Je me faisais un peu l'impression de celui qui aurait donné un demi litre de son sang dans l'espoir de sauver une vie humaine pour découvrir que ledit sang n'était destiné qu'à un zoo soucieux de nourrir sa colonie de vampires du Brésil .
Je leur tire toujours dans la tête. Pas seulement pour être sûr de ne pas les rater. Mais aussi parce que c'est la tête, la leur et la mienne, qui est à l'origine de tous nos ennuis: les leurs et les miens.
Le coup de la folle de Jésus: il ne ratait jamais. Se retrouver obligée de consommer seule dans un bar était une situation qu'elle avait appris à maîtriser depuis longtemps.
Au début des années 1990, l'analyse informatisée des enquêtes menées tout au long du siècle en Grande-Bretagne sur les meurtres multiples a permis à la criminologie statistique de constater que le taux de réussite en matière d'arrestations était beaucoup plus élevé lorsque les enquêteurs disposaient dans leur équipe d'un cadre supérieur féminin.
C’est cette aptitude rarissime à pouvoir entrer dans le tableau ou en sortir qui fait la spécificité de la lecture. C’est peut-être ce que voulait dire Keats quand, dans une lettre à sa sœur, il décrivait le plaisir qu’il y aurait à s’asseoir à une fenêtre donnant sur le lac Léman et à passer toute la journée à lire, offrant ainsi le tableau de quelqu’un qui lit. Offrant le tableau de quelqu’un qui lit… voilà une bien jolie phrase, qui en dit long. Tout à fait typique de ces romantiques, qui passaient leur temps à essayer d’échapper à eux-mêmes. Elle évoque l’image tellement puissante de quelqu’un qui non seulement vit dans les pages d’un livre mais s’y perd, oublieux du monde extérieur, de la main qui tourne les pages, et même de l’œil et du champ visuel censés transmettre l’information imprimée au cerveau. Sans livre, je suis enchaîné à la terre, la lecture fait de moi un Prométhée dé-livré.
(...) l'enquête policière et la philosophie ont ceci de commun qu'elles partent du principe qu'il y a une vérité à découvrir.
Seule la perspective de la mort - la sienne ou celle des autres, peu importe - donne une réalité à la vie. La mort est notre seule certitude. A la mort, le monde ne change pas, mais cesse. La mort n'est pas un événement de la vie. En revanche, l'assassinat, lui, en est un.
Si l’on peut dire « vivre dans les pages d’un livre », [...] c’est parce que le corps humain n’est plus essentielle pour le l’expérience arrive. Je dirais même que certaines de mes expériences les plus marquantes se sont produites dans les pages d’un livre. Des expériences qui ont affecté ma vie.(p.234)
Toute description en disait autant sur celui qui la faisait que sur celui qui en était l’objet. (p. 104)
- Un père est bien tous les hommes à la fois pour son enfant. (p.136)