C'est un beau roman,une belle histoire il m'a beaucoup passionné avec ce Stavros un gars rigide faisant face à la vie avec ces moyens mediocre pour gagner l'autre rive qu'est l'Amérique une terre promise enfin il a bien realise ces voeux pour une Amérique aux yeux de tous.
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De très loin, on découvre l'imposante et harmonieuse masse du mont Aergieus entièrement capitonnée de neige. On entend une chanson, les voix de deux hommes. On ne comprend pas les paroles cet elle sont dans une langue étrangère.
Très haut sur le flanc nord de la montagne, il y a un champ de glace. Une charrette et un vieux cheval stationnent en lisière. Deux hommes découpent la glace en morceaux transportables.
La tâche est pénible, mais ils sont jeunes et robustes. Ils se dépensent sans compter au rythme des hommes qui travaillent pour eux-mêmes. Leurs voix, bien qu'incultes, se mêlent plaisamment. Ce sont là deux amis intimes.
Tu n’iras pas en Amérique.Tu es bien
le fils de ton père.Retourne chez lui.Sois ce que tu es.
Elle lui tourne le dos et lentement,commence à remettre dans le coffre tout ce qu’elle en a sorti.Un cri terrible s’échappe des lèvres du garçon...frustration,chagrin,fureur contre lui-même.Puis,sans lâcher la dague,il s’enfouit.
Stavros reprend la route qui conduit à la ville.Le soleil se couche.Un tout jeune homme le suit, qui va bientôt le rattraper;il est d’une maigreur spectrale:c’est Hohanness Gardashian.Ses haillons sont saturés de poussière.Son visage resplendit d’espoir.
Hohaness dépasse Stavros .Puis il s’arrête par une quinte de toux d’une telle violence qu’il s’accroupit sur le bas-côté de la route en attendant qu’elle se calme.Stavros arrive à sa hauteur,Hohaness se retourne et tend une main en souriant:
Stavros n’est pas d’humeur à s’apitoyer sur quiconque;il secoue la tête presque méchamment et va son chemin.
Hohanness,derrière lui.-Ecoute-moi...je me souviendrai de toi.En Amérique,je prierai pour toi.
Stravos s’arrête net et se retourne.Hohanness est toujours accroupi sur le bas-côté de la route...
Sourire aux lèvres.Il tend la main derechef::
Stavros revenant vers lui.-Tu vas en Amérique...toi!
Hohaness.-Avec l’aide de Jesus.
Stravos.-A pied?
Hohaness.-N’importe comment.
Stavros.Et sans argent?
Hohaness.-j’avance un peu chaque jour.
Le crime de toute minorité sous n'importe quel régime tyrannique, c'est d'être là au lieu d'être ailleurs, d'être quelque part, bref, d'exister.
Le Fonctionnaire.-Te voilà mis au monde pour la seconde fois,mon garçon.Tu es rebaptisé.Et sans avoir rien payé au clergé! Au suivant!
Mr.Agnotis et les huit cireurs se dirigent vers le ferry-boat pour Manhattan.Le hangar d’Ellis Island est vide maintenant,à l’exception des trois fonctionnaires.Ils regardent un objet abandonné par terre:le harnais de halal de Stavros.
Elia Kazan : la mort de Tennessee Williams (1983)