Malcolm X : Stratège de la dignité noire

Malcolm a raison de penser le rapport entre minorité et majorité à travers les rapports de force internationaux, mais les frontières institutionnelles qui balisent les luttes mondiales n’en est pas moins une réalité qui démembre les résistances et introduit en leur sein des intérêts différenciés et des temporalités disjointes.

Le rapport qui existe entre celui qui tente de se libérer de la corde qui l’étrangle et celui qui le tue est un rapport de force, un pouvoir d’oppression auquel s’oppose un pouvoir de résistance. L’un repose sur la maîtrise de la corde, l’autre n’a que des mots de haine pour exister. Le Noir maudit celui qui le pend et il a raison de le maudire

Il conteste à l’oppresseur, le droit de juger l’opprimé et a fortiori de le condamner pour un crime que lui-même ne cesse de commettre en toute impunité.

la reconstruction d’une image positive de soi exige la réconciliation des Noirs américains avec leurs origines africaines, la réhabilitation et la valorisation des histoires et des cultures africaines

Je suis convaincu par contre que l’une des préoccupations politiques de Malcolm X au moins à partir de 1963, a été de penser une stratégie politique et de la mettre en œuvre. Je prétends également que cette réflexion stratégique et l’esprit qui l’a animée peuvent être riches d’enseignements pour nous aussi bien dans ses certitudes, dans ses hésitations avouées que dans ses points aveugles et ses limites.

l’un des dispositifs majeurs de l’hégémonie morale et culturelle sur laquelle repose le pouvoir racial : l’autodévalorisation

Si nous sommes ici, c’est que vous étiez là-bas