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Critique de si-bemol


Il y a, dans la littérature contemporaine - et tout particulièrement en France -, pléthore d'autobiographies à peine romancées, dites “auto-fictions”, où s'étalent à la vue de tous en flaques visqueuses et bien souvent nauséabondes les états d'âmes victimaires et les épreuves de la vie - parfois insignifiantes - élevées avec autant d'outrance que d'impudeur au noble rang de “traumatismes”. Leurs auteurs sont souvent très médiatisés, ils ont leur heure de gloire et leurs lecteurs : tant mieux pour eux. Font-ils pour autant oeuvre de littérature ? Rien n'est moins sûr…

Avec Charles Juliet, dont je découvre pour ma part l'oeuvre de fiction avec "L'année de l'éveil", nous sommes dans un tout autre registre. Au travers de son histoire personnelle, de son chagrin silencieux et secret d'enfant abandonné éperdument en quête d'un repère maternel et d'un père de substitution, de ses tourments d'adolescent fragile, solitaire et trop sensible confronté à la froide rigueur d'une discipline et d'un environnement militaires, de sa rencontre bouleversante et douloureuse avec un premier amour à tous égards et a priori impossible, il construit un récit tout en retenue et en pudeur qui transcende son cas particulier pour atteindre à l'exemplarité.

L'histoire est prenante, l'écriture - très simple - est efficace et belle, et ce sont précisément les larmes que l'auteur ne verse pas sur lui-même qui m'ont serré le coeur. Roman d'apprentissage - de la vie et surtout de l'amour -, "L'année de l'éveil", année initiatique qui lui ouvrira les portes de l'écriture, est pour moi une belle rencontre, un beau livre et, pour le coup, réellement de la littérature.

[Challenge Multi-Défis 2020]
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