AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Seraphita


Des ossements de mains sont retrouvés, précieusement polis et conservés, dans une belle boîte en bois ouvragée suite à une vente aux enchères. Dans le même temps, une macabre découverte est faite dans le Marais au Oiseaux, un trou de verdure gardé par un écologiste solitaire : une femme gît sans vie dans l'eau, sa main gauche a disparu. D'autres cadavres vont être retrouvés. Alex Delaware, consultant en psychologie pour la police de Los Angeles enquête…

« Jeux de vilains » est une enquête d'Alex Delaware écrite par Jonathan Kellerman à paraître en avril 2011 aux éditions du Seuil, dans la collection « Policiers ». J'ai eu le privilège de lire en avant première cette enquête dans le cadre du Jury Seuil Policiers 2011 et je tiens à remercier Babelio.

Jonathan Kellerman a grandi à Los Angeles. Il possède la double casquette d'écrivain et de psychologue. Il a reçu son premier prix littéraire à l'âge de 22 ans. A 24 ans, il obtient un doctorat en psychologie. Il a étudié notamment les effets psychologiques et affectifs de l'isolement des enfants atteints de cancers. Il a déjà publié d'autres enquêtes menées par Alex Delaware. Il s'agit du premier policier de Kellerman que je lis.

Dans cette enquête, Jonathan Kellerman a voulu introduire deux nouveaux personnages aux côtés des piliers habituels de ses enquêtes (Alex Deleware, d'une part, et Milo Sturgis, le policier gay) : l'inspecteur Moses Reed et son demi-frère, le détective privé Aaron Fox. L'auteur prend plaisir à mettre en scène leur rivalité, non pas tant raciale (l'un est blanc, l'autre noir), que psychologique et sociale.

J'ai apprécié les descriptions des décors luxueux, intérieurs ou extérieurs, des vêtements, ou des bijoux du même acabit, particulièrement soignées et comportant de multiples adjectifs qualificatifs. L'auteur prend plaisir à magnifier l'opulence. Il manie également l'humour avec un certain talent, le premier chapitre étant particulièrement révélateur à cet égard, nous dépeignant l'insupportable Chance Brandt, adolescent à problème issu d'une famille fortunée. L'humour peut aussi provenir d'Alex Delaware, le consultant en psychologie qui narre l'histoire, notamment lorsque, mis en joue par un être sans scrupule, il fait appel, de manière décalée, à ses connaissances en psychologie pour le désarçonner :
« Dans un état second, curieusement détendu, je m'entends dire :
- Ce n'est pas le bon oeil.
Confusion. Sa main se paralyse.
- Vous êtes droitier, mais c'est sans doute votre oeil gauche qui commande. Fermez-les à tour de rôle, et voyez avec lequel mon visage est le plus net. Et aussi, ne cherchez pas à lutter contre ce fusil, les armes détestent qu'on les malmène, penchez-vous, épousez-le, faites corps avec lui. Allez-y, clignez des yeux, faites le test. » (p. 432)

Les dialogues sont percutants, l'enquête progresse pas à pas, se fondant au départ sur très peu d'indices puis menant vers des pistes, avec des rebondissements qu'on peut subodorer. le suspens grandit au fur et à mesure des pages, jusqu'à la révélation finale. L'auteur nous emmène dans l'univers du luxe et de la richesse, de la perversion, en explorant le sado-masochisme.

Même si j'ai bien apprécié ce policier finement pensé (les personnages sont attachants, le suspens est présent de bout en bout), j'ai trouvé cette enquête assez classique (j'avais apprécié l'originalité du roman de Charlie Huston : « le paradis (ou presque) » que j'ai lu dans le cadre du Jury en mars), un peu longue (autour de 450 pages) et un peu trop foisonnant en personnages (le lecteur peut s'y perdre).

Une lecture au final détendante, qui me donne envie de découvrir une nouvelle enquête d'Alex Delaware : je vais entamer prochainement « Terreurs nocturnes ».

Un grand merci à Babelio et aux Editions du Seuil : j'ai découvert un auteur dont j'ai envie de mieux connaître l'oeuvre.
Commenter  J’apprécie          20



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}