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Critique de Sarindar


Paul Murray Kendall s'était fait la réputation d'un historien dont la particularité était de réhabiliter des hommes dont la mauvaise réputation n'était plus à faire, et c'est vrai que sa manière de présenter les vies et personnalités de Louis XI, roi de France, et Richard III, roi d'Angleterre "assassin", tué a Bosworth en 1485 ont quelque peu modifié le regard que l'on portait jusqu'alors sur ces personnages, nous permettant de mieux les comprendre, à défaut de les aimer.
C'est au même exercice qu'il a voulu se livrer en écrivant cette belle biographie de Richard Neville, 16e comte de Warwick (1428-1471), surnommé "the Kingmaker" (le Faiseur de rois), et acteur des débuts de la Guerre des Deux Roses qui opposa le parti des York à celui des Lancastre et qui déchira et ensanglanta l'Angleterre au moment où ce pays sortait de ses ultimes défaites face aux Français en Aquitaine, à la fin de la Guerre de Cent ans (1453).
Kendall s'est fait ici l'avocat d'un spécialiste des retournements de veste : d'abord soutien du camp d'Henry VI de Lancastre (celui qui aurait dû régner aussi en France et qui d'ailleurs fut couronné en la cathédrale Notre-Dame de Paris en 1431, un peu après la mort de Jeanne la Pucelle, mais qui, trop faible pour conserver les conquêtes de son père Henry V, perdit successivement Paris, la Normandie et Bordeaux et se trouva en butte à la contestation de Richard d'York), Warwick se mit finalement au service de la famille d'York. Son rôle dans la victoire obtenue par celle-ci sur Henry VI à Saint-Albans en mai 1455 fut décisif. Il aida l'un des fils de Richard d'York, Édouard à monter sur le trône en 1461. Puis il se raccommoda avec Henry VI et aida celui-ci à récupérer sa couronne. Mais il commit là une erreur et la paya de sa vie le 14 avril 1471, en se faisant tuer lors de la bataille de Barnet. Édouard IV se débarrassa alors définitivement d'Henry VI et régna jusqu'en 1483. Un autre fils de Richard d'York devait lui succéder : le fameux et terrible Richard III, qui devait périr à son tour au combat, lors de la bataille de Bosworth en 1485, cette défaite mettant un terme à la Guerre des Deux Roses et permettant à la dynastie des Tudor de prendre en main les destinées du royaume d'Angleterre.
Warwick avait disparu depuis quatorze ans déjà quand le conflit fratricide cessa. Sa personnalité flamboyante en avait fait pendant quelques années un acteur incontournable de la politique anglaise, souvent par la force des armes et une duplicité qui ne l'empêchait pas d'être toujours sincère dans ses choix.
Tout au long de son livre, Paul Murray Kendall sait trouver les mots qui rendent finalement Warwick plus ou moins attachant. Les relations complexes de Richard Neville avec le roi de France Louis XI sont par exemple finement analysées. Les présenterait-on encore de nos jours comme le fit Kendall ? C'est une autre histoire.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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