Wanger me dit un jour : " Seigneur ! on ne peut pas faire du cinéma avec un nom comme EE LI A KAY ZAN ! ce n'est pas possible. J'ai un ami spécialiste des noms, allez le voir".
Le type a une inspiration subite : " Cezanne, CEZANNE !"
Je réponds : Monsieur, c'est le nom d'un peintre célèbre. Et lui : Ecoutez-moi bien, quand vous aurez fait deux films, on l'aura complètement oublié.
Brando a tout.
Une sensibilité et une violence terribles, une grande intelligence; il a une intuition extrême. Il est bisexué, a des choses une perception la fois masculine et féminine.
Il est honnête et vous parle franchement. Il est tortueux aussi et masque ses démarches et ses réactions : cela ne vous regarde pas.
On ne sait pas comment il obtient ces résultats. Si le rôle se trouve dans sa gamme ( qui est étendue ), alors personne ne peut l'égaler.
Brando vous offrait vraiment quelque chose qui était en soi une oeuvre d'art.
Les laboratoires Technicolor ont été conçus pour produire de la guimauve -- autre façon de distraire les gens.
" Oh ! quelles jolies couleurs ! Regarde ces couleurs! " Les couleurs sont jolies, et c'est un désastre.
Si je devais aujourd'hui citer le meilleur film que j'ai jamais vu, ce serait " La Règle du jeu ".
Renoir est un homme assez grand pour trouver les gens à la fois tragiques, très drôles, ridicules, beaux, sensibles, insensibles, cruels, généreux, stupides, héroïques.
C'est en fait ce que j'ai toute ma vie tenté de faire. C'est ainsi que je vois la vie.
'De tous les acteurs que j'ai rencontrés Marlon est celui qui approchait le plus près du génie. Il était à un niveau différent des autres. Il y avait en lui quelque chose de miraculeux. Je lui expliquais ce que je voulais et il écoutait, mais son attention était si totale que lui parler était une expérience stupéfiante; il ne répondait pas tout de suite, mais il s'en allait et faisait quelque chose qui souvent me surprenait. Ce qu'on pensait c'était 'Seigneur, c'est mieux que ce que je lui ai dit' ce qu'on pensait encore c'était 'Oh que je lui suis reconnaissant d'avoir fait çà' C'était comme s'il vous faisait un cadeau... Parfois on ne sait même pas qu'il joue, il fait quelque chose et on se dit 'Oui, Oh, c'est celà, c'est exactement ce qu'il fait'
Quand j'ai vu Dean, c'était comme si l'on m'avait dit; ' Imaginez que vous devez faire une pièce avec un loup et qu'il n'y a pas de loup à New York'. Un jour vous entrez dans un bureau à la Warner et là un loup est assis sur la banquette
...Ou encore la mère de Kirk Douglas est assise les mains jointes dans la salle d'attente d'un hôpital, et c'est tout, elle ne bouge pas, elle ne dit pas un mot, elle ne pleure pas, elle est assise là, c'est tout, et l'on sent -je photographie la scène à travers une vitre- On sent sa solitude, on la sent n'est-ce pas ? Elle ne dit pas ; ' Oh mon Dieu que je suis seule' non rien