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4,02

sur 379 notes
C'est au bord de la rivière que David, 12 ans, rencontra pour la première fois Meg, la plus jolie fille qu'il ait jamais vue. Alors qu'il pêchait des écrevisses près du Gros Rocher, elle s'est approchée de lui pour voir ce qu'il faisait. Elle lui a souri, il le lui a rendu. Elle lui a appris qu'elle venait d'emménager chez Ruth, avec sa soeur Susan. Quelle heureuse nouvelle pour ce jeune garçon. Ruth est la maman de Donny, Willie et Woofer, ses amis. Bien qu'aigrie par les hommes, un brin rustre, elle était appréciée de tous les enfants du quartier de par son humour et les bières qu'elle offrait en douce aux garçons. Il y allait souvent et était content de savoir qu'ils allaient pouvoir se revoir. Ce n'est qu'après, alors qu'il avait aperçu une grande cicatrice sur le bras de la jeune fille, qu'il apprit qu'elle avait échappé à un accident de la route qui avait coûté la vie à ses parents. Sa soeur a eu beaucoup moins de chance qu'elle: elle avait des prothèses qui l'aidaient à marcher. Mais, l'été approchait, la chaleur était déjà là, la fête foraine commençait à installer ses manèges, nul doute que David, déjà amoureux de la jolie Meg, espérait passer de belles vacances. Mais, bientôt, il se rend compte de l'étrange attitude de Ruth et des garçons. D'autant plus que Meg se plaint auprès de lui et ne semble pas trop à son aise. Sans trop savoir comment réagir ni qui croire, le jeune garçon ne fait rien et n'en parle à personne...

Stephen King qualifie ce polar d'"oeuvre brillante" dans la préface, rien que ça. Il est certain que Jack Ketchum a un don pour nous plonger dans une violence palpable, insoutenable et gratuite. Une entrée en matière somme toute banale: l'été, les amis, une nouvelle voisine charmante. Mais, bien vite, David commence à se poser des questions sur le comportement de ses voisins. le malaise s'installe progressivement, quelques éléments nous font penser que cette famille n'est pas tout à fait normale. Et la violence des actes, des propos tenus nous explosent en pleine figure. le climat est malsain à souhait, oppressant et effrayant. L'on garde espoir, l'on espère que David ne restera pas seulement témoin des ces actes barbares mais que faire, que dire, quoi penser quand c'est un adulte qui permet de telles choses? Avec ce roman intelligemment construit, où les non-dits sont tout aussi terrifiants que les actes eux-mêmes, l'auteur nous livre un roman tragique dans lequel, à l'instar de David, l'on reste fasciné et révulsé. Inspiré d'un fait divers qui s'est déroulé dans le Midwest en 1965, cette fille comme les autres n'en restera pas une.

Une fille comme les autres... pas vraiment...
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Une fille comme les autres est selon moi, dans la même lignée que noeuds d'acier de sandrine Collette ou encore purgatoire des innocents de Karine Giebel, on est au comble de la torture, de l'insoutenable.
Certes, il n'est pas possible, ni décent de dire que l'on a aimé ce livre au même titre que l'on aime un roman d'aventure mais j'en ai apprécié la façon dont est romancé cette histoire. C'est un roman que l'on ne lâche pas tant que la dernière page n'est pas lue. En tout cas, ce fut mon cas, je n'ai pas eu envie de le poser pour faire une pause , non, il fallait en finir le plus rapidement possible.
Bien sûr cela est dérangeant , troublant ( c'est le moins que l'on puisse dire) mais aussi c'est un livre qui fait réfléchir. Réfléchir dans la mesure où l'on ressent toute l'ambiguité dans l'attitude de David qui se retrouve piégé et pris dans un engrenage dans lequel il est perdu et a du mal à refaire surface. Mis à part Ruth, il s'agit bien d'enfants , et l'on ressent le manque de maturité, leur insouciance, leur manque de lucidité. En aucun cas, je minimise la cruauté et la monstruosité des actes mais cela interpelle et questionne différemment.
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Ce roman, bien qu'écrit avec beaucoup d'intelligence est extrêmement malsain. Inspiré d'un fait divers, il relate des actes tellement insoutenables que j'ai bien failli ne pas aller jusqu'au bout, car j'ai ressenti une très forte répulsion à la lecture de chaque page.

