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Critique de JacobBenayoune


Il était une fois un Cancrelat nommé Grégoire Samsa qui rêvait qu'il était un Cancrelat nommé Franz Kafka qui rêvait qu'il était un écrivain qui écrivait sur un employé nommé Grégoire Samsa qui rêvait qu'il était un Cancrelat! Voici la version que tira le grand écrivain Augusto Monterroso de la métamorphose. Monterroso qui considérait Kafka et Borges comme les deux plus grands comiques! Cela s'explique puisque l'auteur tchèque lui-même éclatait de rire en lisant des passages à ses amis qui avaient eux aussi la même réaction.

La métamorphose nous rapporte une histoire à la fois comique et amère! Métamorphosé, le jeune homme Grégoire qui s'occupait de sa famille, se retrouve isolé, seul! Pire que le sentiment de Drogo de retour de son désert des Tartares lors de son premier congé! On sent toute l'atrocité de l'ingratitude et de la dégradation des sentiments les plus doux (paternel et maternel!)...On vit et on partage toutes les angoisses de Grégoire.

Le recueil contient aussi d'autres nouvelles (quinze). D'abord ce Verdict, nouvelle assez curieuse qui décrit le conflit du fils et du père, il n'est pas physique comme celui de Julien Sorel et de M. Sorel ! Il est plutôt verbal. Un dialogue animé où le père acariâtre prend le dessus et ne laisse plus aucune issue à son fils. Ensuite, on trouve la fameuse Chacals et Arabes, un long dialogue entre le narrateur et les chacals qui abhorrent les arabes. Puis la Parabole de la loi (issue du Procès), le Rapport pour une académie qui est assez singulière où le héros est un singe qui est devenu civilisé, Un message impérial qui nous rappelle Borges, Les Onze fils où Kafka nous brosse minutieusement onze portraits...

Ce recueil nous propose différents aspects de l'art de Kafka mais toujours dans la même veine.
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