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" Regardez, issue
de zaatar j'ai fleuri
je danse sous les bombes"

Prenant comme symbole le zaatar, thym poussant dans son pays d'origine, la jeune poète Sofia Karampali Farhat, d'origine gréco-libanaise , "confie sa vie à la poésie". Ce recueil , écrit dans notre langue ( elle vit en France depuis l'âge de dix-huit ans ) est émouvant et puissant, empli de douleur de l'exil mais aussi de rebellion face à la guerre, à l'enfance saccagée, de désir de résistance, pour poursuivre le parcours militant de son père, rêvant d'un Liban libre et laïc.

L'écriture est vive, inventive. J'ai beaucoup aimé par exemple un texte où, après avoir écrit:

" un troupeau de lettres sauvages
s'acharne sur ma terre"

des lettres s'envolent réellement ensuite, sur le papier...

L'anaphore est utilisée un peu comme un mantra , pour conjurer la mort , la guerre, comme dans le dernier poème.

Deux parties scindent l'oeuvre: les souvenirs de son enfance libanaise et l'exil. Ce poème pourtant très court, me semble révéler intensément le déchirement entre les deux périodes:

" Nuit insomnie
qui suis-je après
l'exil des vagues"

On sent, au-delà des chagrins, une énergie intacte, qui fait toute la force de ce recueil, méritant d'être découvert.
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Le terme de "zaatar" (en arabe : زعتر / zaʿtar [ˈzaʕtar]), signifie littéralement « thym », et désigne une herbe aromatique, une famille de plantes, ou un mélange d'épices du Moyen-Orient utilisé dans la cuisine libanaise.
Ah !!! un Man'ouché au zaatar, un des petit-déjeuners des plus caractéristiques du Liban !!!
Ici, c'est aussi digeste. A mi-chemin entre le poème et le haïku.
N'est-ce pas le propre de la cuisine contemporaine de mêler les saveurs?
Il en va de même ici avec la poésie.

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C'est une nouvelle voix poétique que nous donne à découvrir les Éditions Bruno Doucey avec Zaatar, premier recueil de Sofia Karampali Farhat.

-
« Je suis née sous les bombes
Je mourrai sous les mots
Qu'il pleuve sur moi des torrents infinis
Je me redresserai
Mouillerai mes cheveux
Et danserai encore »
-

Cette poésie à l'écriture heurtée, où force et fragilité se confrontent à chaque vers, est un hymne d'amour et de résistance.

-
« Sous les bombes
J'ai poussé mon premier cri
Résistance
En naissant
J'ai désobéi
A la mort »
-

Dans des textes vibrants, engagés et sensuels qui mêlent intime et Histoire, Sofia Karampali Farhat se dévoile. Elle nous raconte le Liban, la guerre, l'exil et l'amour aussi : l'amour d'une terre ; l'amour des siens ; l'amour de l'Autre.

-
« Si tu veux me connaître viens
Viens fouiller les entrailles
Déchire ces barbelés
Déchire ces fils ces artifices
Jette-les de l'autre côté
C'est dans mon intimité
C'est dans mon intimité
Que les mots fleurissent »
-

Prise dans les filets tissés par les vers à l'odeur de zaatar, j'ai dévoré ce recueil à la force lumineuse.
C'est beau. Intense. Puissant.
Et, c'est à l'éclosion d'une future grande poétesse engagée que l'on assiste avec ce livre entre les mains.
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N'étant pas une lectrice avide de poésie c'est avec un peu d'appréhension que j'ai commencé la lecture de ce Zaatar, premier recueil de poésie de la jeune gréco-libanaise Sofia Karámpali Farhat, reçu de la petite maison d'édition Bruno Doucey dans le cadre de la Masse Critique de Babelio.
Cette appréhension ma été vite dissipée tant les courts poèmes de l'autrice se lisent facilement.

Une écriture légère et virevoltante nous entraîne dans son Liban natal, pays aux vifs contrastes , à l'histoire chahutée et dramatique. On y fais la connaissance de sa grand-mère qui plante le fameux zaatar, thym libanais qui agrémenté de sésame, de sel et de sumac agrémentent de nombreux plats où se mange tout simplement avec un morceau de pain frais et une grosse lampée d'huile d'olive.


Ce petit recueil montre également le tiraillement vécu par la jeune femme face à la situation dans son Liban natal mais montre également sa grande force intérieure.
C'est avec un grand plaisir que j'ai lu ce recueil et y reviendrai avec plaisir.
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« de guerres est tressée mon histoire. Et d'un brin de zaatar.
Ma tante Fadwa avait dix-huit ans et rêvait de voir la mer.
Elle n'a jamais vu la mer.
Mon père Mohamed avait seize ans et rêvait d'un Liban libre et laïc. Il a consacré sa vie à la résistance.
J'avais onze ans au moment de la guerre israélo-libanaise de 2006. Je confie ma vie à la poésie.
Face à ces tragédies, ma grand-mère téta Zeynab s'est mise à semer du thym libanais, le zaatar. Depuis, il ne cesse de fleurir: des minuscules fleurs blanches, en mai, chaque année.
Les guerres et les exils se sont succédé. La société libanaise s'est fracturée mais le zaatar orne toujours les tables des locaux comme celles des exilés. le zaatar unit.
Que je puisse par mes mots délier les barbelés et tresser des vers parfumés au zaatar. »

Zaatar, Sofía Karámpali Farhat @sofia_farhat @editions.bruno.doucey

Pour inaugurer le #challengejuilletsororité de ma chère @stelphique, j'ai choisi de vous partager cette poésie féminine, puissante et libre à la fois 🔥

Une poésie d'exil et de souffrance, de violence et d'abandon, une poésie qui hurle, qui crache sa haine et sa douleur, sans faux-semblants, sans demi mots…

« le Liban se soucie peut-être
de la mort du soleil
certainement pas
de la mort de ses enfants

AMEN »

Une poésie de féminité puissante, libre et sauvage, expressive et suave… sans tabou!