L'auteur raconte les faits à la première personne et nous met ainsi dans la peau d'un des protagonistes qui a assisté à toutes les horreurs commises. Je me suis sentie comme un voyeur qui serait témoin d'abominations mais ne ferait absolument rien pour y mettre fin. Cet aspect m'a mise très mal à l'aise et je sais que je garderai certaines images en tête très longtemps malheureusement.

Si cela avait été une pure fiction j'aurais sûrement pu trouver cela extraordinaire tant la montée en puissance de l'horreur est bien décrite mais le fait que cela soit le récit d'un fait réel m'a révolté et mise trop en colère pour que je puisse l'apprécier.
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Ah Jack Ketchum ! Décidément cet auteur sait vraiment y faire pour marquer les esprits !

Dire que cette histoire est inspirée d'un fait réel… ça fait froid dans le dos !
David, notre personnage principal témoigne environ trente ans après les faits.
L'histoire commence lentement dans une petite bourgade américaine dans les années 60.
David rencontre Meg près d'une rivière lorsqu'ils étaient ados. Il est fasciné par sa beauté et sympathise timidement avec elle.
Et il se trouve que Meg est sa nouvelle voisine puisqu'elle a été adoptée par sa tante Ruth suite à la mort de ses parents. Elle vit dans la maison d'en face avec sa petite soeur Susan et ses cousins.
Au début, tout semble normal mais au fur et à mesure un « jeu éducatif pervers » s'installe autour de Meg.

Dans ce roman, la violence monte crescendo pour devenir quasiment insupportable.
Ici, on parle de séquestration, de maltraitance, de harcèlement, de torture… c'est difficile à lire car en tant que lecteur on a l'impression, nous aussi, d'assister à ces scènes avec un voyeurisme malsain.
David se pose des questions sur les agissements de ses voisins, mais il retourne chaque jour chez eux pour en voir toujours plus sans rien dénoncer…

« C'était comme de regarder un film. »

On se demande avec rage si David va finir par agir ou rester passif.
À chaque fois que l'on retrouve Meg, l'auteur nous plonge dans un espèce de huis-clos oppressant et insoutenable !
Mais Jack Ketchum ne mentionne pas simplement des actes de violence gratuite, il questionne aussi sur la responsabilité de chacun, qu'il participe ou non.
C'est un roman brillamment développé où l'aspect psychologique est central.

Une lecture révoltante mais qui vaut vraiment la peine de s'y plonger.
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Une fille comme les autres. Des garçons comme les autres. Une mère comme les autres - non, pardon, mieux que les autres, elle est vraiment sympa. Une bande normale de pré-ados : blagues potaches, curiosité et discussions sur l'anatomie féminine et la sexualité, quelques jeux et défis idiots mais classiques pour cet âge et à cette époque. Bref, rien à signaler de suspect dans cette petite ville américaine des années 50. Jusqu'à ce que deux jeunes orphelines soient "accueillies" chez Ruth - vous savez, cette mère que tous les enfants trouvent formidable. Là ça dérape et dégringole à une allure vertigineuse. L'enfer sur terre pour deux jeunes filles, pendant plusieurs semaines, et des diables à allure humaine. < spoil >

Jack Ketchum a ce genre de plume vive et simple qui séduit d'emblée. La toute première phrase « Vous pensez connaître la douleur ? » interpelle le lecteur, pique sa curiosité, le fait entrer dans le décor. On veut savoir. Et c'est un plaisir de suivre David (le narrateur de douze ans) et ses copains. le plaisir ne dure pas longtemps, il fait place à l'incrédulité puis au dégoût, à la colère, à la haine. Au secours, laissez-moi descendre ! Mais comme David, on reste, pris dans le tourbillon du manège en marche, de plus en plus horrifié, de plus en plus nauséeux, on a envie de hurler de rage pour qu'il s'arrête. Parce qu'un manège ça finit toujours par s'arrêter, non ? Ça peut aussi s'emballer et éjecter tout le monde, il ne reste alors que des miettes... Est-ce pour cette raison (parce qu'on garde espoir) qu'on reste jusqu'au bout alors qu'on ne supporte plus ? J'ai ressenti ce même malaise à la lecture de 'Purgatoire des innocents' (Giebel) - j'ai abandonné. Même malaise aussi en regardant le film 'Harry, un ami qui vous veut du bien' - j'ai pris mes distances, me convaincant de je ne sais quoi pour tenir, partagée entre l'envie de hurler d'horreur et celle de rire nerveusement 'C'est bon, arrêtez le délire, ça devient grotesque'.
La postface de l'auteur m'a légèrement calmée. Mais son argument 'C'est une histoire vraie' ne me suffit pas. Trop facile de dire ça, c'est avant tout sa version qu'il nous présente, ses interprétations autour d'un fait. Trop facile aussi de prétendre - via la voix du narrateur - que certaines descriptions nous sont épargnées (ah bon ? quelle limite se fixe-t-il dans ce qui est montrable au lecteur ?). 'Rafael derniers jours' (G. Mcdonald) est un récit moralement violent mais pudique et sobre. L'horreur n'est pas dans ce qui est montré. Pas besoin de balancer tant de coups, de sang et de hurlements pour rendre compte de l'étendue de la cruauté et de la folie humaines, comme ici, dans ce récit insoutenable - et racoleur ?

