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Critique de Franz


Franz
05 décembre 2022
Saudade.
Gallimard assemble puis édite dans sa collection de poche Poésie en 1996 deux oeuvres du poète lusitanien Nuno Júdice publiés séparément au Portugal en 1992 et 1994. L'écriture limpide imprégnée de nostalgie rend la lecture prenante, parfois poignante ainsi du poème intitulé « Photographie » ouvrant le recueil : « C'était bien ses paroles. Un mouvement qui parcourait la surface des rizières, qui ridait l'échine des dunes, qui repoussait les mouettes vers l'estuaire. Cependant, les vieux le comprenait ; et quelques innocents, dont l'esprit se confondait à la transparence de l'eau, répétaient ce qu'il disait en un murmure de ruisseau ». le sentiment de la nostalgie se loge dans le regret des temps révolus et des lieux inatteignables lié souvent à un désir insatisfait. le Portugal, ouvert aux dépressions atlantiques, à la monotonie des terrains vagues de l'océan, semble être un épicentre d'où luit la lumière sombre de la langueur. Toutefois, l'oeuvre de Nuno Júdice n'est pas réductible à la saudade même si elle en est imprégnée. le poète accorde son attention aux menus faits du quotidien et leur insuffle une vigueur que les métaphores légères aiguisent encore. Bien que référencée avec l'évocation de Pessoa, Camoens, William Blake ou James Joyce, Nuno Júdice produit une oeuvre originale, moderne qui ne renie pas le passé littéraire et historique mais l'assimile. Parfois le surréalisme est convoqué brièvement, tout comme la poésie japonaise. Les frontières entre les genres littéraires, entre le rêve et la réalité deviennent poreuses. le poète fait feu de tout et derrière une apparente simplicité, atteint les profondeurs de l'âme.
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