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Élisabeth Vonarburg (Traducteur)
EAN : 9782290325193
730 pages
J'ai lu (01/01/2005)
4.24/5   342 notes
Résumé :
L’empire d’Al-Rassan a fait de ses conquérants asharites, venus des sables du désert, un peuple d’artistes et de savants ; l’assassinat du dernier calife a entraîné son éclatement en cités-États rivales. Seul peut-être le roi Almalik de Cartada saura lui rendre sa puissance et son unité, avec le soutien du légendaire Ammar ibn Khairan, poète, diplomate et soldat.
Car une autre menace pèse sur l’Al-Rassan, celle des royaumes jaddites du nord de la péninsule, d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (80) Voir plus Ajouter une critique
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Babelio n'offrant que cinq étoiles, je rajoute celles-ci pour montrer en quelques signes à quel point ce livre m'a bouleversé. Ce plaisir profond de la première à la dernière ligne, on ne l'éprouve que rarement. C'est un grand moment de vie.

Je connaissais la réputation de Guy Gavriel Kay pour la reproduction de grandes périodes médiévales dans des univers qui n'ont guère de fantasy que les noms différents des lieux et des gens. J'attendais depuis longtemps cette réédition des Lions d'Al-Rassan tant elle m'avait été vantée.
L'auteur s'inspire ici d'Al-Andalus, l'un de ces rares lieux où des groupes d'hommes et de femmes aux religions différentes sont parvenues à vivre ensemble, à échanger autre chose que des coups d'épée, et à produire une culture fine et originale. Tout n'est pas parfait en Al-Rassan bien sûr, la méfiance entre communautés existe, les Asharites (musulmans) sont officiellement les ennemis des Jaddites (chrétiens) et tout ce monde méprise les Kindaths (juifs). Mais certains individus sont capables de passer outre, de franchir le fossé, de donner et de recevoir. Ces individus sont tolérants, à l'opposé du fanatisme religieux. Ils aiment rire, ils aiment la poésie et la vie. Ils peuvent être généraux, médecins ou prostituée.

Ce sont certains de ces individus que l'on accompagne sur leurs routes. Ammar le poète et soldat asharite, Rodrigo le jaddite qui fait tellement penser au Cid, Jehane la femme médecin kindath qui pourrait être la fille de Maïmonide, et bien d'autres. le roman est choral, nous donnant l'occasion de pénétrer profondément la psychologie de chacun (pour certains plus que pour d'autres). On s'attache rapidement à eux, profondément, trop.
Le premier plaisir est d'essayer de retrouver notre géographie – ce fleuve, est-ce le Guadalquivir ? cette ville est-elle Cordoue ? cette chaîne de montagne accole la Sierra Nevada aux Pyrénées dirait-on – de retrouver l'Histoire – cette partie retrace-t-elle les débuts de la première croisade ? cette bataille est-elle l'une de celles opposant royaumes chrétiens espagnols et Almoravides ? – Guy Gavriel Kay a un peu simplifié, supprimé les traits non nécessaires, mais il a conservé l'essentiel. Il a gardé beaucoup.

Je ne suis en général pas si sensible au rythme d'une histoire. Ici j'ai eu l'impression d'écouter une symphonie. Une partie d'installation alternant les moments drôles (et même digne du théâtre de comédie) et les moments tragiques, histoire de présenter tout le monde. Une suite qui concentre les héros principaux dans la ville de Ragosa (je penche pour Saragosse) gouvernée par un roi asharite éclairé et un chancelier kindath rusé. Rencontres, admiration, amour. de belles scènes de tactique militaire, beaucoup de scènes amusantes, un carnaval où l'on cherche qui est qui.
Puis le fanatisme religieux dont on entend l'écho lointain, qui installe une longue période de malaise dans le livre, l'intuition que l'on arrive à la fin d'une époque bénie.
Et l'explosion de l'orage.

