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Critique de Bouteyalamer


La bataille d'Eylau eut lieu le 8 février 1807. Ce fut une boucherie d'issue incertaine, que les français comme les russes revendiquèrent comme une victoire. Après de lourdes pertes, Napoléon échappa de justesse à la capture en ordonnant la charge de la cavalerie de Murat - 10 000 cavaliers gardés en réserve - et bloqua l'avancée russe. Cette charge sanglante et décisive est annoncée page 16, la deuxième du texte, et décrite au présent, dans un style cinématographique, pages 290 et suivantes.
Eylau en Prusse orientale est maintenant Bagrationovsk dans l'enclave de Kaliningrad (ex-Königsberg), cet "outre-terre" de la Russie. Kauffmann a visité le champ de bataille 15 ans plus tôt et revient en famille à l'occasion d'une reconstitution pour le deuxième centenaire. Il connaît bien l'histoire de Napoléon, de ses guerres et de ses maréchaux. Il oppose sobrement les rapports contradictoires, des côtés russe et français, sur l'issue de la bataille. Il mélange ses impressions personnelles - le froid, la neige, le bruit des canonnades, une quasi-cécité sur le terrain et les mouvements de troupes - aux détails des régiments et de leurs chefs, et à des notes réalistes sur les hommes, les montures, les armes et les dégâts de l'artillerie. Dépassant le point de vue de l'historien, il fait de nombreuses références au Colonel Chabert, donné pour mort à Eylau puis écarté avec effroi comme revenant, enfin jugé indésirable et renié par sa femme. Il cite abondamment Balzac et la mise en scène de son roman par Yves Angelo.
Kauffmann a le style alerte et l'information précise du journaliste, mais aussi le désir de piquer par un suspens facilement éventé, d'étaler l'anecdote avant de développer l'information. Ce travers, courant dans la presse, est-il enseigné dans les écoles de journalisme ? Il reconnaît : Est-ce un roman ? Non, je n'écris pas de romans. Alors, c'est quoi ? Un livre d'histoire, un essai ? Ni l'un ni l'autre (p 103). le livre est illustré de cartes et de graphiques, et aussi par les tableaux de l'étonnant concours de propagande ordonné par l'empereur et géré par Vivant Denon. le lauréat fut Antoine-Jean Gros avec son "Napoléon Ier sur le champ de bataille d'Eylau" (musée du Louvre, salle des grands formats).
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