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Critique de chartel


L'oeuvre d'Imre Kertész est particulièrement enthousiasmante, d'une part parce que l'auteur possède un formidable talent littéraire, d'autre part parce que sa vie fut constamment troublée par les événements qui marquèrent la seconde moitié du vingtième siècle. Dans "Liquidation" Imre Kertész inscrit son récit dans la période post-communiste des années 1990. Une décennie mélangeant l'espoir, l'attente et surtout la désillusion. Omniprésente, elle devient une sorte d'obsession chez les différents personnages : l'écrivain B ou Bé, qui s'est suicidé après la chute du rideau de fer, plongeant ses proches dans la perplexité et l'incompréhension, l'éditeur Keserü qui, dix ans plus tard, cherche à retrouver le dernier manuscrit du roman de Bé, ou encore Judit, femme de Bé puis maîtresse de Keserü, portant le fardeau de la judéité depuis Auschwitz.
On retrouve dans ce court roman les grands thèmes de l'oeuvre de Kertész : ses rapports problématiques avec l'identité juive depuis son expérience terrible des camps de la mort, la confrontation entre la volonté d'une affirmation individuelle et le carcan politique et social des régimes totalitaires, et, enfin, l'enjeu de la fiction littéraire face au réel. Ce dernier point est, à mon avis, la question centrale de ce roman. Imre Kertész réussit magistralement à instaurer le doute chez son lecteur quand la fiction devient réalité, puis que cette réalité s'avère fiction. Si bien que l'on ne sait plus si c'est une réalité fictive ou une fiction réalisée. On touche ici à l'essence même de la littérature. Merci monsieur Kertész !
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