Les moments dramatiques se succèdent alors, chacun plus énorme que le précédent. J'ai ralenti le rythme de lecture tellement j'étais saturé de sensations à chaque page. Dieu que Gavriel Kay sait bien faire passer l'émotion ressentie par ses personnages. Quel théâtre il nous offre ! Inoubliable.

Puis est arrivé la partie que je n'aurais jamais voulu que l'auteur écrive. Tout mon être s'est hérissé à cette idée. Je ne voulais pas lire cela. Tant que je l'ai pu, j'ai maintenu dans mon esprit deux versions parallèles de l'histoire. Je ne voulais choisir.
Et l'auteur a fait son choix, nous laissant dans l'ignorance jusqu'aux dernières pages. Il cherchait à nous épargner sans doute. La tristesse n'en a été que plus forte à la fin. Mais c'était inéluctable. Al-Andalus était merveilleux, mais Al-Andalus a fini.
De même Al-Rassan.
Al-Rassan entre dans la légende.

Dans cette histoire, on nous dit que les Lions sont les rois des divers pays d'Al-Rassan. C'est une erreur. Les Lions se nomment Ammar, Rodrigo, Jéhane, Alvar ou Mazur.
J'espère rêver encore de les voir venir s'abreuver à la rivière au crépuscule.
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Olala, cette claque !

Je le voulais, ce livre, hein. Je ne sais même plus trop pourquoi, parce que c'est l'an dernier que j'ai "mascagné" pour l'avoir. Un bouquin qu'on ne trouve plus que d'occasion, en poche, en tous les cas. Ma première commande n'est jamais arrivée. Dans ma seconde, il a été "remplacé" par un autre bouquin que j'avais pas demandé... Oo

Mais je suis opiniâtre et j'ai fini par le recevoir !
Et que j'ai bien fait... Je n'ai lu, précédemment, que Tigane, de cet auteur. J'avais bien aimé. Mais le sujet m'avait un peu trop fait penser à un de mes bouquins préférés du genre, "le château de Lord Valentin" de Silverberg, pour que je l'apprécie réellement... Je n'avais d'ailleurs pas vraiment fait gaffe à l'environnement tiré de l'histoire d'Italie, vu que je ne connais pas très bien l'histoire de l'Italie...

Ici par contre, je connais mieux la période de l'histoire de l'Espagne dont s'inspire ce cher Guy, et c'est drôlement bien restitué ! On reconnaît fort bien les diverses religions, les divers peuples, et en notre période troublée, il est bon de nous rappeler que les premiers à avoir massacré des gens au nom d'un dieu quelconque, ben, c'est "nous", cathos débiles et sanguinaires, tout l'inverse de ce qu'ils prêchaient, sans que manifestement ça ne les empêche beaucoup de dormir.

Tout cela est servi par une écriture (et une traduction) magnifique, des personnages forts et hauts en couleur, très très attachants, qui vous prennent aux tripes par leur sensibilité (oui, oui, on est dans un monde en guerre, et alors ?). Les descriptions évocatrices mais pas longues succèdent aux scènes d'action haletantes, aux relations entre les personnages, si finement décrites, si psychologiquement justes, dont Ammar Ibn Khairan, mon préféré, si trop "tout", trop humain (mais ils le sont tous), qu'il en devient "divin". A partir de la page 500, on ne peut plus le lâcher, vous voilà prévenus.