« M'as-tu demandé
avant de venir
entre mes cuisses
cherchant à pénétrer le soleil
tu n'as trouvé qu'une lune
à demi-pleine
née de la dernière pluie
tu t'es prosterné devant l'enfance

jouis maintenant »

Une poésie qui m'a touchée par sa force, par son émancipation, par sa liberté d'expression…

« Beyrouth
viens à moi
cent fois voulue mille fois violée
tu dois être terrifiée
mais n'aie crainte dans mes bras

tu luiras belle libre laïque »

La puissance faite femme, l'indépendance qui rugit, la guerre qui enflamme, l'exil qui blesse, les mots, les mots, comme un exutoire, comme un cri, comme un acte expiatoire, comme un halali, comme un dernier espoir… d'un honneur rétabli!

« Regardez, issue
de zaatar j'ai fleuri
je danse sous les bombes »

Une poésie puissante et belle comme un souffle de liberté…
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Sofía nous livre dans ce recueil poétique sa révolte contre la guerre dans son pays, le Liban. Elle n'a trouvé que la poésie pour déverser sa colère, ses maux faces à ces actes qu'elle a connus et vécus. Les mots couchés sur le papier, lui sont nécessaires. Par ce premier recueil poétique, elle dévoile aussi des souvenirs bien triste comme celui de sa tante Fadwa qui rêvait de voir la mer mais qui n'en a pas eu le temps ou bien de téta Zeynab, qui a sans cesse semé le zaatar. Un moyen de faire savoir ce qu'elle a vue, ce qu'elle a ressentie et la peine immense qui l'a marquée à tout jamais. Zaatar m'a touchée et bouleversée. Sofía nous livre de beaux mots qui, malgré leur tristesse restent encore plein d'espoir et de paix.
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Lorsque j'ai sélectionné ce livre lors d'une masse critique je l'ai fait seulement à cause de son titre.
Zaatar… ce mélange d'épices libanais dont je raffole… je ne pouvais pas ne pas le sélectionner, déjà partie dans mes rêveries d'histoires orientales.
Lors de sa réception j'ai été fort surprise de découvrir qu'il s'agissait d'un recueil de poésies. En effet, n'étant pas du tout adepte de poésies je ne connaissais pas la maison d'éditions Bruno Doucey (ce qui était quand même un gros indice, avouons-le).
Après la surprise est venue la déception. Adieu histoires orientales qui me faisaient rêver.

Une fois la déception avalée (et digérée), je me suis lancée dans la lecture de zaatar… et j'ai adoré !
J'ai adoré ce style très contemporain, déstructuré. J'y ai retrouvé mon Liban, j'ai reconnu les sentiments mêlés de ce peuple. Amour, désamour. Fuite, retour. Attachement, détachement… J'y ai retrouvé la chaleur du soleil sur la peau, la peau ridée des anciens, les odeurs des rues, les bruits des klaxons, les sourates dans les services et le goût rassurant du zaatar dans les man'ouché.

C'est à la fois poétique et à la fois très terre à terre. Un cri d'amour à son pays, à son peuple. Un cri d'agonie mêlé à une rage de vivre.
J'ai été très émue par certains passages. Sofía Karámpali Farhat manie habilement les mots, si bien que j'ai trouvé cela trop court.
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C'est les mains plongées dans la terre que les mots se sont imprégnés.
Lorsque les mots résonnent comme une symphonie qui appelle à la paix.
Un cri d'amour à sa terre, un cri d'espoir pour l'avenir.
Un message puissant et vibrant qui contrebalance avec une poésie sensuelle et sensible.
Coup de coeur encore une fois pour ce recueil dont les effluves perceptibles enivrent et que d'émotions lors de la lecture faite par Sofia de certains passages
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Superbe premier recueil de la poétesse d'origine libanaise Sofia Karámpali Farhat.

Elle écrit la guerre au Liban, l'exil, la poésie comme résistance face à son pays meurtri.
Ce bouquet de zaatar, thym libanais, diffuse son parfum d'espoir pour ne pas se résigner face à l'adversité et les horreurs de la guerre.
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Cadeau de ma belle-fille pour sa mère
Une volonté de faire plaisir, d'offrir de la poésie, de faire un don
Un don de mots
Ce don se poursuit aujourd'hui, au creux de mes mains
~
Je m'en suis imprégné
J'ai ressenti la fouge des poèmes
Leur violence
Leur douceur
Leur cri
Leur rage
Leur espoir
Leur musicalité
Les mots pour vivre
Les mots pour se libérer
Les mots pour se décharger
~
Les mots de Sofia Karámpali Farhat naissent en moi, résonnent… bien que nos vies soient diamétralement opposées.
Les mots sont mon essence de vie
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