Sous les bombes
j'ai poussé mon premier cri
résistance
en naissant
j'ai désobéi
à la mort
Ce monde est sauvage
sauvage est mon âme
je suis née ici
je mourrai là-bas
ailleurs
quelque part
sur une aile froissée
mais qui aura voyagé
ailleurs
quelque part
sur une mèche consumée
mais qui se sera enflammée (...)
Après la guerre
le Liban fleurit de poètes
nés de la dernière pluie
J'avais besoin de toi …
J'avais besoin de toi ce soir-là
mais tu n'étais pas là
tu cueillais des roses
tu faisais bouillir du thé
tu pétrissais du pain
tu repensais à ton village adoré
tu buvais ton vin
tu voyais tes amis
qui ne sont pas comme moi
des exilés
oui j'ai de l'exil en moi
je suis cet exil mais vers où
je ne sais pas
je n'ai pas honte j'avoue
pour l'exil j'avais besoin de toi
ce soir-là
…
Les grenadiers ont fleuri
dans ce qui me reste de ciel
nue viens te glisser
sois l'aube ouvre-toi
sur mes doigts
ensemble déflorons le ciel
J'ai déchiré ma robe
je porte l'univers comme
une seconde peau
donne-moi ta haine
j'en ferai un poème
Guerre. Guerre. Guerre. Poésie. Guerre. Poésie. Guerre. Poésie. Guerre. Poésie. Guerre. Poésie. Guerre. Poésie. Guerre. Poésie. Guerre. Poésie. Guerr. Poésie. Guer. Poésie. Gue. Poésie. Gu. Poésie. G. Poésie. Poésie. Poésie. Poésie. Poésie. Z. Poésie. Za. Poésie. Zaa. Poésie. Zaat. Poésie. Zaata. Poésie. Zaatar. Poésie. Zaatar. Poésie. Zaatar. Poésie. Zaatar. Poésie. Zaatar. Poésie. Zaatar. Poésie. Zaatar. Zaatar. Zantar. Zaatar.
Que valent les mots
d'une langue natale
dans l'exil
que valent les amandiers
qui fleurissent
sur une terre étrangère
que vaut un navire égéen
dans l'Atlantique
que vaut un poème
que vaut un poème
Je jette
un dernier regard
de l'autre côté
des frontières
de mon enfance