J'ai bien pleuré hier soir, une vraie midinette. J'ai un très gros coup de coeur pour ce livre magnifique et grandiose, une fresque haute en couleurs mais très réaliste de la reconquête de l'Espagne Musulmane, vue par un auteur qui a un réel talent pour créer de superbes personnages.
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Déçue par le manuscrit de Grenade de Marianne Leconte, c'est avec une certaine réserve que j'ai ouvert Les lions d'Al-Rassan, cédant enfin aux sirènes de Boudicca et aux encouragements répétés d'Instinct Polaire. Peu habituée à la fantasy, j'ai pourtant bien pris note dans les remerciements de Gavriel Kay, que la frontière est étroite "entre l'histoire réelle et l'histoire imagée". Mais voilà, dès les premières pages, impossible pour moi de faire abstraction de al Andalus et de ne pas chercher derrière les personnages, les phrases, la toponymie, des noms et des faits familiers. Gavriel Kay évoque-t-il Rodrigo Diaz de Vivar, Samuel Ben Nigrello, Hasdai Ibn Shaprut, Ibn Ammar ou Ibn Bassam? Ces royaumes chrétiens déchirés par des luttes intestines sont-il La Catalogne (Jalogne,), La Galice (Ruende?), La Castille (Valledo?)? Les ethnies asharites qui s'affrontent sont-elles de lointaines réminiscences des Almohades et des Almoravides? Voilà que des siècles d'histoire sont passés à la moulinette et retranscrits sur une ou deux générations. Heureusement, très rapidement un charme puissant opère, balayant tout sur son passage, me laissant le nez plongé dans le roman, étourdie par l'imagination du romancier, le charme des personnages, la subtilité des intrigues et la belle histoire d'amour ("Je crois(...) que je vous reconnaîtrais dans une pièce totalement noire. Je crois que je vous reconnaîtrais n'importe où près de moi dans le monde.") (soupir!)... Point de merveilleux ici ou de surnaturel, dans cette transposition d'une période charnière de l'histoire de l'Espagne jusqu'à la chute du royaume de Grenade, elle est parfaitement rendue, ingénieusement transportée sous la cosmogonie et les mythes fondateurs de Al-Rassan. Guy Gavriel Kay dit admirablement la complexité des alliances, la beauté et la cruauté de la civilisation asharite, où se mêlent la guerre, le raffinement et la sensualité, une civilisation dont les personnages pressentent la disparition imminente ("Bien aimée Al-Rassam, devrai-je vivre pour écrire ainsi ton éloge funèbre?"). Adieu donc à tous les romans lus et aimés auparavant, ceux de Corral Lafuente, Galvan ou Baer, Les lions d'Al-Rassan m'ont conquise. Les trois héros qui incarnent les trois religions sont charismatiques en diable, les personnages secondaires ont une vraie consistance et les femmes ont la part belle.L'épilogue vous tirerait des larmes ("Avez-vous des nouvelles des gens d'Andalousie?" écrivit Ibn Abbad de Ronda, cité par Guy Gavriel Kay dans les remerciements...) Comme Boabdil de Grenade jetant un ultime regard à la cité perdue, j'ai moi aussi poussé un long soupir en tournant la dernière page du livre et remercie chaleureusement Instinct Polaire pour ce beau voyage qui me fait rêver depuis des jardins de l'Alhambra.
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Je ne sais pas si c'est une bonne chose de débuter l'année avec un coup de coeur de cette envergure… qu'est-ce que je vais bien pouvoir lire après ?

Faisons le point.

J'ai d'abord été conquise par l'écriture, parfaite. Ensuite, j'ai été envoûtée par ses personnages : Rodrigo Belmonte (mon favori dès le début), Jehane, Ammar, Alvar, Miranda et les autres aussi. Le récit est vraiment bien structuré et j'ai adoré les vagues. Je m'explique. L'auteur nous emmène jusqu'à un point pour ensuite repartir d'un autre point pour y revenir.

Les Lions d'Al-Rassan est une symphonie…



J'ai lu certaines parties avec la main sur la bouche complètement tétanisée par le suspense… et la fin. Je ne sais pas si je vais m'en remettre.

« Qu'est-ce qui peut bien être pire que des atrocités, je me le demande? »

Je sais… l'ultime affrontement.

