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Critique de Alfaric


Dans ce treizième et dernier tome nous sommes enfin à Zama : les légions romaines sont aux portes de la capitale punique, et malgré toute la haine et tout le mépris qu'ils portent à leur champion les oligarques sont obligés de rappeler Hannibal en Afrique pour sauver les richesses et leurs peau… Si Hannibal l'emporte tout est encore possible, si Scipion qui a réussi à prendre le commandement romain en jouant sur la soif de vengeance de ses compatriotes l'emporte il n'y aura plus personne dans le bassin méditerranéen pourra stopper la soif de conquêtes de la Ville Éternelle… le stratège carthaginois abat toute ses cartes, mais au cours de toutes ces années et de toutes ces batailles l'élève a trop bien appris du maître et il doit affronter ses propres tactiques sans l'aide de la cavalerie numide ralliée à Rome. Pour sauver sa patrie Hannibal offre sa tête à Scipion, mais la ploutocratie romaine en rien à secouer : ce qu'elle veut, c'est s'emparer des terres, des hommes et des richesses de celle qui fut sa rivale.
Le mangaka a sans doute grillé ses cartouches dans les tomes précédents, donc niveau epicness to the max difficile de faire mieux ou aussi bien que ce qu'il a déjà fait auparavant. Il insiste bien sur le passage de témoin entre les hommes et entre les nations : c'est l'heure de Rome, et Scipion pensent pouvoir raisonner les vaincus pour imposer les diktats du Sénat, mais on ne raisonne pas avec l'humiliation et l'impuissance, la colère et le désespoir (n'est-ce pas, mesdames et messieurs les voix de leur maître encarté(e)s LREM) ! Et le mangaka décide d'en rester là pour passer à l'épilogue et mentionner qu'Hannibal ne baissa jamais les armes : expérience révolutionnaire à Carthage, rébellion en Syrie séleucide, conspiration en Asie Mineure… le hasard fit qu'Hannibal et Scipion moururent la même année, et le héros sauveur de Rome ne jouit jamais de son triomphe car pour ses ambitions le Sénat ne voulait pas d'un empêcheur de tourner en rond. Résultat des courses ? 2 siècles de conquête, d'asservissement, d'exploitation, d'humiliation, bref de violences et d'inégalités et d'injustices pour aboutir à une Rome se dévorant elle-même durant des guerres civiles meurtrières qui enterra la République et le pouvoir du peuple pour faire naître l'Empire et le pouvoir d'un seul homme garant des privilèges des puissants (et pour cela il faut du pain et des jeux, sinon c'est la révolution à répétition !). Pour Mihachi Kagano plus les choses changent et plus elles semblent les mêmes : les États-Unis et la Chine ont remplacé Rome et Carthage, et la guerre économique a remplacé la guerre tout court. Nous allons le chaos, mais les rentiers du néant s'en moque éperdument tant que leurs comptes en banques continuent de s'accroître indéfiniment… Monde de Merde certes, mais je serai de la prochaine série de l'auteur !
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