AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de mh17


mh17
01 février 2024
J'ai écouté la Lettre au père de Franz Kafka (1913) sur un podcast de France Culture datant de 1997 et toujours disponible dans une traduction de François Rey. Il s'agit de larges extraits lus en continuité avec beaucoup d'énergie et de conviction par André Dussolier. le ton est juste, le plus souvent dur et cassant avec des modulations qui font aussi entendre l'incompréhension douloureuse et la tristesse de Kafka.
Tout dépassement du conflit père-fils est impossible tant les personnalités sont opposées, tant le traumatisme du fils est grand. Hermann Kafka est fort, robuste, plein d'appétit et fier de sa réussite sociale. Franz est frêle, maladif, anorexique, inquiet. Kafka reproche à son père de l'avoir totalement inhibé. A force de subir sa tyrannie, ses ordres absurdes, ses châtiments injustes, Franz s'est auto censuré, il est devenu docile et honteux de l'être. le plus terrible c'est que le fils devenu adulte a accepté de demeurer dans l'ombre du père en refusant le mariage bourgeois qu'il estimait encore trop lié au père. le seul échappatoire possible et la seule expression possible a été l'écriture, un monde inaccessible au père et qui lui répugnait. Mais jusque dans ses livres, Kafka remarque qu'il n'est pas libéré de son emprise car il s'agit encore de lui et de se plaindre de lui.

« C'est l'une des lettres les plus célèbres que compte la littérature contemporaine. En 1919, Franz Kafka a 36 ans, et déjà l'essentiel de sa production littéraire derrière lui – il mourra cinq ans plus tard. Depuis les montagnes de Bohême où il séjourne en compagnie de son ami Max Brod, il écrit à son père une longue lettre, qu'il ne lui remettra jamais. “Une lettre d'avocat”, écrira-t-il à son amie Milena Jesenská, qui met en oeuvre, point par point, une stratégie de défense. Plaidoirie, donc, mais aussi règlement de compte, tentative d'auto-analyse, missive d'amour et de haine, publiée pour la première fois en 1953 seulement, dans la première édition des oeuvres complètes de son auteur. Elle éclaire l'oeuvre d'un jour nouveau, mais peut aussi se lire et s'entendre pour elle-même. En 1997, pour l'émission “Parole donnée”, André Dussollier en faisait résonner les mots au cours d'une lecture organisée en public dans le grand auditorium de la Bibliothèque Nationale de France. »
Commenter  J’apprécie          6110



Ont apprécié cette critique (59)voir plus




{* *}