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Critique de mpidelph


Il y a une vingtaine d'année, Douglas Kennedy commençait à être édité. Il n'était pas alors l'auteur mondialement connu qu'il est devenu et a vécu quelques années de vache maigre, il venait tout juste de recevoir un chèque conséquent d'une maison d'édition. Lors d'un retour en famille il a retrouvé d'anciens amis et élèves de son université. L'occasion de se remémorer le passer mais surtout de voir ce que chacun est devenu. Ce livre est un livre de voyage et de rencontre. L'auteur écoute, ne juge pas, n'envie pas, il nous fait partager des histoires de vie et nous promène dans le monde de la finance de manière claire, simple et agréable. La première chose qui m'a surprise est que certain protagoniste n'était pas proche de l'auteur au moment de leur scolarité, juste des connaissances, mais ils exposent leurs vies, leurs réussites, leurs échecs à un quasi-inconnu avec une simplicité déroutante. Une chose est sure les américains sont absolument décomplexés sur leurs (gros) revenus. Si après une absence de 10 ans vous entamez l'apéro en demandant ses revenus annuels à votre interlocuteur en France vous risquez quelques regards noirs. L'argent qui est souvent en France un sujet délicat voir confidentiel est ici évoqué sans pudeur, de manière très franche. Beaucoup des protagonistes avaient des rêves mais il apparait que ce n'était pas des rêves assez forts pour renoncer aux postes dorés de la finance. Ce livre ayant été écrit il y a environ 20 ans la finance était encore un secteur flamboyant loin de la crise des subprimes et des faillites. J'ai ressenti dans ces portraits beaucoup de raison et de convention comme s'il y avait une échelle à gravir : le job, le mariage, les enfants, la maison dans les Hampton et les rêves d'humanitaires, de création, de vie de bohème sagement remisés. Même celui qui a fait des études le menant vers l'ingénierie finira dans le domaine boursier. A croire que dans les années 80 le milieu de la finance était un aimant ! Douglas Kennedy nous entraine ensuite dans des places boursières beaucoup plus atypique, notamment au Maroc, pour des passages beaucoup plus amusant et moins centré sur l'individu et l'épanouissement financier mais plus dans une réflexion globale de l'homme face à la finance et à l'économie. imaginer une place boursière ouverte deux fois 30 minutes par jours, sans terminaux, où des employés notent frénétiquement des chiffres à la craie sur des tableaux !

On sort de ce voyage en ayant la désagréable impression que tout peu s'écrouler, le monde financier sera le premier à se relever ! J'ai lu ce livre la même semaine que celle où je suis allée voir Margin call de J. C. Chandor au cinéma, une vision beaucoup plus cynique mais à mon avis complémentaire pour comprendre les 20 ans qui séparent la rédaction de ce livre et notre époque.

Au vu des évolutions économiques et politiques mondiales depuis les années 1990 j'aimerai beaucoup que l'auteur recommence cet exercice. Que sont devenus ces gens ? Que pense-t-il du milieu de la finance aujourd'hui ? Comment ont-ils vécu la mutation de ce milieu ?
Lien : http://mespetitesidees.wordp..
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