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Critique de Apikrus


Dans ce récit autobiographique contemplatif, Ernst Jünger (1895-1998) montre le bonheur que lui procura la collection d'insectes.
Il y met en évidence :
- les émotions de la quête de l'insecte convoité, souvent associée à de lointains voyages et aux rencontres d'autres amateurs,
- la joie de sa trouvaille, ou de celle d'un insecte inattendu,
- la satisfaction ressentie lors de la capture,
- la jubilation intellectuelle éprouvée lors de l'examen de l'objet convoité,
- le contentement de la découverte, lorsque l'animal n'est pas encore connu de la communauté scientifique,
- la satisfaction de la possession d'une collection, l'examen de spécimens y figurant permettant notamment de se remémorer des moments associés à leur trouvaille.

C'est une véritable passion que dépeint Ernst Jünger.
La manière dont il décrit les insectes, particulièrement les coléoptères, m'a parfois - mais (trop) rarement - fait penser à l'écriture de Jean-Henri Fabre. La démarche de Jünger - contrairement à celle de Fabre dont il cite plusieurs fois le nom - n'est cependant pas scientifique : il témoigne simplement de son vécu et ne procède à aucune expérimentation avec ses proies. Plusieurs références à l'astrologie sont même surprenantes, semblant témoigner d'une adhésion de l'auteur à des croyances qu'elle véhicule.

L'auteur allemand a connu deux guerres mondiales, durant lesquelles il a combattu.
Dans "Orages d'acier" (1920), il témoigna de son expérience de soldat dans les tranchées.
En 1923, il suivit des études de sciences naturelles et d'entomologie. Pendant l'entre-deux guerres, il adopta des positions nationalistes, qui lui furent reprochées après la défaite du Troisième Reich. Approché par le parti nazi dès le milieu des années 1930 en raison de son statut d'ancien combattant et de son nationalisme affiché, il refusa d'y adhérer. D'ailleurs, il haïssait Hitler. Lors de l'avancée des troupes alliées, il demanda aux hommes qu'il commandait de déposer les armes.
Ces épisodes de sa vie sont peu évoqués dans ce livre mais ils semblent avoir marqué son oeuvre. Je donnerai très prochainement mon avis sur "Orages d'acier" dont je viens de débuter la lecture.
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