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Critique de sylviedoc


Nombre d'excellentes critiques ont été commises sur ce roman, notamment celles de @gruz et d'@Antyrya qui m'ont convaincue (s'il en était encore besoin !) de le lire.
Tout comme eux, je suis une fan de la première heure et bien évidemment j'ai été frappée par ce retour aux sources des thèmes : les dons "psy", l'amitié entre ados qui se tiennent les coudes pour affronter les pires dangers, l'organisation secrète qui oeuvre "pour sauver le monde" mais de façon pas vraiment catholique, on retrouve ces gimmicks chers au King des années 70 et surtout 80 (et plus tard aussi, je pense notamment à "Dreamcatcher). Mais on sent que l'homme qui écrit a bien muri depuis et que le monde autour n'est plus le même non plus. Sans parler des lecteurs comme moi, qui sont devenus plus exigeants, plus blasés peut-être ?
Quoi qu'il en soit, il y a 20 ou 30 ans ce livre aurait récolté cinq étoiles sans l'ombre d'une hésitation. Maintenant j'en veux plus : cet Institut je l'aurais aimé encore plus glauque et anxiogène, avec du personnel encore plus sadique. Parce qu'il sait instiller des atmosphères terrifiantes, insidieusement, créer des personnages maléfiques, sans aucun scrupule. Oh, il y en a bien quelques-uns dans cette histoire, des tortionnaires sans scrupules que ça ne dérange pas outre mesure d'électrocuter ou de noyer des gamins au prétexte d'exacerber leurs prédispositions à la télékinésie ou à la télépathie. Mais il m'a manqué un petit quelque chose pour épicer ma lecture.
j'ai commencé par le négatif, une fois n'est pas coutume. Mais si j'ai quand même accordé quatre étoiles, c'est que j'ai totalement plongé dans ces 600 pages, même si je coupais parfois ma lecture, en alternance avec deux autres livres. Une façon de faire durer le plaisir...
La première partie a paru longue à certains, au contraire cela m'a plu de ne pas rentrer tout de suite dans le vif du sujet, de faire d'abord connaissance avec Tim qui à priori n'a absolument rien à voir avec un quelconque don psychologique et ne fréquente aucun enfant surdoué. La façon dont il atterrit dans un bled paumé nommé DuPray et y décroche son poste de veilleur de nuit peu sembler totalement tirée par les cheveux, et pourtant...cela m'a remis en mémoire certains choix impulsifs que j'ai pu faire, et qui ont modifié le cours de ma vie.
On quitte Tim au bout d'une cinquantaine de pages pour faire la connaissance de Luke, "le gamin intelligent", ainsi que s'intitule la seconde partie. Tellement intelligent qu'il s'apprête à rentrer à l'université pour y mener un double cursus, à 12 ans. Accessoirement, et pour son malheur, il arrive parfois à déplacer un plat (vide) sur une table, mais de façon anecdotique, il n'est pas franchement doué en matière de télékinésie. Mais cela suffira pour attirer sur lui l'attention des "recruteurs" de l'Institut...
Une fois confortablement installé (!) là-bas, il va se faire plein de potes, et vivre des expériences, disons, "inédites", dans ce qu'on appelle "l'Avant".
bon, ce n'est pas toujours le pied, mais il y a quelques compensations, sous forme de jetons distribué par le personnel après une bonne séance de tests.
Et si on a suffisamment de jetons, on peut s'offrir un paquet de cigarettes ou un jus de fruit "gonflé" à l'alcool pour décompresser, comme les grands.
Mais l'Avant, c'est un peu le club Med par rapport à l'Arrière, là où les gentils enfants atterrissent une fois qu'ils ont bien développé leur potentiel TK ou TP. Va falloir que ça serve à quelque chose, tout ce qu'on a investi sur leur tête, quand même, l'Institut n'est pas une oeuvre de bienfaisance ! Quoique, tout ça, c'est pour sauver le monde...
Je vous en ai assez dit, si vous voulez savoir le rapport entre Jim le veilleur de nuit et Luke le surdoué, c'est simple ! Yaka lire le livre.
Je crois que quand on lit un Stephen King, il faut vraiment s'affranchir des notions de vraisemblance ou de rationalité si on veut vraiment savourer les univers qu'il crée. Bien sûr, dans son impressionnante production il y a de l'excellent et du médiocre (perso je n'ai pas du tout aimé "Sleeping beauties", un de ses derniers), et il ne s'agit pas de crier au génie à chaque parution. Mais très honnêtement, je salue bien bas cet auteur qui arrive à captiver depuis des décennies tant de lecteurs toutes générations confondues, avec des histoires toujours différentes, dans des registres aussi variés, et avec une écriture de qualité. J'en connais très peu qui ont réalisé cette performance. Je comprends qu'il ne plaise pas à tout le monde, par contre j'ai du mal à admettre certaines critiques lapidaires qui démolissent ses écrits sans nuances. Lisez autre chose si vous n'aimez pas ! Mais laissez-nous savourer notre King annuel...
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