« La guerre se repaît tel un chien sauvage du coeur des hommes braves. »



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Waouh ! Difficile de sortir indifférente d'une telle lecture ! Et quelle lecture ! Il faut reconnaitre que cela fait du bien quand de temps en temps on tombe sur un livre de ce niveau. Oui, « les lions d'Al-Rassan «, ne sont rien moins qu'un petit bijou littéraire.
J'avais repéré depuis un bon moment ce livre sur Babelio. Et, coïncidence fort heureuse, les Editions L'Atalante ont choisi de le rééditer, ce qui tombait fort bien, au vu des tarifs indécents trouvés sur le net pour le livre en occasion.
Mon libraire, qui aime beaucoup les littératures de l'imaginaire m'a carrément félicité de mon choix, ce qui n'a fait que me conforter dans ma démarche.
Le plus dur dans cette lecture a été de devoir s'interrompre pour gérer le quotidien surtout en cette période chargée de fêtes. Je l'ai terminé hier, et je reste encore sous le charme de cette lecture.
Ce livre, que certains classent dans le genre « fantasy historique » nous plonge dans un monde qui ressemble singulièrement à l'Espagne médiévale du temps du califat de Cordou.
Une partie du territoire de l'Esperagne est occupé par les asharites, des conquérants qui appellent leur empire l'Al-Rassan. Ces derniers, amateurs d'arts, sont cependant en train de perdre du terrain à cause de leurs querelles intestines.
C'est à Fezana, une petite ville appartenant à l'Al- Rassan, que débute cette très belle histoire. On va y croiser les trois personnages qui vont être la clef de cette histoire. Honneur aux dames pour commencer avec Jehane, une jeune femme médecin de confession kindathe. Les kindaths sont bien intégrés dans la ville et Jehane a sa place dans la communauté. Elle va rencontrer Ammar ibn Khairan, poète, assassin et conseiller du roi Almalik . le troisième personnage est un soldat de très grand renom, Rodrigo Belmonte. Ce personnage, clairement inspiré du Cid (pas celui de Corneille, le vrai) est quant à lui de confession jaddite.
Je ne raconterai pas l'histoire, car il faut la lire pour l'apprécier. Pour ma part, j'ai fait plus que l'apprécier, je l'ai savourée. le style de l'auteur est vraiment de qualité, son écriture est très fine et on ne peut qu'adorer cette lecture.
J'ai aimé, enfin adoré, les trois personnages principaux. Jehane, jeune femme courageuse, indépendante, et terriblement attachante. Ammar, intelligent, plein de subtilité et d'humour. Et Rodrigo, soldat flamboyant, courageux qui a trouvé en Ammar un alter égo. Les personnes secondaires sont tout aussi travaillés .
Les liens avec l'histoire sont réels. Je n'ai eu de cesse de faire des recherches au fur et à mesure de ma lecture. On assiste à la fin d'une civilisation, comme le pressentent dès le début de l'histoire les différents protagonistes. Je ne m'étalerai pas plus sur les ressemblances avec l' histoire avec un grand H, certains babéliotes l'ont déjà fait avec beaucoup de talent comme par exemple BazaR.
Après avoir lu une cinquantaine de pages de ce livre, je me suis précipitée chez mon libraire et j'ai racheté ce livre, histoire de l'offrir à Noel….
Challenge ABC 2017/2018
Challenge Pavés 2018

