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Critique de Aelinel


Je poursuis ma découverte des romans de Fantasy historique de Guy Gavriel Kay grâce à notre LC commune avec Elhy et le Lutin. Et en ce mois de janvier, c'est La Chanson d'Arbonne qui était à l'honneur. Cette fois, point d'inspiration de l'Italie de la Renaissance ou de l'Espagne de la Reconquista, mais l'Occitanie des XIIème et XIIIème siècle. Et devinez quoi? J'ai adoré!

Un roman de Fantasy historique inspiré de l'Occitanie des XIIème et XIIIème siècle

Comme à son habitude, l'auteur canadien introduit une carte de l'univers de son roman au début de l'ouvrage pour que le lecteur puisse suivre les lieux principaux de l'intrigue.
L'Arbonne s'inspire de l'Occitanie ou du Pays d'Oc, un territoire auparavant situé dans le sud de la France et composé de la Provence, le Languedoc et l'Aquitaine. le nom d'Arbonne vient de son fleuve éponyme qui pourrait être rapproché du Rhône et d'un point de vue géographique et agricole, cette région se caractérise par un taux d'ensoleillement important, sa culture de la vigne et des olives. L'auteur mentionne également un arc construit par les Anciens sur les berges du lac Dierne, une référence évidente aux constructions romaines comme par exemple l'Arc de Glanum, situé près de St Rémy de Provence.
Une seconde carte en bas à droite, figurent l'Arbonne et ses voisins : ainsi, le Gorhaut pourrait être le royaume de France, le Gotzland pour le St Empire Romain Germanique, le Portezza pour l'Italie, l'Arimonda pour l'Al-Andalus et le Valensa pour l'Espagne.

Une intrigue toute en finesse

L'intrigue de la chanson d'Arbonne est divisée en quatre parties et se déroule sur un an. Comme d'habitude avec l'auteur, il est toujours un peu difficile d'appréhender immédiatement la trame principale du récit tant il donne corps à la construction de son univers, la description des us et coutumes des civilisations qu'il aborde et le développement des sous-intrigues qui s'imbriquent les unes dans les autres. le point négatif est la présence gênante de longueurs (pour ma part, j'ai trouvé la partie dite de « L'automne » un peu longue parfois). Mais ce serait oublier que Guy Gavriel Kay est un véritable orfèvre qui ne laisse rien au hasard, même le plus infime détail ou le moindre dialogue ont leur importance et participent à la construction minutieuse de son récit. Et le point d'orgue de l'intrigue se situe dans les cent dernières pages lorsque les évènements se précipitent au point qu'il est impossible pour le lecteur de lâcher le roman pour aboutir à un final épique et époustouflant.

Des personnages d'exception

Enfin comme dans Tigane et Les lions d'Al-Rassan, les personnages sont nombreux et représentatifs de la société dépeinte par Guy Gavriel Kay que ce soit au niveau du genre (hommes et femmes sont bien représentés) ou socialement (le lecteur côtoie autant les puissants que les gens plus modestes : du paysan, au soldat, au troubadour, prêtre, bourgeois, noble ou souverain).
– Ces personnages possèdent tous une certaine épaisseur qu'elle soit psychologique ou biographique et évoluent tout au long du récit. Par exemple, si Blaise possède beaucoup de préjugés vis à vis des hommes arbonnais au début (en gros, des faibles dominés par leur femme), il change d'avis par la suite au point d'éprouver à l'égard de Bertran de Talair ou d'Urté de Miraval, une certaine forme de respect.
– Ils sont également très attachants ce qui permet au lecteur de ressentir à leur égard de l'empathie notamment dans les situations dramatiques : je citerais par exemple la fuite de Rosala du royaume de Gorhaut (mention spéciale d'ailleurs au dialogue d'une intensité remarquable entre la jeune femme et son beau-père Galbert de Garsenc). Pour ma part, ma préférence allait vers le personnage de Cygne qui est d'un charisme fou et arrive à imposer son autorité aux deux ducs récalcitrants Bertran de Talair et Urté de Miraval.

En conclusion, lisez Guy Gavriel Kay si ce n'est pas déjà fait! S'il est vrai que je n'avais pas trop aimé Tigane mais eu un coup de coeur pour Les lions d'Al-Rassan, La Chanson d'Arbonne se situe au milieu des deux. Inspirée de l'Occitanie des XIIème et XIIIème siècle, l'intrigue finement ciselée, la profondeur de son univers et de ses personnages, les dialogues savoureux et la plume inspirée de l'auteur auront vite fait de vous embarquer. Pour ma part, ma prochaine incursion sera dans l'Empire byzantin avec la première partie parue chez l'Atalante : Voile vers Sarance.

Pour une chronique plus développée, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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