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Citations sur Le palais des deux collines (14)

«  L’histoire de Palestine, quant à elle, était une histoire de famille.
Chacune des ombres m’en a murmuré un bout, comme une opale qu’elles ont entreposée entre mes mains.
Tant et si bien que je compris rapidement qu’elles m’avaient toutes pris simultanément pour un scribe et un psy: j’étais celui à qui elles pouvaient raconter les traumatismes qu’elles n’oseraient jamais s’avouer entre elles.

Leurs peurs et leurs inquiétudes , j’en étais le récipiendaire . Leurs blessures , elles me les ont transmises avec une telle verve que j’avais l’impression , presque toute ma vie , d’être une plaie béante sur pattes .
On ne m’a jamais appris la Palestine , je l’ai prise en consigne comme une malédiction. »
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"Connais-tu, au moins, l'âme du pays, son bruissement ? Vois, dehors, la lumière parfaite et vois, au loin, l'horizon qui danse et rit, qui s'approche et s'éloigne comme un enfant qui joue au bord de l'eau. Mon pays est flamme, mon pays est océan, mon pays est un cantique qui parcourt les collines, un murmure qui disparaît, se perd dans le vacarme."
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«  Je vis dans l’avenir , quand nos mondes seront réparés , quand le pays sera rendu à la pureté d’un matin qui palpite » .
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«  C’est la vie que nous aimons, quand nous sommes prêts à tout sacrifier pour elle » .
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Elle a raison : ce pays est comme un chagrin d'amour. On guette la guérison. On se dit que c'est trop bête, que ce n'est rien, ce n'est qu'un homme ou qu'un morceau de terre, des choses inutiles, comment des choses aussi inutiles peuvent-elles faire si mal ? On se le répète. Certains jours de printemps, on se réveille, il y a un peu de soleil sur les draps du lit, on s'étire et on se dit, c'est une bonne journée. La douceur de ce réveil nous fait croire que la guérison est survenue, au cours de la nuit, dans le cerveau désarmé. Désormais c'est la convalescence. Désormais, ce pays-là est fini pour nous. Mais il suffit, le soir même, d'un reflet dans le miroir, d'une personne croisée à qui l'on a envie de dire "Toi ! Toi qui étais bien avec moi, là-bas, il y a si longtemps, n'est-ce pas ?" et c'est fini.
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A l'aéroport, alors que je somnolais à moitié sur le tapis roulant, une affiche longue de plusieurs mètres qui défilait à mes côtés a attiré mon attention : coming soon, à Haïfa, un musée de commémoration de la culture palestinienne. Un grand projet de mémoire, annonce l'affiche à l'esthétique sobre. J'ai compris à ce moment précis que c'était fini, qu'on ait été vendeur de slips ou de fusils. S'ils nous mémorialisent, c'est qu'ils ont gagné ; c'est que, par ce travail de mémoire prospectif, ils président déjà à notre anéantissement. (...) Avant, ils nous accusaient d'être fictifs. Ils se levaient dans leur parlement et face aux étrangers et ils disaient, non, ce sont des êtres de fiction ! Ils n'existent pas ! Ils n'ont jamais jamais existé ! Ils nous assassinent et ils sont dangereux et ils n'ont jamais existé ! Maintenant, ils construisent un musée : ils nous ont posé derrière des vitres avec des robes brodées et un pressoir à olives. Ils ont réussi leur tour de magie : nous sommes vraiment devenus des êtres de fiction.
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La solitude m'est douce. le temps a épaissi, est devenu tactile et sonore, a pris la forme d'une grosse couette dans laquelle je m'enroule. Parfois je peux même le goûter. Ca a un goût de fontaine, le temps.
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Je vis dans l’avenir, quand nos mondes seront réparés, quand le pays sera rendu à la pureté d’un matin qui palpite.
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On ne m’a jamais appris la Palestine, je l’ai prise en consigne comme une malédiction.
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Jihad aimait me raconter l’histoire de son restaurant. Il me l’a tellement répétée que je me souviens des moindres détails comme si c’était ma propre histoire. C’est souvent comme ça, chez moi. On se transmet les histoires jusqu’à ce qu’on les métabolise et on ne fait plus la différence entre ce qui est à nous et ce qui est aux autres.
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