle celle qui sait qu'elle vient de vivre une expérience unique (d'autant que je ne pas sûre de la retenter un jour).
Merci à Gwen qui n'a pas aimé, mais l'a dit avec tellement de talent que j'ai eu envie de découvrir ce monument quelque peu monstrueux et vertigineux qu'est Ulysse de James Joyce.
Commenter  J’apprécie          8817



Ont apprécié cette critique (82)voir plus




{* *}