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Critique de Zakuro


Vous aimerez sûrement Pendizack et son petit coin charmant en bord de mer sur la belle côte des Cornouailles. L'Hôtel du Manoir comme un petit nid sur son promontoire finirait de vous séduire. Oui mais voilà, la belle auberge n'existe plus, elle s'est écroulée sous les chutes de pierre de la falaise.
Sur les 23 pensionnaires de l'auberge, 7 sont morts en ce mois d'août 1947. Ce constat macabre en début de livre aurait pu être un drame classique.
Le Festin de la romancière anglaise Margaret Kennedy née en 1896 dont c'est ici la 3ième réédition revisitée et traduite par Denise van Moppès aux éditions de la Table Ronde prend au contraire une toute autre tournure. C'est une délicieuse et vénéneuse tragi-comédie, un jeu littéraire détonnant sur les 7 pêchés capitaux où l'on sent l'amusement de sa créatrice.

Sous une plume caustique ravageuse, Margaret Kennedy fait cohabiter un sacré microcosme de la société anglaise d'après-guerre que rien ne destinait à se rencontrer sauf la pénurie et les tickets de rationnement.
Un nouvel élan voit le jour avec des désirs d'épanouissement personnel et de liberté individuelle qui s'opposent aux petites mesquineries et grandes pingreries d'un ordre ancien. Tout ce petit monde se retrouve dans l'auberge pittoresque tenue par la brave Mrs Siddal.
Un drôle de mouton à cinq pattes que j'ai adoré suivre pendant 7 jours.

J'ai aimé découvrir et reconnaître les 23 personnages à travers un trait de caractère, la physionomie, leur personnalité, un journal intime, une lettre, des monologues intérieurs et leurs savoureux échanges. J'ai aimé suivre leur évolution, presque une métamorphose physique et mentale en même temps que se déroule l'histoire comme c'est le cas pour Mrs Paley, Evangeline ou Mrs Cove. Les personnages sont nombreux, adultes et enfants mais ils sont facilement reconnaissables.

A l'Hôtel du Manoir avec ses jardins et ses écuries, c'est une pièce de théâtre au grand air qui se joue.
On ouvre les volets, on ferme les portes. Qui vient, qui sort, comme la manière loufoque de Mr Siddal de sa pièce à cirer les chaussures.
Je me suis prise à ce jeu espiègle de savoir qui est quel pêché.
J'ai aimé me souvenir des 7 péchés capitaux tout au long des 7 chapitres qui amènent à ce joyeux festin des petites Cove au goût de jugement dernier.

A noter la très belle couverture de Mathieu Persan qui ajoute au plaisir de la lecture.


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