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Critique de Apoapo


Chez les grands reporteurs qui joignent la profession journalistique à une importante production littéraire, on a le plaisir de trouver des textes qui surprennent par la manière dont les faits historiques sont abordés, et qui les impriment d'une marque stylistique insolite vis-à-vis des règles du genre « reportage ».
1. « 1930 : Les chasseurs d'esclaves ». En Abyssinie la traite négrière se poursuit encore, malgré les nombreuses interdictions en droit international et local. Actualité aujourd'hui refoulée, elle a sans doute périodiquement réapparu dans les chroniques de cette décennie et même dans l'après-guerre. Ce qui est frappant, c'est l'implication du narrateur dans le récit, aux côtés de l'aventurier sulfureux Henri de Monfreid, sa proximité (de circonstance, ou plus?) avec les esclavagistes, et le style proche des nouvelles d'aventure.
2. « 1932 ». L'Allemagne la veille et le lendemain des élections de mars 1932. L'idée brillante de ces trois chapitres est de joindre à la description du climat de la campagne électorale, caractérisée par les exactions des nazis et des communistes, un reportage sur la pègre allemande (« Unterwelt ») et sur son pouvoir immense. Il résulte donc un cadre plus clair de l'amplitude de l'illégalité en Allemagne dans un contexte de crise économique profonde.
3. « 1933 : L'Amérique aux abîmes ». Dans un contexte tout-à-fait comparable, suite au krach boursier de 1929, l'auteur s'implique une seconde fois, ne cachant pas son admiration pour l'ancienne splendeur du modèle économique et de l'architecture américains d'avant la crise, et partage l'optimisme qu'il découvre chez les habitants à l'égard de leur nouveau président Roosevelt. Il est intéressant que cette admiration se matérialise par l'un de ses premiers actes, à savoir la révocation des lois prohibitionnistes. On gagne donc à lire ces deux parties comme étant deux issues possibles et opposées de problématiques comparables.
4. « 1934 : Les francs-tireurs de Barcelone ». de l'aveu de l'auteur, il se trouve fortuitement en Catalogne en octobre 1934, lors de l'éphémère insurrection sécessionniste de cette région, réprimée par l'armée espagnole. Les pages les plus marquantes, sont celles des dialogues avec le protagoniste de la révolte armée, le commandant Perez Farras qui s'avère être un anarchiste (et non un nationaliste catalan).
5. « 1936 : le dernier empereur des Indes ». Court nécrologe du roi d'Angleterre George V, sans grand intérêt.
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