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critiques presse (1)
Elbakin.net
06 septembre 2017
Prétendre que l’on quitte un livre à regret est certes un peu convenu, mais tout à fait justifié dans le cas de celui-ci.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (79) Voir plus Ajouter une citation
Jehane fit un pas en avant et, debout, sur la pointe des pieds, embrassa à son
tour Ammar Ibn Khairan. Elle put le sentir retenir brusquement son souffle sous l'effet de la surprise. Voilà qui était mieux : il avait été bien trop désinvolte.
''Le salaire du médecin'' dit-elle, aimable, en reculant. Nos tarifs ont tendance à être plus élevés que ceux des messagers.
- Je vais bel et bien choir par la fenêtre, remarqua-t-il, mais après une petite pause.
- N'en faites rien. C'est loin, jusqu'en bas. Vous ne l'avez pas dit, mais il semble assez évident que vous avez votre propre vengeance à poursuivre à Cartada. Tomber par une fenêtre serait une bien piètre façon de commencer''. Elle constata avec satisfaction qu'il ne s'était pas non plus attendu à une telle remarque.
Il fait une seconde pause : ''Nous nous rencontrerons de nouveau j'ose l'espérer''.
- Ce devrait être intéressant, répliqua Jehane avec calme, même si son coeur battait la chamade. Ibn Khairan sourit. L'instant d'après, elle le regardait descendre dans la cour le long du mur aux pierres rugueuses. Il traversa une arche pour se rendre aux portes sans jeter un regard en arrière.
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Husari éclata de rire ; ''Ibn Bashir, un boucher n'a pas besoin de plus de cervelle que la viande qui découpe, remercies-en les étoiles de ta naissance. Les Kindaths craignent les Jaddites encore plus que nous ! Ils sont esclaves, dans le nord ! Ici, ils vivent en liberté, ils paient la moité de nos impôts à notre place, et en plus ils achètent ta viande filandreuse même quand ton gros pouce écrase la balance ! ''
Alvar vit des sourires passer dans la foule à ces paroles.
''Aucun d'entre eux n'est mort le Jour de la Douve. ! '' Une autre voix, aussi dure que celle du boucher. Alvar sentit un mouvement près de lui, se rendit compte qu'il était seul.
''Et à quoi cela aurait-il bien pu servir ?'' demanda Ibn Khairan qui s'était avancé dans le soleil; il rengaina son épée en en faisant tout un spectacle, pour leur laisser le temps de bien le regarder.
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Par la suite, rétrospectivement, Jehane se rendit compte avec acuité que le plus petit geste, en cet instant, aurait pu tout changer. Elle aurait si aisément pu dire à ce Cardène raffiné et beau parleur qu'elle irait visiter ibn Musa plus tard dans la journée. Et dans ce cas, - impossible d'échapper à cette pensée -elle aurait connu une existence très différente.
Meilleure, pire ? Nul ne pouvait répondre à cette question. Les vents soufflaient l'orage, oui, mais parfois ils balayaient aussi les nuages bas qui obscurcissaient le ciel, et sur une hauteur on pouvait alors jouir du spectacle splendide des levers ou des couchers de soleil, ou encore de ces nuits claires et coupantes, lumineuses, où lune bleue et lune blanche semblaient traverser telles des reines un ciel semé d'étoiles aux configurations étincelantes.
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Voilà c'était arrivé : l'avertissement de son père s'était réalisé. Son habitude de dire tout ce qui lui passait par la tête venait de lui coûter une occasion pour laquelle un jeune soldat aurait donné sa vie. Rodrigo Belmonte lui avait ouvert une porte, et Alvar de Pellino s'y était engagé en faisant l'important, comme l'idiot qu'il était, et il venait de tomber la tête la première. Le coude et les fesses, en premier en fait.
Une main, sur la joue, Alvar leva les yeux vers le Capitaine. À peu de distance, la compagnie s'était arrêtée et les observait.
''J'ai dû en faire autant pour mes fils une ou deux fois aussi dit Rodrigo apparemment toujours amusé - de manière bien improbable. Je le devrai sans doute encore pendant quelques années. ''
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Il examina, comme pour la première fois, la cheminée avec son manteau sculpté d'un motif de grappes et de feuilles de raisin. Il contempla le vin lui-même et les gobelets magnifiquement ouvragés, les chandelles blanches dans leurs chandeliers d'or, les tapisseries d'Elvira, les figurines d'ivoire sculptées sur le vaisselier et sur le linteau de la cheminée. Il aspira le parfum de l'encens de Soriyie en train de se consumer dans une coupe de cuivre, étudia les fenêtres de verre gravé donnant sur le jardin, le miroir au cadre doré sur le mur opposé, les tapis au motif complexe...
D'une certaine manière, tous ces objets délicats formaient un rempart, les dernières défenses personnelles d'un homme civilisé contre l'orage et les ténèbres et l'ignorance.
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