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Critique de chocobogirl


Tokyo, dans les années 70.
Kyoko et Jiro sont amoureux. Ils ont fait le choix de vivre ensemble sans être mariés et cela n'est pas extrêmement bien vu dans une société où la libéralisation des moeurs commence à peine.
Nous allons les suivre dans leur quotidien sur près de 700 pages. Une somme donc qui s'attache aux petits faits de la vie de tous les jours : la passion, le quotidien routinier, le travail, le malaise qui les touche et le sexe qui parfois les rapproche, leurs interrogations sur leur avenir commun, la désaprobation des proches de leur union non officielle.

Un pavé qui pourrait paraitre bien lourd mais qui réussit à distiller en de courts chapitres une belle histoire d'amour et l'ambiance de toute une époque.
L'équilibre du couple est difficile à trouver et les écueils nombreux. Graphiste et illustrateur, les 2 jeunes gens travaillent dur et ne se soucient pas de l'avenir. Vivant au jour le jour, ils apprécient les petits bonheurs du quotidien et se "contentent" de l'maour qu'il porte à l'autre. Pourtant le poids de la société pèse sur leurs épaules et ils doivent cacher leur relation de couple non marié à leur entourage. En ressort, le portrait d'un couple à la fois libre, qui vit son amour comme il l'entend, et torturé par le mensonge que la société l'oblige à énoncer.
Ainsi au delà de l'histoire de ce couple d'amoureux, Kamimura dresse un état des lieux de la jeunesse désabusée d'une époque en pleine transition. Entre tradition et modernité, la place des jeunes n'est pas facile à trouver et notre couple en est un parfait exemple. Des sujets difficiles, comme l'inceste ou le suicide, seront même abordés.

Les personnages de ce manga pour adulte sont très riches et variés. le trait du futur dessinateur de "Lady Snowblood" est simple et épuré, dans la droite ligne des gekiga de l'époque, et tend même à la poésie de l'instant, là où un simple trait signifie tout. Les cadrages sont originaux, certains diront même cinématographiques, et accentuent une action ou un moment particulier.

" Lorsque nous serions ensemble " est donc une belle tranche de vie assez lente et peu joyeuse, qu'il ne faut peut-être pas ingurgiter en une fois sous peine de lassitude, une histoire d'amour entre passion et doute, bref un manga de référence, écrit entre 1972 et 1973, que les amateurs se doivent de découvrir.

" L'amour se présente toujours comme un ensemble de fautes. S'il est beau malgré tout... c'est certainement parce que les fautes commises par l'homme et la femme sont belles. Et si l'amour se termine toujours par des larmes... c'est certainement parce que l'amour lui-même est un réservoir de larmes... le gîte de l'amour lorsque nous vivions ensemble. "
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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