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Critique de latina


Il faut, il faut, il faut ! ... que je me libère de ce concentré explosif d'émotions que la lecture de ce magnifique roman d'Eva Kavian m'a procurées.

Samantha a 16 ans et elle est enceinte. Et l'enfant, elle n'en veut pas ! Car sa maman est elle-même une mère célibataire, et handicapée mentale, surtout ! Elle ne veut pas reproduire ce qu'elle a connu dans son enfance : l'arrachement à l'amour maternel pour aller de famille d'accueil en famille d'accueil.

Car elle a un problème avec l'amour maternel. Ca oui ! Depuis la souffrance de la séparation, « une grande lame froide l'a coupée en deux puis un caillou glacé a rempli son ventre ». Mais elle a promis de « regarder en avant », donc, elle avance. de « fausse maman » en « fausse maman », d'éducatrice passionnée en institution puis en appartement d'émancipée, elle avance, notre Samantha. Tant bien que mal, avec toute sa force de fille intelligente qui se découvre femme.

Mais l'amour maternel, ça non ! Et puis, tout doucement, elle avance encore... grâce à l'amour de sa « vraie maman », celle que tout le monde jugeait incapable de l'élever, la « débile », celle qu'elle revoit après des années d'absence ... Et là, est-ce que j'arriverai à trouver les mots pour décrire ce que j'ai ressenti ? Je n'en suis pas sûre ! Eva Kavian l'a fait à ma place, et d'une manière tellement sensible, tellement pudique, tellement émouvante, touchant à l'essence même de la vie que je ne peux que me taire, tout entière encore tournée vers cette histoire qui m'a tourneboulée de fond en comble.

Je me tais, et je passe la parole à Eva Kavian, un des seuls écrivains capables de faire naître en moi un tel ouragan d'émotions vitales:
« J'ai compris, au plus profond de mon corps, ce que signifiait « amour maternel ». Cela ne ressemblait à rien de ce que je connaissais, mais je savais que c'était ça. Ce n'était pas un manuel de psychologie, de belles paroles ou un test d'aptitude. C'était un plaisir, un besoin, une urgence, une plénitude, une absence au reste du monde et une présence totale, c'était, au-delà des mots et des pensées, une sorte d'organe qui s'installait de mon ventre à mes seins et prenait possession de mon cerveau. Ma petite ma chérie ma douce, mon trésor ma toute belle s'est endormie. (...) Jamais, jamais personne ne me séparerait de mon bébé, j'en faisais le serment. Et j'avais de la chance : je n'étais pas déficiente mentale et j'avais une mère qui m'avait toujours aimée. de quoi voir venir. »
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