Le seul mérite à mes yeux : la sévérité de Ruth et les réactions de Meg (avant la dégringolade infernale) invitent à réfléchir sur l'éducation, la discipline, la soumission. Comment prétend-on élever un enfant et lui "apprendre la vie" ? Il doit obéir, plier. Par quels moyens ? Fermeté, douceur, dialogue. Mais s'il se rebiffe et ne veut rien entendre ? Carotte et bâton ? Action-réaction ? Quid de sa liberté de dire "non" ?
Je préfère continuer à cogiter là-dessus en refermant l'ouvrage et oublier le cauchemar.
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Nul besoin de monstres, n'est-ce pas. Nul besoin d'invention farfelue, de diabolisation du mal, de tueur dérangé. Simplement l'homme (et la femme). Dans ce qu'il y a de pire.
Mais de vraiment, vraiment pire.
Il suffit d'ouvrir la porte de la maison, là, juste à côté. Celle que vous connaissez depuis toujours. Installez-vous sur la terrasse. Prenez une bonne bière devant une émission télé. Mais, quoique vous décidiez de faire, ne descendez pas à la cave.
Du grand Jack Ketchum.
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le livre ‘'une fille comme les autres'' il est écrit en 2007. Il est dans ses premiers romans. Cette histoire est basée sur des faits vécus qui se sont déroulés dans le Midwest en 1965. C'est ainsi qu'il écrit son livre. Je suis restée surprise que Stephen King le réfère et il a sa propre introduction au début de l'histoire.

On dit souvent que lorsqu'on tombe par hasard sur un livre, que c'est souvent le livre lui-même qui nous choisit. Et c'est ainsi que je découvre ‘'une fille comme les autres''. Lors de cette lecture, je ne savais pas que j'étais pour vivre de telles émotions. Quand on commence ce livre, on n'est plus capable d'arrêter. Il y a un moment où je me suis demandé si j'étais capable de poursuivre cette histoire qui me chagrinait, qui me chavirait.

Il ne faut pas oublier au début, que David raconte son histoire 30 ans plus tard. C'est à travers ses yeux d'adulte, qu'on le revoit défiler tous ses événements l'un après l'autre. Je ne suis peut-être pas habituée à ce genre de narration car je ne me suis pas tout de suite attachée à David. Dès le départ, j'ai ressenti un malaise grandissant.

Dans ce livre, il n'a pas de longueur. J'ai fini ce livre en 3 jours. J'aime beaucoup quand l'auteur Jack Kechum parle des notions de l'enfance. Il explique aussi la société en devenir de cette époque. Même dans les paroles qui sont crues à entendre, il laisse passer un petit message à propos de toutes les formes de violences.

Pour ne pas en dire plus, je ne conseille pas ce livre à tout le monde. C'est très poignant, très touchant et ça te déchire en plein coeur. Il y a des scènes qui me resteront gravées dans ma mémoire. Il y a même eu des échanges de tendresse, une fraternité qu'on ressent dans ce texte si bien écrit, si bien manipulé où l'auteur aime bien nous amener.

Ce Jack Kechum, il a réussi à me faire pleurer, il a réussi à ce que je ne lâche pas son histoire avant son temps. Comment aurais-je pu quand tu vois le désarroi et cette atmosphère malsaine prendre des proportions inimaginables et ne pas savoir ce qui va arriver. Je ne pouvais tout simplement pas et pourtant en voyant la fin arriver, il naît un peu sur mes lèvres un sourire de tristesse, de regret et un peu de consolation. le mot est faible tout de même.

