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Critique de LoupAlunettes


Revoici Calpurnia, notre jeune amoureuse des Sciences naturelles et c'est un vrai plaisir non contenu.

Rappelez-vous le premier tome, concentré sur la relation forte, privilégiée et inattendue de Calpurnia et son Bon-Papa bourru.

Le grand-père paternel vivant parmi la famille, d'allure très impressionnant aux regards de tous les petits-enfants par ses silences et ses regards perçants, va finalement s'ouvrir comme un livre avec les questions de Calpurnia. Et des questions, Calpurnia s'en pose beaucoup.

Les deux se découvrent une foi partagée pour les sciences, une passion de la découverte de la nature, de la terre aux étoiles, et le percement profond de ses secrets. Et c'est grâce à ces longs moments d'échanges, de tendresse nouvelle, que le duo découvrira ainsi une espèce nouvelle de plante, un des points d'intrigue du tome, puisque nous, lecteurs, suivions leur enquête scientifique en nous demandant si ils ne se trompaient pas lourdement.

Bien qu'un vieil homme et une jeune fille n'est pas grande réputation à sauvegarder auprès des pontes spécialistes qui jugeront de la découverte, être moqué aurait sans nul doute remis tous les questionnements de Calpurnia dans leur boite et mis fin à sa passion.

Ainsi Calpurnia ne serait plus Calpurnia.



Ce qui nous conduit au deuxième tome.


Nous sommes dans l'Amérique de 1900, plus au Sud, et l'auteure nous décrit toujours une jeune fille curieuse de tout certe mais aussi espiègle, qui n'a pas sa langue dans sa poche pour faire comprendre qu'à l'aube du 20ème siècle une fille pouvait prétendre à des choses plus variées que de faire du tricot et rassembler un trousseau pour se marier.

Calpurnia est la seule fille d'un groupe de 7 enfants (Harry, Lamar, Travis, Jim Bowie, Sam Houston, Sul Ross) et ses dialogues avec sa mère, qui veille au grain pour en faire une demoiselle bien éduquée un jour, sont un des moments d'humour piquants du livre. Calpurnia trépigne, ronchonne, mais en silence car elle craint par dessus tout la cuillère d'huile de foie de morue, solution maternelle à tous les maux. Ces réflexions personnelles entre innocente sincérité et sarcasme, pour son âge, sont un régal.

Cette dimension familiale, les liens chaleureusement conviviaux et gentiment conflictuels, entre elle et sa mère, elle et ses frères, est important. Mêlée à ses expéditions, cela servira à nous restituer des tranches sympathiques de vie non dénué d'humour et de tendresse encore une fois, mais aussi l'image d'une époque.

Bon-Papa semble percevoir une véritable filiation pour sa connaissance en Calpurnia, ce qui n'est pas aussi évident et clair pour le reste de la famille qui vit avec son temps. Personne n'a rien contre le fait que Calpurnia se montre aussi audacieuse que ces frères, cela reste juste un peu inédit et on ne sait pas toujours avec maladresse si c'est de bon ton.


Pour ce tome deux, l'enthousiasme de Calpurnia n'a pas désempli et elle observe, la faune, la flore, consigne dans un carnet ses observations, se rapporte aux développements de Bon-papa, vrai puits de sciences, et compulse inlassablement tous les livres qu'elle peut.

Un vétérinaire va élire domicile près de chez eux et c'est encore une riche opportunité pour la jeune fille d'observer et de se faire expliquer de nouvelles choses.

C'est d'ailleurs un autre point important du livre, cette façon qu'à l'auteure de nous sensibiliser et nous transmettre l'intérêt que peut porter Calpurnia à tous les savoirs, partagés toujours avec détails et infiniment de pédagogie. Ce plaisir d'apprendre nous fait adhérer à la soif de Calpurnia et à ses exigences de faire peut-être de longues études.


Pour alimenter cela, il va y avoir un thème principal, indiqué par la première de couverture, celui des animaux. Tout en poursuivant le fil rouge des aspirations de l'héroïne, nous en découvrons d'avantage sur la faune locale, serpent, tatou, coyote, perroquet, raton-laveur...

Autant d'animaux qui finiront pour la plupart recueillis par Travis, le cadet de Calpurnia, qui voue un amour inconditionnel à toutes ces créatures et donnera des chapitres réjouissant.

Travis sera l'ombre de Calpurnia, une petit âme sensible prêt à fonder une arche de Noé avec tous les animaux blessés qu'il peut trouver. Sa soeur, bien tenue aux recommandations des parents, aura à chaque fois à débattre pour l'empêcher de ramener sa ménagerie à la maison.

Comment chiper discrètement de la nourriture pour le rescapé du moment?

Les subterfuges de manqueront pas d'un chapitre à l'autre pour éviter le coup de torchon de Viola, leur cuisinière.

Travis pourrait-il devenir vétérinaire plus tard?

Avec son regard qui se détourne des tables de dissection de Calpurnia et son estomac qui se soulève à leur vue, c'est pas gagné.

Sur les conseils de Bon-papa, Calpurnia tentera d'éduquer Travis à l'intérêt scientifique. Et ça n'est pas triste.


D'autres petits événements viendront ponctuer l'aventure de rebondissements et de scènes croustillantes, l'arrivée de la cousine Agatha qui occupe la chambre de Calpurnia et son lit, le vol de la pièce d'or offerte par son père cachée sous ce même lit etc...


Ce tome fait bien 367 pages mais on le dévore sans une once de difficultés pour qui a adoré le premier tome des aventures de Calpurnia. Il est à espérer que les autres s'y plonge enfin et y prennent autant de plaisir. Vivement une suite.
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