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Critique de marguerite18


Je relis avec beaucoup de plaisir ce magnifique récit, trouvé dans une boîte à livres où je fais souvent des découvertes ou redécouvertes.
L'auteur, enfant de troupe dans une école militaire en Provence, y fait l'expérience cruelle de la faim, du froid, des privations en tout genre, des brimades infligées par les anciens, du sadisme de certains officiers ou sous-officiers. Il souffre de l'ennui et de la solitude. Il a la terreur d'être envoyé plus tard faire la guerre au pays des rizières. Cependant, son chef le prend en amitié ; il lui enseigne la boxe et l'invite chez lui le dimanche où il fait la connaissance de sa femme. Celle-ci et le tout jeune garçon s'éprennent l'un de l'autre. Ce dernier découvre l'amour physique dans l'émerveillement, mais aussi la culpabilité à l'égard de son chef qu'il trahit.

Orphelin, semble-t-il, l'auteur échange avec ses camarades contre du pain les lettres qu'ils reçoivent, particulièrement celles écrites par leurs mères. Il s'emporte contre la Provence lors d'un hiver très rude - sans neige mais avec un vent glacial - qui lui laisse aux mains et aux pieds de cruelles engelures. Il a la nostalgie de son village et de ses vaches au point d'écrire à celles-ci. Alors qu'il se plaint de la faim, l'un de ses professeurs - civils - lui narre son expérience des camps de concentration et lui expose sa morale laïque et cet athéisme le déconcerte.

Au-delà d'un bouleversant récit d'apprentissage - écrit dans une langue simple et belle - cette oeuvre constitue aussi un réquisitoire contre les conditions de vie régnant dans ces écoles militaires à la mi-temps du vingtième siècle. On est proche des pensionnats décrits par Dickens ou Charlotte Brontë avec ces enfants affamés dont le drame est de se voir dérober par un ancien la maigre tranche de pain et la sardine de leur petit- déjeuner, nourris de fayots infestés de charançons et contraints de se moucher entre leurs doigts faute du nécessaire le plus élémentaire.
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