Relire un Jack Kechum… oui je lirai probablement ‘'morte saison'' mais pas tout de suite…


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Une introduction de Stephen King pour ce livre élogieuse.
Cette histoire est basée sur un fait divers qui a eu lieu dans le Midwest en 1965 (Etats-Unis).
Deux soeurs jeunes arrivent chez leur tante après le décès des parents. Cette tante a quant à elle a trois garçons, elle a été quitté par son mari.
Puis, il y a David, le meilleur copain d'un des fils Chandler (un des fils de la tata) qui narre cette histoire plusieurs années après.
Tout ce passe dans la maison des Chandler puis finit dans la cave de celle-ci. Au fil des pages, on bascule dans l'horreur et la barbarie.
David, une douzaine d'années au début de ce fait divers, participe passivement aux abominations. Entre excitation et culpabilité, celui-ci oscille entre ne rien faire et aider les deux soeurs. La subtilité se place dans les réflexions intérieures de David. Normal ou pas ce qu'il se passe chez la voisine. Dans les années 1960, que peut faire, si ce n'est pas bien ce garçon pour aider Meg et sa soeur Suzanne ? Doit-il en parler aux autorités, doit-il en parler à sa mère. Il tente de le faire auprès de son père d'une manière détournée mais la réponse, pour David, est floue.
Attention, ce livre est extrêmement dur surtout que cela a vraiment existé.

Lu en août 2019 / Folio - Prix : 8,30 €.
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"Vous pensez connaître la douleur?"
La première phrase du roman donne le ton si bien que, malgré une solide carapace, j'ai dû interrompre la lecture de ce livre à plusieurs reprises tant la violence décrite est terrifiante et d'une totale barbarie.
Ce roman de Jack Ketchum, pseudonyme de Dallas William, a été publié en 1989 et s'inspire de l'histoire vraie d'une jeune fille de seize ans, qui a été torturée et assassinée par une femme et ses enfants dans le sous-sol de la maison de cette dernière en 1965.

Savoir que cette histoire est inspirée d'un fait divers n'est pas anodin.
D'abord Jack Ketchun ne tergiverse pas et décrit les scènes de tortures avec un réalisme tel que le lecteur enrage de ne pas pouvoir intervenir. Pourtant on est loin d'une violence pornographique et le livre ne nous rend pas complice d'atrocités parfois si dépravées que l'esprit préférerait en nier l'existence. Cette violence si explicite, cette montée progressive dans la cruauté sert un autre propos : comment un être humain peut-il infliger de tels sévices à un autre être humain, qui plus est à un enfant ?

Ensuite, la référence au fait divers met l'accent sur une réalité qui n'a rien d'exceptionnel puisque l'on sait que la maltraitance sur enfant est toujours d'actualité. Si l'action se déroule dans les années 50, des troubles psychologiques ou même psychiatriques qui peuvent mener au meurtre d'enfant sont toujours identifiables. le titre du roman ainsi que son contenu indique que tous les enfants peuvent être concernés mais aussi que tous les adultes peuvent être de potentiels coupables, sans que leur interaction sociale soit modifiée.

Enfin le comportement de l'entourage est ici stigmatisé. Ce drame aurait pu être évité si une chape de silence et de complicité indirecte ne s'était pas abattue sur cette maison de l'horreur. En ignorant les signaux d'alerte, le voisinage devient complice.
" A entendre les conversations entre les gosses du quartier, il apparaissait clairement que tout le monde avait une idée des événements qui se déroulaient là bas _ vague pour certains et assez précise pour d'autres. Mais personne n'avait d'opinion à ce sujet. Comme s'il s'agissait d'une tempête ou d'un coucher de soleil, d'une force de la nature, quelque chose qui, simplement, se produisait parfois. "
L'auteur met implicitement en garde contre une forme d'indifférence qui peut conduire à la tragédie.

Le talent de Jack Ketchum se révèle pleinement dans une montée en puissance de l'horreur. Une jeune fille comme les autres rencontre au bord de l'eau un jeune garçon comme les autres dans une campagne tout à fait ordinaire. Elle vient d'être recueillie par sa tante avec sa jeune soeur handicapée dans la maison voisine suite au décès de ses parents.
Un été idyllique s'annonce alors avec les balades à vélo, la pêche aux écrevisses avec les copains et une jolie fille pour compagnie . D'autant plus que la tante Ruth est la maman cool du quartier, celle qui distribue les canettes de bière aux gamins qui traînent toujours dans la maison.

