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Critique de jullius


On ne retombe jamais en enfance : c'est l'âge adulte qui est une chute.

Le hasard veut que j'aie lu ce Stephen King en même temps qu'un autre roman au héros tombé de l'enfance (le merveilleux Sidérations de Richard Powers). Sans pouvoir comparer et moins encore chercher à classer, Sidérations étant sans doute un roman qui marquera l'histoire de la littérature américaine, King reste un auteur absolument génial. Et il l'est à mon sens plus que jamais lorsqu'il parle d'enfance (le meilleur de Ça).

Mais l'institut ne présente pas pour seul intérêt de vous emmener dans un nouveau récit palpitant et effrayant, même si, en l'occurrence on est servi… King monte encore d'un cran ici dans certaines scènes bouleversantes et révoltantes.
Il pose aussi, comme toujours d'ailleurs avec grand monsieur, des questions importantes. Sur le pouvoir et ses dérives… pour ne pas dire ses vices. Et sur ce que ce doit être qu'être libre. Contrairement aux manipulations langagière, la liberté ne se conjugue pas avec « sécurité » sans difficulté. Peut-être même ces deux pôles se repoussent-ils nécessairement. Et l'oublier, se laisser convaincre c'est prendre le risque, comme dit la formule dans ces cas-là, de perdre l'une sans gagner l'autre.
C'est folie de penser que la sécurité ne s'interroge pas, ne se discute pas : quelle sécurité ? Ma chair en a-t-elle davantage besoin que mon esprit qui la gagne dans son libre arbitre ? Sécurité pour qui ? Si celui qui la définit l'impose… Et le Pouvoir impose toujours : une vision, un ordre, un point de vue, à grand renfort de rationalité et de probabilité, exigeant la confiance et mettant en place le contrôle… autant de mots bannis de l'esprit encore libre des enfants qui, au seul ennui de leur évocation, comprennent, pressentent qu'on dresse des murs et vice des barreaux, qu'on programme des balades aux horizons bouchés.
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