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Critique de Myriam3


Il est jeune, russe, nerveux et embarque aujourd'hui à bord du Transsibérien qui le mènera, tout comme les autres, à son camp militaire. Là-bas, c'est connu, le bizutage des appelés est terrible. Humiliations, violences. Mais il a passé l'examen médical, n'avait pas les moyens de s'en payer un faux ni le courage de séduire une fille pour l'engrosser: ça lui aurait évité le service.
Il s'assoit, la tête dans les mains, terrorisé, se préparant un plan de fuite.
Elle, elle est française, a quitté son amoureux russe sur un coup de tête, et acheté un billet pour Vladivostok, ville de tous les fantasmes, à l'extrémité du continent.
Les deux se rencontrent, notre regard se tourne maintenant vers elle qui l'accueille dans sa cabine en première classe, regrette mais se fait sa complice et le cache lorsqu'on le recherchera.
Ils dorment, se parlent comme ils peuvent, fument, se sourient et s'évitent. Et la plaine russe défile, l'immensité, le lac BaÏkal apparaît, magnifique, puis se perd au loin, les heures, les jours passent... et pourtant, le lecteur, bercé par la monotonie du voyage, n'échappe pas à l'anxiété d'Aliocha et serre les dents pour lui, pénètre dans ce huis-clos qui atteint bientôt son paroxysme.
L'écriture de Maylis de Kerangal est décidément fascinante, racontant d'une voix lente et soutenue cette histoire qui se passe quelque part sur Terre comme si rien d'autre n'existait en cet instant.
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