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Critique de Sachenka


Avec Visions de Gérard, exit les voyages à travers l'Amérique, les grands espaces, le désoeuvrement, beaucoup de ce qui caractérise la Beat Generation. Jack Kerouac change complètement de ton et se dévoile dans un roman plus intimiste, plus personnel, moins gai, que tous les autres. D'ailleurs, il le rappelle à ses lecteurs : « Soyez écoeurés si ça vous chante, ce livre est sombre et prophétique. » (p. 112) Ça en prend du courage… Et aussi du talent, pour transformer un moment dramatique en quelque chose de beau. Mais c'est plus que des souvenirs, qu'il raconte (quoiqu'il y ait plusieurs anecdotes sur les parents et les voisins), c'est une une fracture dans son existence. Jusque là, une existence de Canadien-français dans une petite ville de Nouvelle-Angleterre, propablement destiné au travail dans les usines ou manifactures, comme les siens. Pauvre. Malade, peut-être. Comme son frère aîné qui meurt pendant l'enfance de l'écrivain. Parti trop, cet être exceptionnel, du haut de ses neuf ans, aura eu une influence marquante. Même si son agonie est lente, Gérard trouve le moyen de se questionner sur le monde qui l'entoure, les hommes, les animaux, le bonheur, etc. C'est touchant. Malgré la maladie qui le ronge, il réussit à s'adonner à des moments de joie et à les partager. Et le petit Jack, quatre ans, aura tout retenu. Ça explique peut-être que, devenu adulte, il ait erré sur les chemins, profitant de l'instant présent. Outre le «message» de l'aîné, Visions de Gérard est également la reconstitution de ces familles canadiennes-françaises exilées aux Etats-Unis au début du XXe siècle, avec leur patois, leurs expressions, leur univers, dépeint du point de vue d'un enfant. Décidément, un petit coup de coeur que je n'ai pas vu venir…
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