Damnés, tome 5 : Trahison

Je ne te laisserai pas prendre ma place en Enfer. Où que tu sois je veux y être.

- Tu es toujours aussi belle, murmura-t-il.
- Et toi... t'es chelou, répliqua-t-elle.
- Tu ne me reconnais pas ?
Il paraissait déçu.
Lilith haussa les épaules.
- Je regarde pas L'Homme le plus recherché d'Amérique.
Le garçon baissa la tête, se mit à rire puis désigna la guitare du menton.
- Tu n'as pas peur que ça s'aggrave ?
- Quoi ? Ma chanson ? s'exclama-t-elle, perplexe.
- Ta chanson était une révélation, dit-il en s'écartant de l'arbre pour s'avancer vers elle. Non, je parlais de la fissure, sur le bas de la caisse.

- L'Enfer actuel de Lilith expire dans quinze jours. J'adorerais te voir la rendre encore plus malheureuse pendant ces deux semaines...

Nous avons rempli notre contrat, lui cria Cam. Elle m'aime. Je l'aime. Nous avons gagné notre liberté.

- T'abandonner en Canaan a été ma plus grande erreur. Pire que d'avoir rejoint les rangs de Lucifer. Avoir perdu ton amour est mon seul regret.
- Le retrouver est ma rédemption, murmura-t-elle.

- Elles sont magnifiques, chuchota Lilith à la vue de ses ailes. Tu es un ange.
Arriane sourit et fit la révérence.
- Un ange à ton service !

L'écriture était sa seule thérapie, son seul exutoire. Comment imaginer que sa prose désenchantée et mélancolique aurait pu un jour mener à tant de joie ? Ce moment rare lui apportait la preuve qu'elle devait arrêter de se sous-estimer.
Or, rien ne se serait produit si Cam n'avait pas cru en elle.

La tête à l'envers, la jeune fille suivit ses amis jusqu'à la voiture. Le monde autour d'elle vacillait à chacun de ses pas. Quelques heures plus tôt, elle aurait juré avoir définitivement rayé Cam de son existence.
A présent, elle devait se rendre à l'évidence : elle s'était complètement trompée sur son compte.

Elle avait des millions de raisons stupides de lui dire de disparaître de sa vue. Mais aucune n'était vraiment légitime.

- Un mariage est un rituel préhistorique
Qui unit deux êtres, un homme et une femme
C'EST DU MOINS CE QU'ON DIT !
[...]
M'ENLEVER MA LIBERTE ? DIFFICILE !
ETRE LIBRE ? PAUVRE IMBECILE !
Je suis une femme, regardez-moi
Prendre mon envol !