Mais Ruth Chandler dans une sorte de culpabilité puritaine qui se transformera en folie, nourrit une haine profonde pour les femmes et va peu à peu se transformer en bourreau.
Tout en affirmant vouloir éduquer sa nièce et mettre en garde ses fils contre le pêché de la chair, elle se livre tout d'abord à une violence verbale, de la moquerie à l'insulte, violence dans laquelle elle entraîne ses garçons à l'âge où le sexisme agit comme un exutoire. Cette violence verbale n'est qu'une première étape vers la torture, comme si en s'emancipant d'une certaine bienséance du langage les instincts les plus bas trouvaient à s'exprimer.

Les garçons et leurs amis sont à un âge où les fantasmes et les idées sexuelles commencent à se développer et on les voit lire Play-boy en cachette. Ruth, en traitant systématiquement Meg de "petite pute" ou de " salope" , enlève toute dignité à la jeune fille et donne aux enfants le droit de la traiter comme un objet méprisable .
Alors que les coups et les tourments augmentent, Meg est retenue captive dans un abri anti-atomique au sous-sol, ligotée et nue.
Susan, la petite soeur handicapée, est également battue pour servir de moyen de pression.
Toute la violence exercée sur Meg est liée à la sexualité. C'est ce qui motive Ruth lorsqu'elle vocifére : " La baise. Il est là le problème. La chatte chaude et humide entre tes jambes. La voilà, la Malédiction, tu comprends ? La Malédiction d'Eve. C'est notre faiblesse."
C'est aussi les pulsions sexuelles des garçons, encouragées par leur propre mère, qui sont à l'oeuvre dans le déchaînement de cruauté et qui touchent essentiellement les seins et les parties génitales.

Le choix du narrateur permet d'entretenir tout au long du roman une ambiguïté morale délibérée. David, le petit voisin amoureux de Meg, raconte à la première personne, mais trente ans après les faits, les événements dont il porte toujours la culpabilité.
Gamin de 12 ans, ami des garçons, il a assisté au sadisme de la famille, fasciné et pétrifié avant de pouvoir réagir.
Cet aveu résume le terrible dilemne de David. On y lit le pouvoir d'exemplarite des adultes sur les enfants, la puissance de la dynamique de groupe et la sideration devant une forme de pornographie.
"Je ne pouvais pas partir. Pas avec les autres ici. D'ailleurs, je n'en avais pas envie. Je voulais voir. J'en avais besoin. La honte ne faisait pas le poids face au désir."

Stephen King dans une préface dithyrambique salue " une oeuvre de portée et d'ambition considérables".
Aussi éprouvante que puisse être la lecture, ce roman illustre brillamment les mécanismes de l'effet de meute et la montée en puissance de la violence dans le chaos de l'effondrement de toute barrière morale.
Il est d'autant plus choquant qu'il implique des enfants non seulement dans le rôle de victimes mais aussi dans celui de bourreaux, mais il laissera à ceux qui pourront le lire, le sentiment d'avoir lu une oeuvre magistrale.
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Que dire de ce livre.... Je me sens quasiment gênée et presque honteuse d'avoir réussi à le lire jusqu'à la fin et j'avoue avoir hésité à ne pas le terminer...
Au premier tiers du livre, on sait que Meg est en train de devenir le souffre-douleur de la famille et on commence à se révolter devant cette injustice.
Puis, commence la descente vers l'enfer.
Il y a ceux qui participent et il y a celui qui y assistent et comme il le dit : "je n'avais participé à rien directement. J'avais regardé. Jamais touché. Et c'était tout. Tant que je me maintenais dans cette position, je pouvais imaginer que j'étais, si ce n'est vraiment irréprochable, pas réellement coupable non plus."
J'ai vu que certains lecteurs y ont apposé l'étiquette "fantastique" mais malheureusement rien de "fantastique" là-dedans et c'est bien pour ça qu'on se sent si mal...
Et quant on a atteint le paroxysme de l'horreur, on ne peut que se révolter devant la prise de conscience et la réaction tardive du narrateur...
Attribuer des étoiles à ce "récit", je ne le ferai pas par contre...
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