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Critique de Gusseuh


Ketchum s'approprie un fait divers sordide (la torture quotidienne, puis la mise à mort d'une jeune fille dans les sous-sols d'un quartier résidentiel ordinaire, dans les États-Unis des années 50), et le forge jusqu'à en faire une arme de terreur et d'angoisse comme rarement atteint dans la littérature moderne.
Car le point de vue n'est pas neutre.
On ne regarde pas, tels des voyeurs de bas étage, cette jeune fille martyrisée par tout son voisinage, sous l'oeil impassible de sa névrotique de tante.
On participe.
On est un jeune voisin, fasciné par le mal, papillon attiré par la flamme de la folie rageuse d'une mégère laissant libre court à sa bestialité la plus cynique...
Difficile de supporter tout ça, difficile pourtant de ne pas aller au bout, quêtant une fin heureuse. Mais il n'en est rien. Dans la réalité, la fin était horrible. Ici, elle touche au tragique.
Et si l'on ressort traumatisé de cette lecture, on n'oubliera pour autant jamais que tout ça est arrivé. Certes, avec des nuances. Mais les faits sont similaires, et cette histoire a vocation à devenir exemplaire : chez votre voisin, dans le quartier d'à côté, à quelques kilomètres, quelqu'un est peut-être en train de subir l'équivalent...
Et une fois que cette idée a fait son chemin, difficile de s'en dessaisir.
Si le livre réussit une chose, c'est bien ça : nous faire prendre conscience des aspects les plus sombres de l'esprit humain. Voyeur, violent, égotiste... Barbare.
Essentiel.
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